The Big Moon – Love In the 4th Dimension

Singles, concerts remarqués, longue attente: réjouissez-vous, le premier album du quartet The Big Moon est enfin disponible à l’écoute. Écoute et critique.

En ces temps résolument patriarcaux et machiste, ce ne peut qu’être un vent de fraîcheur et d’espoir que de voir une formation 100% féminine percer au grand jour et proposer une musique au ton affirmé et parfaitement indépendant. Car The Big Moon sont là pour faire du bruit. C’est tout du moins le pari de ce Love in the 4th Dimension. 

Sorte de best-of de singles se déroulant tout au long de 11 titres, ce premier effort évite cependant le piège du recueil en insufflant un brin de structure à la galette (le dernier titre s’appelle The End, ça ne s’invente pas). Ainsi, les premières écoutes de Love In the 4th Dimension révèlent un disque cohérent et plaisant, dans lequel il convient évidement de se plonger un peu plus pour découvrir les pépites que les 4 musiciennes nous ont réservées. 

Jonglant agréablement entre les ambiances et les tempos, la formation verse envers et contre tous dans un indie pop-rock souvent convenu réservant tout de même quelques fulgurances, de manière toujours équilibrée. Si The Long Road est une ballade un peu plate relevée par un synthé original et un pont résolument rock, c’est qu’elle a précédemment été relevée par un Bonfire épileptique ne sachant rester en place et tentant de multiples expérimentations en à peine 3 minutes 50. Si le milieu de l’album est un peu plus oubliable, c’est que le groupe a fait feu de tous bois en début (Sucker) et en fin (The End). 

Et en plus de ces remarqués temps forts, le groupe propose de véritables instants de fulgurance avec des titres à l’immédiateté indéniable. Pull the Other One et son refrain garage envoient les décibels, Formidable joue la carte de la tranquillité pour balancer un crescendo final surpuissant. Et encore, ce n’est pas tout; car c’est avant de sonner l’heure du dernier morceau que le quatuor balance un titre parfait et hallucinant.

D’une maîtrise surréaliste, Zeds joue la carte de la tension constante en délivrant arpèges, synthés et chœurs à la perfection, gérant son build-up à la perfection pour nous charmer, nous envoûter et nous donner envie d’y revenir, encore et encore. Une véritable gemme qui laisse entrevoir le maximum des capacités du quatuor. Croyez-nous, ces chœurs de fin sont à tomber par terre.

Vient donc l’heure du bilan pour The Big Moon: que penser de ce Love In the 4th Dimension? Soufflant par moments le chaud et le froid, cet effort se fait malgré tout garant d’un agile sens de composition servi par des instruments précis à la croche près, tout en se permettant quelques expérimentations garage bienvenues. Si le tout ne verse pas particulièrement dans l’originalité, Love In the 4th Dimension reste cependant un vrai plaisir d’écoute vers lequel nous gageons que vous reviendrez, toujours avec plaisir. The Big Moon sont prêtes pour briller; un fragment céleste à consommer sans modération.

Tracklist:

Sucker

Pull the Other One

Cupid

Formidable

Bonfire

The Road

Happy New Year

Silent Movie Susie

Love In the 4th Dimension

Zeds

The End

Nos morceaux préférés: Sucker, Pull the Other One, Formidable, Bonfire, Zeds

La note: 7/10

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