15 Sep [PIAS NITES] – Lisa Hannigan & The Divine Comedy enchantent la Maroquinerie
La Maroquinerie plaçait lundi dernier la soirée sous le signe du Trèfle, célébrant une amitié franco-irlandaise en invitant sur scène la chanteuse Folk Lisa Hannigan, dont le nouvel album ‘At Swim‘ vient de sortir (dont vous pouvez lire la chronique ici) et The Divine Comedy (qui vient de sortir ‘Foreverland‘) pour un set intimiste et chaleureux. On revient en quelques mots sur une soirée qu’il ne fallait pas rater.
Pour la petite histoire, Lisa Hannigan a commencé à travailler en collaboration avec Damien Rice, avant de se lancer en solo en 2007, séduisant l’Irlande et les Etats-Unis de sa voix douce et mélancolique. Son dernier album a été produit par Aaron Dessner, membre du groupe The National. De son coté, Neil Hannon chante actuellement le complexe de Napoleon sur Foreverland, quand il n’est pas occupé à chanter pour sa majesté la reine.
C’est sous des applaudissements nourris que Lisa fait son entrée sur scène, dans une chaleur moite et étouffante : en effet, la Maroquinerie est ce soir pleine à craquer. Le brouhaha ambiant cesse instantanément alors que la voix de la belle envahit la salle avec Little Bird. La chanteuse nous fait l’honneur de se présenter en français et remercie tous les gens d’être venus plus tôt pour la voir avant d’amorcer Fall, un des morceaux les plus touchants de son nouvel album. Après O Sleep, la chanteuse prend un instant pour remercier tous les membres du label PIAS ainsi que The Divine Comedy pour l’avoir invitée à les rejoindre le temps d’une soirée.
Après cela, elle joue We The Drowned, un autre morceau magnifique et hanté extrait d’At Swim. Alors que la brume et l’obscurité l’entoure, sa voix fantomatique et puissante semble assommer les premiers rangs par sa pureté. L’artiste prend le temps de changer d’instrument avant de nous présenter un titre un peu plus joyeux. Il s’agit de Passenger, une chanson présente sur l’album du même nom, sorti en 2011.
Lisa prend le temps de vérifier que les fans du milieu n’ont pas trépassé à cause de la chaleur avant d’entamer une courte présentation de son titre Snow. Les cris, les applaudissements et les sifflements d’encouragements sont ensuite si conséquents que la pauvre irlandaise s’en émeut. La chanteuse termine son set sur Anahorish, (qui signifie « place of clear water » en Gaélique). Il s’agit de l’adaptation en musique d’un poème de Seamus Heaney, que l’artiste reprend a capella avec brio. La jeune femme quitte la scène sous des applaudissements chaleureux pour laisser place à The Divine Comedy.
Setlist :
Little Bird
Fall
A Prayer For The Dying
O Sleep
We The Drowned
Passenger
Snow
Anahorish
.
C’est sous les cris de joie que The Divine Comedy fait son entrée sur scène sur les coups de neuf heures et quart. Neil Hannon salue la salle en français, avant de signaler mine de rien qu’il fait « un peu chaud ce soir » (à ce moment de la soirée, la plupart des éventails sont de sortie), et que les guitares se désaccordent pour cette raison. C’est la deuxième fois cette année que le groupe nous fait l’honneur de se produire à Paris. En effet, celui-ci avait fait une apparition à la Gaité Lyrique en avril dernier.
Une dernière gorgée de cognac, et The Divine Comedy se lance dans un set à la fois endiablé et nostalgique qui démarre avec Absent Friends (issu de l’album éponyme sorti en 2004). Si la voix du chanteur semble avoir un peu de mal à se libérer, à cause d’un coup de froid persistant, ses musiciens, eux, semblent avoir la pêche ce soir et ne cessent de sourire à tout va. Neil présente Tosh, qui vient de rejoindre le groupe, avant de proposer aux fans de l’embrasser pour le soigner, et de présenter un nouveau titre, How Can You Leave Me on My Own.
Bien que le chanteur annonce un concert court « just to make us happy« , la soirée durera en fait un peu plus longtemps que prévu, car le groupe aura la gentillesse de nous jouer pas moins de 16 titres. « We’ve got a new album out, this is not a song from it. » annonce Neil, avant d’enchainer sur Becoming More Like Alfie. Les parisiens sont chanceux ce soir, car les musiciens décident d’interpreter The Foreign Legion (Foreverland) pour la première fois en live rien que pour nous.
Le public commence à applaudir le début de To The Rescue, elle aussi extraite du nouvel album, mais se retrouve coupé dans son élan car apparement « cela représente trop de pression » pour ce pauvre Neil. Il s’agit sans aucun doute d’un des meilleurs morceaux de Foreverland, dont les fans du premier rang semblent déjà connaitre tous les titres par coeur. « We love you« , lance quelqu’un dans le public, ce à quoi l’artiste réplique par un « why, I make so many mistakes. » désespéré, provoquant quelques rires. « Not mistakes« , renchérit alors la même personne. Neil lui renvoie alors du tac au tac « stay tuned« , démontrant une fois de plus un sens de l’auto-dérision exacerbé.
Après avoir joué A Lady if a certain age, celui-ci se lève, armé d’un tambourin violet, pour interpreter Assume the Perpendicular. La fosse se met à crier alors qu’il leur lance un « make wild ecstatic sounds » véhément. Il en profite pour offrir un verre à un fan très énergique du premier rang et déverse ensuite le reste du liquide dans un nouveau verre, faisant rire le public. Sur Funny Peculiar, le chanteur propose même à une des filles du premier rang de participer brièvement à la chanson.
The Divine Comedy nous présente ensuite Catherine The Great, le premier single issu de Foreverland est apparement le titre le plus difficile à jouer. A la fin du morceau, Neil prend place devant le clavier et laisse sa place au centre de la scène à Andrew, qui se saisit de sa guitare alors que le groupe entame At the indie disco.
Le leader annonce alors qu’il ne leur reste que quelques chansons à jouer, une nouvelle reçue par des cris de protestation, ce à quoi celui-ci répond par un « you don’t tell me what to do! But I love you because you buy my records« , avant de remercier une fois de plus la foule d’être venue les voir (« à votre place, je serais resté chez moi et je me serais enfermé dans le frigo« , ajoute-il). Même si la setlist semble effectivement annoncer un rapprochement avec la fin du set, le public français aura quand même droit à quelques titres en plus, le groupe passant visiblement un bon moment qu’il ne souhaite pas écourter.
Neil partage quelques anecdotes et souvenirs d’enfance avec la fosse, et aborde notamment le thème de My Lovely Horse, une chanson destinée à promouvoir une association irlandaise du même nom, puis chante The Bad Ambassador, un choix du public (d’une voix pas tout à fait juste malheureusement). Malgré quelques trous de mémoire, la prestation se passe sans trop d’encombres. National Express est ensuite accueillie par des cris de joie et repris par la foule avec allégresse, avant avant que celle-ci ne se mette à applaudir bruyamment pour Tonight We Fly.
Après le rappel revient le calme, et Neil décide de jouer Your Daddy’s car, en acoustique et seul sur scène, avant de quitter la scène pour de bon (malgré son mal de gorge, il arrive à garder certaines notes très longtemps, un exploit applaudit par la fosse). Le groupe disparait en loges, et il me faut presque vingt minutes pour sortir d’une salle bondée, ou chacun attend son autographe, Foreverland à la main. Pour les interessés, il est encore possible de revoir l’intégralité des deux concerts sur Arte Concerts (la video se trouve juste en dessous), et pour ceux qui n’auraient pas pu s’y rendre, pas de panique ! Lisa Hannigan repassera par le Flow le 3 novembre prochain, et The Divine Comedy se produira aux Folies Bergères les 24 et 25 janvier prochain, ainsi que dans toute la France.
X
Setlist
No Comments