31 Août Lisa Hannigan – At Swim
Cinq ans après la sortie de son dernier album, Passenger, la jolie Lisa Hannigan revient dans les bacs avec un nouvel album, At Swim, plus épuré et plus austère que son prédécesseur. La chanteuse, ayant déjà collaboré avec Damien Rice, Jason Boshoff et Joe Henry sur ses albums précédents, il n’est pas étonnant de voir que pour ce nouvel opus, c’est Aaron Dessner (The National) qui a aidé la belle à produire un disque presque parfait (il l’a produit et co-écrit).
Comme la plupart de ses compatriotes irlandais, l’artiste nous livre ici un album de dix titres, tout en douceur, aux paroles mélodieuses et poétiques. Dans Prayer For the Dying, on retrouve par exemple des allusions aux bords de mers Dublinois, propices à l’évasion. Un reste de vacances dont on est bien contents de pouvoir profiter, à l’approche de la rentrée.
Produit après une longue période passée à Londres pour l’artiste (on retrouve d’ailleurs dans la plupart des nouveaux titres une influence anglo-saxonne, absente jusque là du travaille d’Hannigan), cet album, plus mature, semble avoir pour thèmes récurrent la mort et la perte (notamment Funeral Suit), ce qui pourrait expliquer la mélancolie quasi-omniprésente sur tous ses titres. Une galette à ne pas écouter quand on a un coup de blues, en somme !
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Comme dans Passenger et Sea Sew, on retrouve quelques titres un peu plus enjoués (et encore…) que les autres, par exemple Undertow, et heureusement, car Lisa semble utiliser le même calque pour tous ses titres, et le résultat peut parfois sembler un peu trop régulier, sans vrai pic dans les morceaux, rien qui ne permette vraiment de différencier un titre d’un autre, ou d’avoir un morceau préféré dans la tracklist.
Lo sort également des sentiers battus, avec son rythme entêtant, et restera probablement un des titres les plus joyeux d’At Swim, et donc un de mes préférés, optimiste que je suis. Cet opus contient également une chanson entièrement a capella, Anahorish, qui en réalité est une adaptation en musique du poème de Seamus Heaney. Le dédoublement des voix sur cette chanson n’est pas sans rappeler les reprises d’un autre groupe irlandais, Ye Vagabonds (avec qui la belle est d’ailleurs récemment partie en tournée), qui ont la fâcheuse habitude d’adapter à leur sauce tous les contes traditionnels irlandais qui ont bercé leur enfance. Une technique qui porte toujours ses fruits.
Anahorish est d’ailleurs un quartier où le poète a grandi, là où il a construit ses souvenirs les plus heureux (ce qui est paradoxal, quand on compare cette information avec la noirceur latente de cet album). Anahorish signifie « Place of Clear Water » en Gaélique. Bien qu’un peu plus sombre et réflexif, cet album n’est pas pour autant déprimant, grâce à la voix aérienne de l’artiste qui nous transporte et nous berce, telle une douce brise, nous enveloppant dans une sérénité confortante.
En conclusion, nous pouvons dire qu’At Swim est le plus indépendant, le plus affirmé des albums de l’artiste, même si son manque de gaité peut prêter à confusion et nous empêcher d’apprécier entièrement la dimension introspective de celui-ci. La chanteuse se produira avec The Divine Comedy à la Maroquinerie le 12 septembre prochain.
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LA NOTE : 7/10
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Tracklisting
« Fall »
« Prayer for the Dying »
« Snow »
« Lo »
« Undertow »
« Ora »
« We the Drowned »
« Anahorish »
« Tender »
« Funeral Suit »
« Barton »
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Nos morceaux favoris : Snow, Fall, Lo
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