Review : Marina & The Diamonds – Froot

Trois ans après Electra Heart, Marina Diamandis revient Froot, son troisième album. Celui de la consécration ?

 

 

Motivée et portée par une ascension fulgurante au début des années 2010, Marina & The Diamonds avait signé un successeur au prometteur The Family Jewels, Electra Heart. L’opus est était pop, voire bonbon, corrosif et irrésistiblement dansant. Sans faire la passe de trois, Marina a disparu au lendemain de Primadonna, son dernier single sorti en 2012.

Fin 2014, elle amorce son retour en sortant un nouveau single, Froot, tiré de l’album éponyme qu’elle sort aujourd’hui avec un peu d’avance sur le planning – la faute au leak de l’album sur les internets. Ce troisième effort pourra-t-il combler les Diamonds (nom donné par la jeune chanteuse à ses fans) ?

 

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Belle combinaison entre un habile opus pop croisé avec l’univers de Marina, résolument moderne et pourtant très référence eighties, Froot est un album aussi séduisant que captivant. Froot, premier extrait de cette galette l’avait démontré avec force, mais on ne saurait résumer cet album à un titre. Surtout quand la première piste s’ouvre sur Happy, une balade on ne peut plus calme, où le personnage de Marina, plus proche de nous qu’on ne le croit, est à la recherche d’espoir. On va vite comprendre qu’il y a une trame narrative qui tient en haleine l’auditeur. La très pop Froot, porté par des rimes sexy et l’accent en rupture de l’Anglaise, nous dépeint une héroïne amoureuse. Dès I’m A Ruin, sensible et superbe déclaration d’amour tout en contradictions, l’envoûtante Marina met à nu son personnage sans verser dans le piège d’une écriture naïve. Blue, qui suit en quatrième piste avec son orchestration que l’on dirait signée d’un Calvin Harris à ses débuts, évoque alors la rupture et toutes les tentatives d’une narratrice tentant d’éviter le blues. Enfin Forget nous offre une femme un revancharde, entrant dans le processus d’oubli.

 

 

Ecrit avec subtilité, on en veut pour preuves ce jeu de rimes constant et largement intelligible, Froot semble montrer une forme de maturité pour Marina & The Diamonds, à l’instar de Can’t Pin Me Down ou d’une Better Than That plus rock. Introspectif car fortement inspiré de ce que Diamandis a pu vivre par le passé, Froot sert aussi d’exutoire, tout en élégance. Si à la première écoute, l’album semble souffrir d’un coup de mou en milieu de chemin, Better Than That puis le refrain entraînant de la rétro Savages redonnent un coup de fouet. Le feu d’artifice, comme au début de Froot, sera servi avec Immortal, un morceau où la belle voix de Marina sublime des paroles sombres au milieu desquelles la narratrice comprend que seul les souvenirs d’un amour fort et sincère resteront après l’extinction de l’espèce humaine.

 

Si Froot n’est pas un album inoubliable dans lequel chaque titre serait une pépite d’ingéniosité, il offre une forme de cohérence qui rassemble. Chacun s’identifiera aux titres qui l’illustrent le mieux, et on se surprendra à aimer cette héroïne sensible et touchante. Car finalement cette héroïne, c’est peut-être Marina Diamandis. Il en ressort en effet cette impression que le personnage pop créé par Diamandis était plus à nu que jamais, et que la belle brunette a bien ouvert un nouveau chapitre d’une carrière que l’on espère belle et riche.

 

LA NOTE : 8 / 10

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