10 Mai The Boxer Rebellion secoue le Point Ephémère !
Alors que le quatuor Londonien vient de sortir son 5ème album, Ocean by Ocean (29/04/2016), dont vous pouvez retrouver la review ici, The Boxer Rebellion nous prouve une fois de plus que rien ne s’obtient sans efforts. En 15 ans de carrière, le groupe a bien eu le temps d’asseoir une réputation incontestable. Le fait que cet album soit une réussite magnifiquement orchestrée n’est pas une surprise pour ceux qui les suivent depuis leurs débuts, et nous avions hâte d’entendre ce que les nouveaux titres donneraient en live, surtout maintenant qu’Andrew Smith a rejoint la formation, prenant la place de Todd Howe.
Pour bien démarrer la soirée, le groupe a décidé d’inviter Joseph Lofthouse pour assurer leur première partie sur la tournée d’avril/mai, un choix qu’on ne peut que saluer. Cet auteur-compositeur nous vient tout droit de Manchester (ville qui regorge décidément de talents)et son premier EP ‘The Four and Two‘, est déjà disponible. On vous le conseille vivement !
Le concert commence un peu par surprise, lorsque la voix angélique de Nathan Nicholson se fait entendre dans un noir quasi complet (au grand damn des photographes). Originaire du Tennessee, celui-ci s’est immergé très tôt dans la culture britpop, un interêt qui se ressent fortement dans ses chansons. Bien que le groupe s’auto-proclame fan d’Oasis, leurs albums ne ressemblent en rien à ceux des Gallagher (comme l’a prouvé Exit en 2005). Il fait chaud, mais pas trop, et il faudra plusieurs titres avant qu’un public éparse délaisse le fond de la salle pour se perdre dans le concert. The Boxer Rebellion enchaîne les tubes, The Runner prend la place de Keep me Close, alors que les lumières jaunes clignotent au rythme des applaudissement de la fosse, et que Piers Hewlett s’acharne sur sa batterie. Il sera rejoint sur plusieurs titres par le bassiste, Adam Harrison, qui apparement nous cachait quelques talents en percussions jusque là. Il termine même le concert à moitié assis par terre, pris par une transe, à ce moment là, partagée par le public. Après les délicieusement rock Always et We Have This Place Surrounded, Nathan s’égosille en sautillant sur Let’s Desappear, alors que des « Bravos » retentissent dans la salle. Impossible de se retenir de taper des mains quand commence Semi-Automatic, avec ses beats répétitifs semblables à ceux de certains titres techno. Le groupe enchaîne avec leur single Evacuate (tiré de l’album Union, qui avait valu au quatuor une entrée dans le Bilboard Top 100 avant même que les musiciens signent avec un label), et qu’Itunes avait vite fair de nommer ‘single international de la semaine’ lors de sa sortie. On comprend pourquoi.
Le chanteur se met ensuite au piano, pour nous jouer une version particulièrement émotionnelle de New York, en changeant même les paroles (changeant New York en Paris), alors que les fans des premiers rangs reprennent celles-ci en choeur. Lorsque Piers recommence à taper sur son instrument, chaque coup résonne dans ma cage thoracique, et je me demande si je suis la seule à le sentir. Nathan décide de jouer No Harm, titre dont on doit la notoriété au show le plus dramatique du monde, j’ai nommé Grey’s Anatomy. Alors que les techniciens tentent de rallonger le fil du micro au maximum, le petit chanteur descend en fosse pour partager un moment de complicité avec ses fans, qui soit le filment, soit lui renvoient son sourire, tout en reprenant les paroles de la chanson. Difficile de garder un oeil sur lui, alors qu’il se balade dans toute la salle, et je crains un instant qu’il ne puisse pas remonter, étouffé par cette masse humaine. « Why does everyone seem so scared? » demande-t-il quand plusieurs personnes, intimidées, le fixent d’un air incertain. « How do you say scared in French? » s’en suit un brouhaha pour le moins incompréhensible, pendant lequel le chanteur se faufile entre les smartphones pour retrouver sa place sur scène. Il termine alors le titre a capella dans un noir quasi-complet, de quoi faire frissonner un mangemort. ‘Paris you’re Beautiful‘, claironne-t-il, avant de laisser une ligne de basse purement jouissive entamer Weapon. Tout le monde se met à crier « You are a weapon » avec conviction, et le point éphémère se transforme un instant en lieu de ralliement pour rockeurs énervés. Lorsque le frontman annonce la dernière chanson, c’est une pluie de protestations qui lui tombe dessus. Toute bonne chose a cependant une fin, et le groupe dédie Spitting Fire à Josef Lofthouse, avant de s’éclipser quelques minutes. Le rappel démarre sur Let It Go (‘It’s not the Disney song, don’t even think about it.’), que Nathan termine une fois de plus a capella, répétant ‘I choose to be happy‘ à tue-tête. Il s’agit à mon sens de l’un des meilleurs morceaux de leur nouvel opus. Enfin, le quatuor nous quitte à contre-coeur sur Goro. En tout, The Boxer Rebellion nous aura offert plus d’une heure et demi de rock, pas de quoi se plaindre non plus.
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