24 Oct The Telescopes au Petit Bain : psychédélisme côté obscur
Plus de 25 ans après leur début, The Telescopes ont annihilé le Petit Bain. Un concert impressionnant mais qui laisse quelques questions en suspens.
Joie des retrouvailles se disait SOB en route vers le Petit Bain. En effet, sa route a croisé celle des Telescopes déjà deux fois. La première vers 1990 à Rennes quand les Telescopes étaient sur Creation Records avec un son post-JAMC/pré-Shoegaze. La seconde à Londres fin des années 90, début des années 2000, les Telescopes avaient viré leurs guitares pour devenir une entité électro pourvoyeuse d’ambient. SOB avait craqué et s’était barré au bout de deux morceaux (enfin morceaux… plutôt boucle sonore, bien mollassonne).
En 2015, vérifications faites, on est revenu à la guitare et il y a Hidden Fields un nouvel album. Assez raccord avec l’actualité puisque leur compagnons des débuts, Loop, se sont reformés (un passage à la Villette Sonique) et qu’on parle d’un renouveau psychédélique.
D’ailleurs, la soirée était annoncée comme une soirée pysché avec deux groupes français en support. Même si on sort du cadre UK, signalons quand même l’excellente prestation des toulousains de Sound Sweet Sound. Une ambiance dark, presque batcave , et la seule fois dans la vie de SOB où la présence d’une flute traversière sur scène n’est pas associée à un moment d’ennui.
Les Telescopes montent sur scène ils sont six sur scène dont trois guitares, et l’assaut de larsens commence. Ce qui va suivre ne sera plus qu’un voyage pour une destination inconnue. Avec une rythmique bien lourde, bien lente, le mur de son des trois guitares atteint une intensité apocalyptique, le chanteur psalmodie des incantations chamaniques. Dés fois, ça s’arrête, on applaudit (fin du morceau ?) mais le groupe continue sur le même tempo. Un moment un des guitaristes joue dans la foule. D’autres sont à genoux. Ça semble assez chaotique mais il y a une pulsion oppressante toujours contrôlée. Si le psychédélisme, étymologiquement, vise à rendre visible l’âme, cette dernière est bien sombre, bien torturée. Ca nous laisse peu d’espoir.
Donc tout le concert se poursuit sur cette lenteur méchamment noisy en forme de drones. Et à minuit, paf ! Les lumières s’allument. Fin du concert, pas de rappel et redescente sur terre. Exténué.
Sur le chemin du retour, SOB s’est rendu compte qu’en rentrant il avait envie d’écouter les Beach Boys, un truc optimiste et joyeux écrit par un type au bord du gouffre. Or, selon un témoignage fiable, dans la vraie vie, les Telescopes sont probablement des types normaux, déconneurs et relax. A l’inverse de Brian Wilson, ce serait pour ça qu’ils font cette musique intense et profondément désesperée ? Ce ne serait pas pour de vrai ? Mais juste un spectacle ? Du théâtre ? Il y a des questions qu’il vaut mieux ne pas approfondir…
Setlist : pas de setlist, presque un morceau unique mais un moment, SOB a reconnu le refrain de the Perfect Needle leur hit de la fin des années 80.
Le bandcamp du groupe
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