14 Avr Review : Neon Waltz – First Light (EP)
Le groupe originaire du bout de l’Écosse sort aujourd’hui le brillant First Light – deuxième EP, mais premier à paraître chez Atlantic Record, leur nouvelle maison.
Compilation d’enregistrements live et de démos enregistrées au fin fond de l’Écosse, First Light est une aventure unique et chimérique. Le deuxième EP des Neon Waltz célèbre cette pop fraiche et nouvelle qu’ils ont construite tout au long des derniers mois. Si vous êtes de fervents disciples du jeune groupe écossais, vous aurez peut-être une impression de déjà-vu, puisqu’il n’y a aucun inédit : tous les titres ont déjà fait un passage sur leur soundcloud ou youtube. Vous êtes néanmoins guilleret à la vue de ces atomes dispersés finalement réunis sur vinyle. Et puis, les ensembles donnent un tout nouveau sens à chaque unité, à chaque titre. Pour les moins matérialistes ou les sans-tourne-disques, sachez que les Neon Waltz vous offrent gracieusement le téléchargement de ce nouvel EP, ici.
Le liverpudlien Howie Payne, anciennement leader des The Stands et présentement co-manager des Neon Waltz, avait flairé la nouveauté .« Il nous a approché et en gros, nous a dit qu’on faisait quelque chose que personne d’autres ne faisait. » raconte le chanteur du groupe, Jordan Shearer. L’une des raisons du caractère unique de leur patte, c’est leur situation géographique : « Il n’y a pas de scène ici, il n’y a pas de tendance à suivre. On fait juste notre propre truc. Il n’y a aucune pression sur nous pour nous faire ressembler à quelque chose d’autre ». « Ici », c’est John o’Groats, village à la pointe nord de l’Écosse. Mais être un highlander n’est évidemment pas un critère suffisant. Ajoutez donc à la formule magique, une gousse de talent et des mois de travail. Chacune des chansons a été minutieusement travaillée, enregistrée sur cassette, retravaillée et ainsi de suite, des heures et des heures, dans les moindres détails. Un véritable travail d’orfèvre, repéré par Atlantic Records. La suite de l’histoire, vous l’avez aujourd’hui à la merci de vos oreilles, parce que oui, le talent a besoin de sympathie.
First Light a des airs d’épopée, dont chacun des titres est un hymne en puissance. On comprend dès le premier morceau que leur situation géographique n’a pas seulement forgé leur indépendance face aux tendances musicales ; les paysages de la pointe écossaise ont de tout évidence inspiré leurs compositions pittoresques. L’EP s’ouvre sur le titre qui bénéficie de la plus grande popularité sur youtube, avec plus de 25000 vues, Sombre Fayre (Demo). En crescendo, il mélange d’abord sentiments mélancoliques sans plonger dans la tristesse. Au contraire, le chant doux, les longues et les synthés donnent un air quasi-religieux au morceau, mais les percussions l’élèvent à un tout autre niveau qui ressemblerait plutôt à une célébration de joie. C’est peut-être à ça que ressemblerait un Noël en été (devrait-on alors le proposer comme hymne, chant de Noël en Amérique du Sud ?). Le titre suivant, Perfect Frame (Demo), est le genre de morceau taillé pour faire chanter des salles et soulever des foules. C’est par ailleurs le seul des six morceaux à ne pas avoir été précédemment présenté sous cette forme. Avant ce projet d’EP, seule une version acoustique était disponible en ligne. «Si ça marche avec une guitare acoustique, alors tu sais que c’est une bonne chanson» avait expliqué le groupe. La confrontation entre la version acoustique de Perfect Frame et celle de l’EP en est la preuve. Au défoulant Perfect Frame s’enchaîne le plus dansant et peut-être aussi le plus citadin, Between Them All (Live on BBC Radio Scotland).
Side B : Barewood Aisles (Demo). Par ailleurs premier single des Neon Waltz. C’est aussi sur ce titre que s’ouvre un autre First Light, court film d’introduction aux Neon Waltz et à leurs aventures de ces derniers mois – dont l’EP pourrait faire office de bande-son. Le riff de l’orgue pourrait étonnamment être la bande-son de quelques pas d’une psychédélique cumbia. Puis, des papapapara pour la plus ancienne de leur composition, Sundial (Live at Freswick Castle). Cette chanson aux airs hantés a été enregistré – et le clip l’illustrant filmé – dans l’un des repères habituels du groupe : le Freswick Castle. Du château hanté, on passe à l’horloge voilée : Veiled Clock (Demo) est la plus lente et contemplative. C’est avec elle que First Light se clôt sur un « I kiss you a goodbye. If something’s a goodbye ».
« Vous vous rendez compte que vous pourriez devenir énorme, vous avez des morceaux brillants. » avait ajouté Howie Payne, à leur première rencontre. Vous en rendez-vous compte à l’écoute de First Light ? Nous, on se range à l’avis de Howie. Cet EP est une porte entre-ouverte, où se profilent les premières lueurs d’un possible – et dans cet univers de possibilité, un fantastique – futur album.
Tracklist :
SIDE A : Sombre Fayre (Demo) / Perfect Frame (Demo) / Between Them All (Live on BBC Radio Scotland)
SIDE B : Barewood Aisles (Demo) / Sundial (Live at Freswick Castle) /Veiled Clock (Demo)
Note : 9/10
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