23 Déc Review : Fryars – Power
Après cinq ans d’absence et une bisbille avec un ex-label, Ben Garrett, alias Fryars, revient avec Power, un album plus pop et discordant.
Il voulait de la clarté, il aura de la discordance. Avec Power, Fryars espérait faire un retour aussi remarqué que ses deux derniers singles majeurs, In My Arms et Love So Cold, ne l’ont été en 2012. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le jeune britannique, aujourd’hui âgé de 24 ans – il en avait 19 lorsque Dark Young Hearts est sorti en titillant la critique qui voyait en cet auteur, interprète, compositeur et même producteur, un génie de première – les a inclus dans deuxième opus, intitulé Power.
De la puissance, cet album en manque pourtant cruellement. Véritable objet indéfinissable, Power navigue entre les styles autant que son auteur ne s’amuse avec les arrangements. Avec la complicité de Luke Smith (Foals) et Rodaidh McDonald (The xx), Fryars – désormais signé chez Fiction Records, maison d’Elbow, The Maccabees ou encore Nick Mulvey – joue avec les sons et les énergies. On peut ainsi passer du remuant et électro Cool Like Me qui vient refermer l’album sur une bonne note entre deux interludes – cet album de 16 pistes en compte 5 – à l’invitation au voyage de l’orchestrale China Voyage, en passant par des refrains très remarquables (Don’t Make It Hard On Yourself) ou des passages plus calmes et romantiques (Sequoia et Can’t Stop Loving You).
Le voulant avec plus de clarté au niveau des paroles, Ben Garrett a perdu de son imprévisibilité. Si Power se laisse écouter avec beaucoup de fluidité, on en cerne difficilement l’intérêt musical. Plus pop (les différentes collaborations du garçon avec des artistes tels que Lily Allen ou Mika ont probablement bousculé les idées reçues du bonhomme sur la musique pop) et en même suffisamment insaisissable d’un morceau à l’autre, Power est un objet discordant, mais certainement marquant.
NOTE : 5 / 10
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