08 Mar The Libertines réveille et impressionne l’Olympia
Après un passage plus que mitigé à Rock en Seine, les quatre comparses londoniens sont revenus en force sur le devant de la plus mythique des scènes parisiennes : l’Olympia.
Le but de cette soirée pleine de promesses était avant tout de défendre le dernier album Anthem For Doomed Youth, un opus qui a matérialisé la renaissance du groupe emmené par les deux fortes personnalités de Carl Barat et Pete Doherty. Ce pari a été brillamment relevé par le quartet.
Notre soirée musicale a commencé assez tôt avec l’intervention des Amyjo Doh and The Spangles, qui ont comme chanteuse la sœur de Pete Doherty. Une esthétique décalée et un son plutôt garage, il n’en fallait pas plus pour ravir l’Olympia. Le contrat est rempli puisque ce petit groupe a assuré une ambiance enjouée et a impliqué le public durant leur set.
Nous avons ensuite eu les anglaises de Lock en guise de deuxième première partie. Ce groupe emmené par la compagne de Carl Barat, a fait quelque peu retombé l’ambiance qui avait été insufflée auparavant. Lock nous a proposé une prestation qui était assez terne et répétitive tant au niveau des instrus que des paroles. Quelques ennuis techniques et un manque de communication envers le public ont très vite détourné l’intérêt de l’audience qui semblait en train de somnoler.
Notre odyssée musicale s’est poursuivie par l’apparition sur scène des Reverend and The Makers, groupe originaire de Sheffield. D’emblée, le changement par rapport à Lock a pu être perceptible. Le frontman et chanteur de la formation, John McClure (sobrement surnommé The Reverend) a imposé son charisme sur scène et a vraiment encouragé l’ensemble du public durant le set en entier. Niveau choix des morceaux, il n’y a rien à redire, nous avons eu le droit à un bref et rapide aperçu des différents albums du groupe. Le public a réagi timidement dans un premier temps mais au fur et à mesure (et surtout à partir du milieu de set avec Heavyweight Champion of the World) une ambiance décontractée et festive s’est mise en place.
L’attente des fans sera finalement récompensée puisque près de trois quarts d’heure après la fin du set précédent, The Libertines entrent sur scène sous des applaudissements nourris de la part du public. Le show commence immédiatement et sans attendre avec Barbarians, 1ere piste d’Anthem for Doomed Youth, qui sert d’entrée en matière et qui ne déçoit vraiment pas en live. On assiste dès lors à une véritable démonstration de musique et de complicité entre les membres du groupe et le public. Pete Doherty n’hésite pas à s’adresser en français avec le public et incite même Carl Barat à le faire, ce qui rend l’assistance très heureuse. Même les balcons, traditionnellement plus calmes, sont debout durant une grande partie du concert tant l’énergie véhiculée par le groupe est importante.
Les quatre londoniens n’hésitent pas à alterner entre des classiques tels que The Delaney, What Katie Did et des morceaux issus de leur dernier album comme Fame and Fortune ou Anthem For Doomed Youth. Une de leurs plus grandes réussites ce soir est sans conteste Heart of the Matter, un des singles du dernier album qui transcende littéralement la fosse. Les titres du dernier album sont maîtrisés et montrent la solidité acquise par le groupe depuis leur reformation il y a de ça 2 ans. La foule est visiblement conquise par l’alternance entre nouveautés et morceaux plus anciens. La très belle balade You’re My Waterloo, jouée pour la première fois en France, constitue un des moments de communion les plus intenses entre le public et le groupe.
Le rappel se fait tout en proximité et en émotion avec le public de l’Olympia. Pete Doherty revient en effet sur scène et entame un ‘Happy birthday to you’ pour l’une des personnes du public tout en renversant du champagne sur les premiers rangs. Après cet intermède, le groupe relance la machine et nous gratifie de France ce qui fait le bonheur des fans. S’en suivent les imparables Music When The Lights Go Out, What A Waster et Don’t Look Back Into The Sun qui voient la foule sauter comme un seul homme. Enfin, comme toutes les bonnes choses ont une fin et comme le public parisien a été suffisamment généreux en termes d’ovation, les 4 comparses ont décidé d’ajouter une chanson au set originellement prévu. I Get Along est brillamment exécutée et le groupe s’octroie même le plaisir de finir par une Marseillaise entonnée à l’unisson avec le public tout en brandissant fièrement les drapeaux français et britanniques. Le retour à la réalité semble bien difficile à envisager tant le public est comblé.
Les ‘likely lads’ étaient bels et bien de retour ce soir, et ce pour la plus grande satisfaction de nos oreilles. Du très grand art durant 2 heures.
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