06 Mai La sagesse des Cranberries au coeur de l’Olympia
La formation mythique The Cranberries aurait-elle profité d’un nouvel album acoustique pour engendrer une tournée… acoustique ? Pas forcément. En investissant la scène de l’Olympia, le groupe a proposé un set emprunt de légèreté, tout en gardant sa touche rock indéniable.
Une chose est certaine, la ponctualité est la règle d’or chez les Cranberries. Il est 21h00 pile et le groupe rentre sagement sur scène, sans fioritures mais sous un tonnerre d’applaudissements. D’ailleurs, le terme « sage » saillira dans nos esprits du début à la fin du set. Pour cause, malgré les séparations et les tensions qui ont pu attiser les flammes des Cranberries, ils sont tous sains (étrangement trop) et souriants devant un public ravis. Les lumières prennent placent, elles sont chaudes et baignent l’Olympia. Débutent les premières notes d’Analyse, classique des classiques, au plaisir de tous. Dès lors, les spectateurs chantonnent avec Dolores O’Riordan, petite mais dotée d’une âme immense, d’une voix porteuse d’un panel émotif très large. Qu’elle préservera d’ailleurs, en faisant de nombreux allers-retours vers le fond de la scène, afin de s’hydrater. De Animal Instinct au tube Zombies, le groupe aura arpenté sa discographie de manière intelligente. Les élicieuses ballades Just My Imagination et Ode To My Family ne feront pas d’ombre au plus débridé Salvation, axé cette fois-ci vers le rock’n’roll (on salue les jeux et lumières remarquables). Les fans des premiers albums semblent comblés, certains même émus aux larmes. C’est un grand rassemblement.
L’aspect acoustique prôné au départ de cette tournée semble assez discutable. Nés taillés dans le rock, les Cranberries n’ont pas pu s’empêcher de livrer (et ce n’est pas un mal) un concert majoritairement péchu, énergique. Wanted, When You’re Gone Conduct, les prestations lives convaincs autant qu’elles peuvent laisser bouches-bées. En effet, y’a t-il eu une restriction sonore particulière, ou était-ce un choix artistique alambiqué de O’Riordan ? Le niveau du son fut particulièrement bas, si bien qu’il était parfois possible d’entendre davantage la voix de notre voisin de droite surplomber cette de Dolores (au déplaisir). Certes, voilà probablement le pourquoi du comment de l’intitulé « acoustique ». Ce n’est qu’une parenthèse. Il suffisait de se rapprocher de la scène (la configuration par siège étant ici totalement inutile) et d’apprécier le spectacle comme il se doit. Accompagnés d’un orchestre de violons, les Cranberries n’ont pas lésiné sur les nouveautés. Outre les très bons morceaux Why? et The Glory, mélancoliques et en honneur du père à Dolores, c’est le live-debut de Rupture qui nous étonne le plus. Du piano chez les Cranberries ? Rare et appréciable, d’autant qu’il apporte son lot de fraîcheur avant le rush final (You And Me et le joyaux Dreams).
Très attendu, ce retour des Cranberries n’aura pas déçu. Maîtrisé et très carré, le concert aura porté ses fruits dans ses retranchements lui plus anciens, même si il aurait pu volontiers s’étirer encore quelques minutes. Quoiqu’il en soit, c’est la preuve irréfutable que la formation d’antan (si on peut dire) n’a pas encore joué ses dernières notes et surtout qu’elle détient encore et toujours le flambeau d’un rock alternatif intemporel. L’expérience prime. Les Cranberries demeurent les garants d’un son bien trop répandu, souvent imité mais jamais égalé. Et cela venu des terres celtiques.
Setlist – The Cranberries @ 05/05/17 – Olympia
Analyse
Animal Instinct
Linger
Just My Imagination
Ode To My Family
Wanted
When You’re Gone
Free to Decide
I Can’t Be With You
Conduct
Desperate Andy
Salvation
Ridiculous Thoughts
Zombie
Why?
The Glory
Rupture
You and Me
Dreams
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