23 Avr Years & Years, « King » de Paris
Croisé il y a deux ans sous la bannière Kitsuné, Years & Years prend aujourd’hui son envol et s’apprête à sortir un premier opus. En attendant, le groupe a fait danser Paris.
Years & Years, c’est groupe sensation du moment. Celui qui allumera vos belles soirée d’été avec son electropop teintée de référence nineties. A la tête de ce trio, dont le premier album Communion est attendu pour le deuxième jour de l’été (22 juin quoi), le tout jeune Olly Alexander que les cinéphiles auront reconnu, car ayant joué au cinéma dans des films tels qu’Enter The Void, The Riot Club et bien sûr la série Skins. Mais lundi soir au Trabendo – le concert était initialement prévu au Badaboum – c’est bien en chair et en os que le terriblement attachant Olly et sa bande ont fait danser le public parisien.
Rhodes nous prend par les sentiments
Avant de prendre place sur la petite scène voisine du géant Zénith et du nouveau Philharmonie, c’est Rhodes qui créé la surprise en première partie. On s’est surpris à constater que le chanteur britannique (que nous suivons depuis déjà un bon moment) avait été choisi sur le tard pour assurer le show à la case « supporting ». Surtout que son univers, plus proche d’un Hozier, George Ezra ou Paolo Nutini, n’a pas grand-chose à voir avec celui d’Olly Alexander, plus perché, coloré et enjoué. A moins que ce soit cette même faculté à séduire la gent féminine. Toujours est-il que depuis ma dernière rencontre avec Rhodes – qui remonte au 19 février 2014 – le jeune songwriter a bien évolué, pris de la bouteille. Sa musique, à l’instar de la superbe Your Soul, est toujours plus mélodieuse, vivante. Venu présenter son dernier EP, Turning Back Around, Rhodes a fait un passage furtif sur scène mais touchant de sincérité, avant de donner rendez-vous aux parisiens pour un concert en tête d’affiche le 12 juin prochain au Point Ephémère.
Qui c’est le King ?
Dans un Trabendo affichant complet, le public de Years & Years affiche son éclectisme. Il y a ces mélomanes avertis dont les oreilles sont grandes ouvertes pour découvrir sur scène le phénomène en puissance ; il y a les amoureux de Kitsuné, un brin hispters mais surtout branchés ; et puis les new born qui ont grandement participé à accroitre une popularité toujours plus croissante chaque mois.
Lorsque les lumières s’éteignent – pour ne pas vraiment se rallumer – sur le titre Foundation, le concert débute avec un étrange sentiment de bizarre. La musique semble incohérente, inaudible, la voix d’Alexander effacée. Puis les premières notes de Take Shelter feront vite disparaître cette sensation. Le morceau, qui avait propulsé le groupe fraîchement signé chez Polydor après s’être révélé avec Kitsuné, fait doucement un public montant crescendo. Shine, qui suit, est un véritable coup de cœur, on se sent emporté par un refrain catchy, et voici que la voix d’Olly Alexander bat la mesure. Remuant sur Worship, sensible sur Eyes Shut, le jeune gamin affiche un sourire communicatif qui en fait craquer plus d’une. De mon côté, j’avoue savourer ces moments où Alexander s’étonne en riant de l’accueil du public et des applaudissements nourris qui accompagnent chacun de ses titres. Après Without (seul bémol de la soirée), suivent l’entêtant Desire, Border et l’incontournable Real – l’un des tout premier singles du trio. Après une standing ovation et un rappel bruyant, les vainqueurs du BBC Sound of 2015, reviennent pour porter le coup fatal, et faire danser toute une salle sur King, morceau commercial mais terriblement jouissif. Et probablement l’un des tubes de cet été.
Setlist
Foundation
Take Shelter
Shine
Worship
Memo
Ties
Eyes Shut
Without
Desire
Border
Real
———–
King
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