24 Juil Lollapalooza Paris 2017: Rencontre avec Crystal Fighters
Quelques heures après le concert des Crystal Fighters, nous avons rencontré Gilbert Vierich pour parler musique, politique, avenir et amour.
Tout d’abord bravo pour votre concert, c’était génial !
Gilbert Vierich (Guitare, Programmation, Percussions): Merci beaucoup, ça fait plaisir de revenir en France ! J’adore la France, les gens, la nourriture, la culture, la musique !
Lollapalooza Paris est un nouveau festival, tu es heureux d’en faire partie ?
Gilbert Vierich: Totalement ! On avait déjà joué aux Solidays en 2013, c’est le même lieu si je ne me trompe pas ? Le line-up est génial, Imagine Dragons, Milky Chance, ça fait plaisir de se retrouver avec tous ces gens !
Il y a beaucoup de groupes que tu apprécies ici visiblement tu as pu en voir quelques-uns ?
Gilbert Vierich: Non, tous les bons groupes démarrent maintenant ! [rires]
Tu tournes pour le nouvel album de Crystal Fighters, Everything Is My Family; quel est ton meilleur souvenir de la tournée jusque-là ?
Gilbert Vierich: Le meilleur ? On a joué notre plus gros concert à Madrid devant 80 000 personnes, c’était fou ! On a aussi joué au Benicassim, devant 50 000 personnes, c’étaut tout aussi impressionnant. Chaque concert est génial, aujourd’hui est un excellent souvenir également !
Vous avez une grosse fanbase en Europe ; qu’en est-il en Amérique ?
Gilbert Vierich: On n’est pas encore très connus en Amérique, pas de grosse fanbase ou de réelle tournée, on attend encore de percer là-bas !
« On veut partager un message positif, de rassemblement »
Durant l’enregistrement de votre dernier album, très organique et dansant, quelles ont été vos influences ?
Gilbert Vierich: L’idée majeure était que les personnes doivent prendre le temps de se rendre compte que nous sommes tous liés les uns aux autres, et même à tout ce qui nous entoure, l’air, l’eau, les plantes, la planète… Et dans ces moments sombres et troublés, les gens ont besoin de se rappeler que tout est leur famille, et que s‘ils traversent quelque chose de dur on est tous là les uns pour les autres, on est là-dedans ensemble. Il y a vraiment un message de positivité, de rassemblement.
Avez-vous écouté des artistes en particulier en enregistrant cet album qui ont pu l’influencer ?
Gilbert Vierich: Pas vraiment ! En faisant beaucoup de festivals, en écoutant tous ces groupes jouer, on découvre beaucoup de nouveaux sons, beaucoup de choses très éclectiques. On veut toujours essayer de nouvelles choses sans arrêt, faire des sons que nous n’avions jamais essayé… La musique doit être fun à faire, c’est le plus important. On est inspirés par le hip-hop, le rock, par tout ! On est très fans de concerts de rock classique, de concerts de pop moderne, de shows DJ et de musique électronique, on essaie de faire des concerts qui amènent tous ces éléments ensemble, d’avoir de bons morceaux, de passer un bon moment ! Répandre de l’amour, proposer un échappatoire à la vie réelle, faire en sorte de réunir les gens !
Votre batteur, Andrea Marongiu, est malheureusement décédé en 2014, et nous voulions savoir comment cela avait affecté Crystal Fighters ?
Gilbert Vierich: Nous avons pensé à arrêter le groupe, mais nous nous sommes dit que Andrea nous en aurait voulu d’arrêter. On a donc décidé de continuer, de lui dédier des concerts, des morceaux en sa mémoire. Ça nous a rapprochés, ça nous a rappelés la fragilité de la vie. C’est un fait inévitable: tous les gens que tu connais finiront par mourir. C’est la dure réalité, et il faut vivre avec ça au quotidien. Il a vécu son rêve en jouant sur scène avec nous, et c’est ça l’essentiel.
C’est un évènement qui a affecté le groupe, votre façon de concevoir votre musique ?
Gilbert Vierich: Absolument ! On a écrit des chansons pour lui, on a continué pour lui, pour lui rendre hommage. C’était un des meilleurs batteurs que j’ai jamais connu, c’est une grande perte. Mais il faut continuer. Il aurait été furieux si on avait arrêté !
Penses-tu que la musique doive porter un message particulier, politique ?
Gilbert Vierich: Je pense que les musiciens doivent être des musiciens, et les politiciens des politiciens. C’est utile de pouvoir utiliser sa voix à de bonnes fins, pour partager des messages de positivité, d’amour. Mais à mon sens les musiciens doivent s’arrêter à la musique. Ils peuvent te dire ce qu’ils pensent, et dans ce cas là ils peuvent être actifs, faire des choses concrètes. Il y en a beaucoup trop qui ouvrent leur bouche pour ne rien faire après. Beaucoup de beaux parleurs, mais trop peu d’actions. Beaucoup de groupes donnent à des fondations, à des charités, et c’est une excellente chose, c’est la plus importante à faire ! Je pense que la politique rend la musique vivante, surtout en ce moment, et il y a beaucoup de groupes qui se servent de leur musique pour parler politique, Radiohead ou même Gorillaz avec leur dernier album. C’est une bonne chose pour les fans, car c’est de l’excellente musique réalisée dans les pires moments.
En parlant de Radiohead, il y a eu récemment toute cette histoire avec leur concert en Israël ; quel est ton point de vue dessus ?
Gilbert Vierich: Si tu ne fais pas le concert, tu empêches les fans de profiter d’un live. Le système ne gagne pas, le gouvernement ne gagne pas, … Si tu as un vrai problème, tu ne devrais pas y jouer. Il y a de plus gros problèmes que ça. Fais ton concert, aucun souci ! [rires] Essaie de résoudre le problème avec le concert, essaie de réunir les gens avec ta musique. Je ne suis pas d’accord avec beaucoup de choses au niveau politique, mais ce n’est pas on rôle ici, je ne suis pas là pour ça. Je peux te dire plein de choses sur les tenants et les aboutissants de mes opinions politiques, mais je ne pense pas que ça changerait quoi que ce soit. Si j’ai quelque chose à faire, vous le saurez.
« On est déjà en train d’écrire de nouveaux morceaux! »
Vous faites beaucoup de festivals cet été ; comment construisez-vous votre setlist, avec ce public très éclectique ne venant pas spécialement pour vous voir en particulier ?
Gilbert Vierich: Avec le message de l’amour ! Avec une musique positive, les gens accrochent et viennent nous voir ! C’est la beauté des festivals, tu peux agrandir ton audience, ton public ! On espère que les gens passent devant nous, accrochent à notre son et rejoignent la foule pour danser ! On adore les festivals, tout le monde est là pour passer un beau moment.
Pour finir, quel est le futur de Crystal Fighters après Everything Is My Family ?
Gilbert Vierich: On est déjà en train d’écrire de nouveaux morceaux ! On espère pouvoir en sortir avant la fin de l’année, mais pour le moment on continue sur notre lancée ! Chaque album est différent, les gens accrochent ou non, mais on va continuer à faire de nouvelles choses, se réinventer, surprendre les gens, en ennuyer d’autres ! [rires] On est très inspirés quand on tourne, on est en contact avec plein d’autres groupes, plein d’autres sonorités, on se dit « Oh il nous faut un morceau comme ça ! » ou « merde j’adore ce groove ! » Les festivals sont une énorme source d’inspiration.
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