22 Déc Honeyblood – Babes Never Die
Fougue. Voilà ce qu’on retient le plus après l’écoute du dernier Honeyblood. Les deux anglaises ont concocté Babes Never Die dans l’optique d’approfondir un son one-shot, efficace et propice à la maturité.
« It’s juste a little heartbreak ». Beau symbole de la carrière d’Honeyblood. Le groupe a su se réinventer tout en gardant en filigrane la méthode miracle de ses sonorités rock. Ce nouvel album, Babes Never Die, est bien encadré : il commence doucement mais sûrement avec l’Intro. L’horizon vire au grunge avec le vrai coup de départ. Babes Never Die, l’éponyme donc, peine à faire de l’ombre aux autres petites pépites cachées dans ce coffre punk. De la fusée Ready for the Magic au final Gangs, le groupe pose ses valises sur une contrée bien à lui. Les guitares saisissent, sachant parfaitement s’allier aux autres instruments. Des compères qui nous rappèlent aussi la simplicité minimaliste d’une formation comme Royal Blood. Ici, les morceaux sont parfois édulcorés d’un joli synthé, notamment sur Justine, Misery Queen, le coeur de l’album.
L’album emprunte un sillon parfait très inspiré. Impossible de ne pas penser à Placebo, lorsque détonent les retournements mélancoliques des refrains de Love is a Disease. Honeyblood se démarque notamment dans ses morceaux les plus « kick-ass », les plus violents. On pense forcément au single Sea Hearts, qui en plus de proposer des refrains coups de poings, se clot en un tourbillon rock bienvenu. Ceci étant dit, ce n’est pas l’unique fulgurance. Surtout lorsque à l’écoute de Walking at Midnight, qui détient son ambiance propre, son chemin unique que l’on arpente volontiers pendant près de 4 minutes.
Le véritable sursaut de Babes Never Die, c’est quand ses musiciennes se dévoilent. Alors, on lit en elles comme des livres ouverts, l’émotion se palpe comme jamais. L’exemple parfait demeure en Hey, Stellar. Emportées par les crissements de guitares, les deux voix se chevauchent sur un ouragan de percussions. Ce fut un bel avant-goût de l’aspect « rédemption » de Babes Never Die. Honeyblood sait délibérément planter la hache de guerre. Pardonner, savoir prendre du recul, le message de Cruel est clair. Son refrain s’emporte légèrement, mais reste à l’orée d’une ballade nocturne et sentimentale. Les mauvaises habitudes, coeurs de Gangs, qui porte la fin avec un goût d’inachevé cependant. Rien ne se perds, tout se transforme, l’écoute de Babes Never Die se déguste après l’âge, aux grès des écoutes. Avec ce nouvel album, Honeyblood se serait assuré l’ascension vers une certaine célébrité. Pourtant, avec l’Outro, le duo écossais ne se brûle pas les ailes et se retient d’un envol prématuré, en nous ramenant définitivement à la terre ferme. Bien joué.
Tracklisting
Intro
Babes Never Die
Ready for the Magic
Sea Hearts
Love is a Disease
Walking At Midnight
Justine, Misery Queen
Sister Wolf
Hey, Stellar
Crual
Gangs
Outro
Nos morceaux favoris : Hey, Stellar, Sea Hearts, Ready for the Magic, Walking At Midnight…
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