10 Juin Review : SOAK – Before We Forgot How To Dream
SOAK, aka Bridie Monds-Watson, signe un premier album brillamment mature, touchant de sincérité.
Dans un langage courant, soak signifier faire tremper, alors que son versant plus familier fait référence à l’ivrogne, la pocharde. Chez SOAK, qui prendra des majuscules pour bien s’éloigner de ses termes, rien de tout ça. Petit bout de femme qui n’a jamais vécu un moment girly dans une jeune vie indéniablement et irrésistiblement attirée par la musique, Bridie Monds-Watson agite déjà depuis deux ans les mélomanes avertis de la presse musicale anglaise. Du haut de ses 16 ans à l’époque où nous l’avions connu, la jeune adolescente composait, écrivait et enregistrait seule dans sa chambre. Les cours de récréation de collège ou lycée ne l’intéressent pas. Elle puise pourtant dans son histoire, sa réalité, pour écrire.
Et attention à ne pas se méprendre, cette adolescente n’est pas comme les autres même s’il est pourtant apte à se glisser dans la masse sans que personne ne la remarque. Sensible, elle écrit de véritables poèmes chantés dans Before We Forgot How To Dream, réalistes à l’instar du très beau Shuvels ou de blud, deux des titres majeurs de ce premier album. Rien ne la rapproche d’une adolescente à fleur de peau qui écrit naïvement ses sentiments du moment dans un journal intime. Bridie maîtrise les mots, la mélodie, et parle de la perte de l’innocence, l’enfance lointaine, le passage à l’adulte, et tente d’en sublimer quelques paroles « avant que l’on oublie comment rêver ».
Etalant son intelligence de songwriter sur un premier album long de 41 minutes, la jeune Anglaise de 18 ans nous séduit, nous touche. Son premier effort s’écoute avec une aisance déconcertante, aucun titre ne semble à jeter. Pourtant, on ne prendra pas de claque – surtout lorsqu’on suit ce petit génie en puissance depuis quelques temps déjà – mais il y a la sensation d’avoir face à un nous un objet abouti, étonnamment mature. Des morceaux comme B a noBody ou Sea Creatures tapent à l’oreille dès la première écoute. Il y a des imperfections au niveau de la justesse (Reckless Behaviour) pour celui qui recherche une voix digne de The Voice, mais elle a ce grain qui fait d’un titre comme l’épuré 24 Windowed House une merveille (dans une moindre mesure comme Oh Brother). Les petites parenthèses mélodieuses, souvent en prises avec le réel (a dream to fly, if everyone is someone – no one is everyone), sont des petits bijoux de tranquillité, découpant un album déjà reposant et doucement aérien.
Tracklist :
01. « my brain »
02. B a noBody
03. blud
04. Wait
05. Sea Creatures
06. « a dream to fly »
07. 24 Windowed House
08. Garden
09. Shuvels
10. Hailstones Don’t Hurt
11. Reckless Behaviour
12. « if everyone is someone – no one is everyone »
13. Oh Brother
14. « blind »
Nos titres favoris : 24 Windowed House, blud, Shuvels, Oh Brother
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