01 Mar Muse à Paris : Une ode au show rock spectaculaire
Le trio anglais a électrisé l’ancien Bercy le temps d’un show rock et visuel spectaculaire. Une manière de renforcer son statut de meilleur groupe rock au monde.
Rendez-vous était donné ce 29 février. Première des six dates annoncées – avant que deux autres ne viennent se placer avant – ce concert à l’AccorHotel Arena devait réunir la crème de la crème des fans de Muse. Les plus hardcore, ceux qui attendaient le plus le retour en salles des Britanniques. Après deux concerts qui ressemblaient sensiblement au tour de chauffe – avec notamment un vendredi décevant, entre la setlist molle et quelques problèmes techniques – celui-ci était forcément attendu au tournant. Et le groupe, au milieu d’une salle pleine à craquer, a tenu son rang en livrant le spectacle que tout un peuple de fans attendait.
Débarquant sur un Drones acapella en total rupture avec le son rugueux des NWA, Muse a mis les pieds dans les plats avec l’électrique Psycho. Sur une scène à 360°, les trois membres vont alors livrer un véritable show rock dans sa quintessence, repoussant toujours plus les limites, avec une dimension à la fois grandiloquente (le show visuel démentiel) et intimiste (cette scène circulaire avec des extensions sur la largeur, proche du public comme des tribunes). Changeant constamment de micro, allant de part et d’autres de la scène, Matthew Bellamy ne se laisse quasiment aucun répit. Mis dans le bain avec Psycho et Dead Inside, enchaînement prévisible, le public parisien va rentrer dans le dur avec le jouissif Plug in Baby, Supremacy (pour la première fois dans le Drones World Tour), The Handler et l’explosive Stockholm Syndrome.
Les voyants étaient au vert, puisqu’après Supermassive Black Hole et l’inévitable Starlight, Muse enchaînait avec Citizen Erased, une surprise bienvenue et salvatrice. Mais le bonheur sera de courte durée et l’ascenseur émotionnel radicale, puisqu’après le génial Munich Jam auquel se livrent Dominic Howard et Chris Wolstenholme, le groupe embraye sur Madness et Undisclosed Desires, deux morceaux on ne peut plus dispensables, mais hélas nécessaires pour au moins ravir les nouveaux fans, et accessoirement étaler tout ce que Muse fait de « différent ». On pourra au moins se délecter des effets visuels et projections sur Undisclosed Desires.
Après cette navrante parenthèse pour tout amoureux de Muse (celui des trois premiers albums), le groupe revient à la charge avec son lot de déflagrations rock et d’intensité servie par Reapers et son riff final apprécié, Time Is Running Out – où l’on s’étonne à constater que bon nombre de nouveaux fans ne connaissent pas les paroles, à l’inverse de celles de Madness – et l’appel à la révolte, Uprising, mollement suivi.
Climax de la soirée, The Globalist résumera tout ce que Muse sait faire de mieux, donnant dans l’opéra rock, ce long morceau de 11 minutes, qui démarre comme un hymne morriconien apocalyptique pour virer à l’ode rock montant crescendo, en passant l’émotion de mélodies plus « symphonisantes ». Le classique et le rock réunis. Le titre, assurément le meilleur du dernier album de Muse, était déjà un plaisir à écouter. Il est devenu un plaisir à regarder, avec un beau court métrage futuriste projeté et mis en musique par le groupe. De quoi amener en beauté vers le final, entre Mercy et ses confettis, et l’inévitable feu d’artifice Knights of Cydonia.
Un constat à la sortie de la salle. Après avoir passé plus de dix ans aux côtés de Muse, avec plus d’une dizaine de concerts, on finit aujourd’hui par se satisfaire de deux titres d’Origin of Symmetry, le meilleur opus de Muse soit dit en passant. Inconcevable il y a encore 5 ou 6 ans. Et on pleure secrètement le reste, avec notamment l’absence de Showbiz et la perspective que l’avenir s’annonce sombre, avec les morts programmées d’OoS et Absolution. Parce que Muse a changé, hélas.
NOS PHOTOS DE MUSE A L’ACCORHOTEL ARENA
Setlist :
Drones
Psycho
Dead Inside
Plug In Baby (Extended outro)
Supremacy
The 2nd Law: Isolated System (Shortened)
The Handler (Nirvana’s ‘Negative Creep’ riff outro)
Stockholm Syndrome (Rage Against The Machine’s Township Rebellion’ riff outro)
Supermassive Black Hole (The Jimi Hendrix Experience’s ‘Voodoo Child’ intro)
Prelude
Starlight
Citizen Erased
Munich Jam
Madness
Undisclosed Desires
[JFK]
Reapers
Time Is Running Out
Uprising (Extended outro)
The Globalist
Drones (Reprise)
——–
Mercy
Knights of Cydonia (Ennio Morricone’s ‘Man With a Harmonica’ intro)
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