11 Jan Fat White Family tacle violemment le BPI (et Slaves au passage)
On le sait, Fat White Family est une formation directe et engagée. Un problème? Ils le disent sans hésiter. Demandez donc à Slaves.
Ainsi, dans un communiqué posté sur Facebook, le groupe s’insurge de la recette versée par le BPI (British Phonographic Industry) dans le cadre de leur Music Exports Growth Scheme Grant. Ainsi, cette donation annuelle de 250,000£ a pour but d’aider des artistes britanniques tentant de percer dans l’industrie musicale, leur permettant d’obtenir des finances afin de planifier promotions et tournées outre-mer. Cette année, cette donation a été partagée entre Everything Everything, Cate Le Bon, White Lies, Frank Carter And The Rattlesnakes, etc, et… Slaves. Et c’est là que les soucis commencent.
Formation peu médiatisée et connaissant un succès relativement modéré (n’oubliant tout de même pas leur impressionnant set à cette édition 2016 de We Love Green), Fat White Family est parfaitement placée pour parler de cet absurde choix. Ainsi, les membres du groupe ont exprimé leur incompréhension et dégoût de constater qu’une partie des 250,000£ allait être reversée aux frangins de Slaves, signés depuis 3 ans sur un major (Virgin/EMI) et connaissant un franc succès et une reconnaissance tant publique que critique, tant en Angleterre qu’outre-Manche et outre-mer.
Ce choix étonne donc, à raison. Une formation aussi populaire et commercialement confortable que Slaves se voit versée une partie d’une donation qui est censée aider les groupes en difficulté ou signés sur des label indépendants à tourner outre-mer: Slaves ne correspond en aucun cas à cette description. Dans le cas présent, gageons que cette donation permettra à Slaves d’augmenter leurs tarifs et de se booker sur des slots de salles et de festivals encore plus gros. Ce qui est une bonne chose pour le groupe, évidemment, mais qui n’est pas le but initial du Music Exports Growth Scheme Grant.
Ainsi, Fat White Family soulève ici une question importante.
Une question importante sur les motifs de ce choix, sur les critères pris en compte par la BPI pour répartir cette donation. Des dizaines, des centaines d’autres groupes britanniques sont dans un besoin financier important pour pouvoir prétendre vivre de leur passion, pour faire parler d’eux et tenter d’obtenir un semblant de succès. Donner la donation à Slaves revient, comme le disent si bien Fat White Family, à se faire « chier dessus par une bande de costumes sans face qui peuvent alors poursuivre leur train de gain d’argent mal acquis ».
Ce cas témoigne de la difficulté des artistes indépendants à subsister et à s’étendre en-dehors de leur pays. Que Slaves reçoive une part de cette donation relève presque du scandale, et ne peut que nous faire ouvrir les yeux sur le cercle vicieux dans lequel l’industrie musicale s’enferme. Les petits groupes ont besoin de notre aide, de notre soutien moral et financier. Si vous aimez un groupe, soutenez-le, aidez-le ne serait-ce qu’un peu financièrement; c’est ainsi qu’ils peuvent espérer subsister, et peut-être un jour connaître le succès. Soutenez les artistes indépendants, et vous aiderez la musique de demain.
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