22 Nov SBTRKT, hypnotique au Trianon

Venu défendre son deuxième album, l’audacieux Wonder Where We Land, SBTRKT a enivré son public en lui livrant un show hypnotique.

Sous les voûtes et dorures d’une des plus belles salles parisiennes, Le Trianon, une bonne partie du public est déjà présent peu avant 20h. Les absents auront eu tort. En première partie, voici Denai Moore. La jeune femme est l’une des sensations du moment, sa voix soul enivrante y est sûrement pour quelque chose. Dans le public, personne n’est dupe. Ces aficionados avertis et convaincus le savent, Denai est la petite protégée d’Aaron Jerome, aka SBTRKT, la tête d’affiche du soir. Quand on sait avec quelle type de pointure l’artiste britannique travaille, lui qui figure en tête de liste du label Young Turks (Jamie XX, FKA Twigs…). Sur scène, la timide chanteuse va vite envelopper l’assistance de sa soul séduisante, empreinte de sensualité, de personnalité. De The Lake à I Swore, dernier titre appelé à devenir majeur dans sa discographie, Denai Moore tâtonne et se cherche encore.

Après une courte pause, SBTRKT entre sur scène, le génie électronique trifouilleur de boutons à effets divers étant entouré d’un batteur et d’une femme, au PAD. D’entrée, il entame Highs and Lows, pesant et lourd, pour embrayer sur Never Never, un hit vite acclamé par un public qui se rendra compte que le grand absent de la soirée n’est autre que Sampha, le grand ami et plus collaborateur d’Aaron Jerome. Ce dernier, pas peu fier de faire gonfler les chevilles de son public en clamant que c’était le concert idéal pour conclure une tournée européenne – certes, pourquoi pas – doit finalement regretter après coup de ne pas avoir emmené dans ses valises son grand acolyte à la voix de velour. Histoire que la soirée soit parfaite.

Même constat lorsque SBTRKT, toujours masqué, annonce l’excellente New Dorp. New York, l’un des meilleurs titres de Wonder Where We Land. Là encore, c’est un bouton qui fera jaillir la voix du génial Ezra Koenig, leader de Vampire Weekend. Quand on sait que ce dernier était au côté du Britannique lors d’un concert à New York dans la mythique salle du Terminal 5…

Mais bon, ravalons notre rengaine bien vite car le maestro a encore de la matière sous la main et pas qu’un peu. Il appelle alors Denai Moore, avec qui il performe The Light. L’occasion de vérifier que la voix si intrigante de la jeune artiste se marie effectivement bien avec l’univers si spécial de SBTRKT. Derrière, la sous acide Look Away / Osea plante le décor : la suite sera hypnotique. Et ce seront pas Pharaohs mais surtout Higher (avec la voix du jeune rappeur Raury) qui nous feront changer d’opinion.

Derrière, Aaron Jerome déroule sans temps mort, concluant une première partie de concert sur Wildfire, tube qui aura grandement participé à faire connaître l’artiste anglais. En guise de rappel, SBTRKT va servir pas moins de 30 minutes de show supplémentaires, de Lantern à l’incontournable Right Thing To Do en passant par une reprise nerveuse de Lotus Flower. Et cette étrange impression que le rappel s’éternise, se perdant dans le temps. Ah oui, c’est peut-être un des effets de l’hypnose.

NOS PHOTOS DE SBTRKT AU TRIANON

Setlist :

Highs and Lows 

Never Never 

New Dorp. New York 

The Light (feat Denai Moore)

Look Away / Osea 

Pharaohs 

Higher 

Temporary View 

War Drums 

Wildfire 

——–

Lantern 

Hold On 

Lotus Flower (Radiohead cover)

Right Thing to Do