29 Août Wild Beasts – Boy King
La peur de l’inconnu, perforante dans les yeux de l’innovation. C’est ce que les fans de la première heure du groupe « rock » britannique vont surement ressentir. Un sentiment effleuré par la trahison dont forme le cinquième opus Boy King de Wild Beasts.
Heureusement, la musique est source de changement, de création poussée, de destruction de soi pour renaître de façon plus intellectualisée. La place aux sons synthétisés sont aujourd’hui innés dans la musique britannique et le groupe Londonien n’en échappe pas. Aux alentours du tournant rythmique, de douceur moins occidentalisé, ce nouvel album représente l’ambassade de la sensualité et intègre des éléments textuels sexualisés.
Écouter avec précision le songwritting de Hayden Thorpe… Certes sur la thématique très redondante du désir dans la musique populaire, le choix n’était pas vraiment lucide. Mais comme les Anglais peuvent le confirmer c’est une « quête sans fin », qui invite à l’exploration et tisse des liens avec la curiosité.
Là où le lyrisme impressionne et lorsque la comparaison sur la masculinité fait surface (Tough Guy). Mettre le doigt sur sa propre nature est souvent difficile. Quelques années à peine ou la force, le leadership étaient représentés par la silhouette de l’hypermasculanité, elle se détourne pour des émotions colorées, plus artistique et fédératrice de création, comme la sensibilité. Là ou Wild Beasts montre un conflit générationnel, la douceur en refait surface. Le questionnement de l’humanité montre ici une source animalière, forte et inconsciente de sa puissance. Lorsque l’animal laisse place à l’intellectuel et aux sentiments qui l’accompagne, la compréhension de ces animaux sociaux en devient plus douce. C’est en cela que le questionnement de Hayden Thorpe peut apporter un mouvement innovateur sur les thèmes abordés.
Musicalement on peut ressentir enfin une réelle honnêteté de la part de Wild Beasts. Là ou les opus précédent représentaient un confinement de l’idéalisme rock des années 2000. Les Anglais ont su lâcher prise, pour créer une source indépendante, propre à leur unicité sentimentale. Cela ne peut que faire du bien, d’entendre une folie de groove, de rythmique complexe assisté de drum machine.
Beaucoup de musiciens se perdent dans l’illustration d’une musique antérieure, qui fait souvent office d’un crépuscule à double tranchant. Le travail fut certes difficile, mais l’analyse de leur propre personnalité, permet un reflet clairvoyant, qui se ressent musicalement. Wild Beasts a simplement dévoilé sa propre allégorie, son allégorie. Certes une image peut être rempli de laideur pour certains, mais rien ne lui enlève la sincérité et l’honnêteté qu’elle approuve.
LA NOTE : 7/10
Nos morceaux favoris : 2BU, Alpha Female, Touch Guy
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