09 Nov Lisa Mitchell – Warriors
Warriors, le 3ème album de la jolie anglo-australienne Lisa Mitchell sort 4 ans après son second opus Bless This Mess. On peut ici dire au revoir au son folk de ses débuts avec un album qui se veut plutôt electro-pop mais sans pour autant perdre la douceur et la sensibilité qui caractérisent sa voix.
En annonçant la sortie de Warriors, Mitchell explique dans une interview que “cet album est plus personnel. Il y a eu beaucoup de réflexion sur ma propre mythologie – sur moi même, ma vie, pourquoi les choses sont comme elles sont. Beaucoup de tout ça se rapporte à mon enfance”. Cette réflexion s’est produite lorsque cette dernière quitta l’Australie ou elle grandit pour partir vivre dans le quartier cosmopolitain du Nord-Est de Londres. C’est en prenant ce temps pour vivre sa vie et découvrir de nouveaux horizons que l’album s’est peu à peu construit. Cette oeuvre enregistré à Hercules St Studios à Sidney et produite par Eric J connu pour son travail avec Chet Faker, Flume, Weezer et St. Vincent – pour ne citer qu’eux – apporte une réelle fraicheur. Les synthés sont légers et l’electro-groove discret se mêlant parfaitement à la voix diaphane de Mitchell.
C’est en laissant de côté la guitare et le piano qui étaient devenus synonymes de sa musique que Mitchell a pu trouver une certaine liberté qui s’entend sur l’album et qu’on peut ressentir comme une courant d’air frais. On perçoit un mouvement qui nous rappelle comme un arbre se balançant lentement au vent un bel après-midi ensoleillé. Traitant de l’adolescence, des premiers amours, de l’insouciance et de l’innocence avec mélancolie cet album est un vrai hymne à la jeunesse. Cette lutte et cette nostalgie est très bien décrite dans le titre éponyme du LP “Warriors, we were the kids from the country / keepin’ it real in the suburbs / But I see we are warriors”.
“The Boys” qui est le premier single de l’album ainsi que son premier titre résume vraiment très bien son esprit. Ce titre traite des observations de Mitchell sur la façon dont les “garçons passent du temps ensemble, la façon dont ils expriment de l’affection – toujours à jouer à des jeux ou rigoler ou boire, avec une vraie énergie, une certaine légèreté de cœur qui est foncièrement différente de celui des filles”. Le tempo est up-beat et rend la chanson très pop avec un caractère rêveur et pur.
“Warhol” qui est le deuxième single relève d’une atmosphère plus mystique, presque intoxicante et nourrie par des synthés et des beats et un retour de la fameuse guitare acoustique de Mitchell. Cette tendance se poursuit avec “So Wild” qui est réellement envoutante, presque sombre, faisant penser à un titre de Warpaint, un morceau vraiment réussi qui se démarque du reste de l’album.
“What Is Love” accompagné à la guitare est un vrai retour aux sources qui nous rappelle les débuts de la chanteuse. Malheureusement au fil des 10 titres de l’album on sent une vraie régression qui fait presque perdre tout le terrain que le caractère pop des premiers titres avait gagné. On peut même noter une césure nette entre la première et la deuxième moitié de l’album qui est elle presque ennuyeuse et lassante.
En somme Warriors relève d’une vraie maturité couplée à une émouvante rétrospective sur l’adolescence. La vision de l’artiste est claire et l’instrumentation se mêle parfaitement à la voix délicate de la chanteuse. On salue l’audace de Lisa Mitchell d’associer à sa signature folk des expérimentations pop qui s’inscrivent cependant un peu trop dans la tendance actuelle et manquent d’originalité à nos yeux. Un joli album qui nous permet de découvrir son monde mais qui ne marque pas.
Tracklisting :
The Boys
Warriors
Warhol
Unravelling
So Wild
I Remember Love
What Is Love
Where You Are
Josephine
Love, Death X
Nos morceaux favoris : So Wild, Warhol
LA NOTE: 6,5/10
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