Michael Kiwanuka – Love & Hate

Michael Kiwanuka est de retour avec un nouvel album, le deuxième de sa discographie.

 

Michael Kiwanuka, Liverpool UK

 

Après un premier album réussi et son hit, Home Again, en 2012, l’artiste s’était plutôt fait discret. Le temps pour lui de préparer la suite, qui nous sort finalement en ce mois de juillet : Love & Hate. Le titre peut paraître simple, son contenu est en revanche profond. Le londonien nous a donc concocté un opus de dix morceaux assez inégaux. Il s’est allié avec deux producteurs, Inflo et Brian Burton (Danger Mouse), ce dernier ayant notamment travaillé avec les Red Hot Chili Peppers.

L’opus démarre par une pièce de dix minutes nommée Cold Little Heart. L’ouverture est longue et mystérieuse jusqu’à ce qu’une guitare subtile et agréable pointe le bout de son nez. Et ce n’est qu’à la moitié du morceau que l’on découvre enfin la voix de Michael Kiwanuka. Pendant qu’il chante, les instruments passent au second plan, ce qui nous permet de nous concentrer sur sa voix, elle aussi très agréable. Quant à l’outro, il s’agit tout d’abord d’un duo guitare-voix à fleur de peau puis un piano et une batterie joignent et complètent le tout. Vient alors le deuxième titre, celui que l’on connaissait déjà : Black Man In A White World. Très rythmé façon gospel notamment grace aux claps de mains, il permet aussi de mettre en exergue l’écriture de Michael Kiwanuka. En effet, il évoque ici sans retenue son identité d’homme noir dans un monde blanc. N’oublions pas que Michael est un fils d’immigrés ougandais ayant grandi à Muswell Hill, un quartier de la capitale anglaise, où la majorité de la population est blanche et de classe moyenne.

En tout cas, la suite est tout aussi délicieuse. Par exemple, le titre éponyme est très calme, les instruments peu présents mais cela nous permet de profiter de la douceur de sa voix, une voix posée mais que l’on sent, que l’on entend passionnée. À certaines occasions, il nous fait même penser à Charlie Winston. Au contraire, la suite (One More Night) est, sur le plan instrumental, un ensemble complet où chaque instrument se fait entendre et est sur un pied d’égalité avec la voix du chanteur. Même la basse se fait entendre, et c’est un régal, mais les cuivres sont les parties les plus exquises de cette composition. On retrouve ensuite le triste I’ll Never Love puis le tout aussi sublime Rule The World. Les bonnes surprises s’enchaînent et Michael Kiwanuka prouve que l’attente valait sûrement le coup. Toutefois, n’oubliez pas que l’on parlait au début d’un album inégal. En effet, l’ensemble a beau être très bien produit et complet, certains titres paraissent en deçà face à des belles pièces comme le trio qui ouvre l’album (mais pas que). Ainsi, des titres tels que Place I Belong ou The Final Frame nous marquent moins.

Quand le dixième titre s’achève, on aurait aimé que cela continue. D’une durée de presque une heure, l’album passe vite, trop vite. Mais Love & Hate est de qualité, un travail achevé, merveilleusement bien fourni en instruments (cuivres, cordes, guitares..), un plaisir pour nos oreilles, le tout sublimé grâce au travail des producteurs.

Le britannique de 29 ans sort donc ici un deuxième album d’une efficacité incroyable, un Love & Hate complet, entêtant, plaisant et qui s’avère être le bienvenu pour notre été. Pour finir, sachez que Michael Kiwanuka sera en concert en France, plus précisément à Paris (2 novembre), Montpellier (14 novembre), Bordeaux (18 novembre), Feyzin (20 novembre) et Strasbourg (21 novembre).

 

 

Tracklist :

Cold Little Heart
Black Man In A White World
Falling
Place I Belong
Love & Hate
One More Night
I’ll Never Love
Rule The World
Father’s Child
The Final Frame

Nos titres préférés : Black Man In A White World, Love & Hate, Rule The World

 

LA NOTE : 7.5/10

 

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