Iglooghost propulse La Bellevilloise dans une dimension parallèle

Premier live français pour Iglooghost, et claque intergalactique made in UK pour le chanceux public présent dans la salle. Récit.


22h, Seamus Malliagh aka Iglooghost, bob sur la tête, monte timidement sur la scène de la Bellevilloise après un Binkbeats en grande forme, multi-instrumentiste inventif entre contemplation et explosion. Sir Malliagh exerça pour sa part tête baissée le denier adjectif de la phrase précédente. Setup en place, vidéoprojecteur activé, le lancinant Pale Eyes se lance. Le Neō Wax Bloom, chute de deux yeus dans un void (ne cherchez pas) se lance devant nos yeux effarés.

Et immédiatement, on est propulsés. La sauce Iglooghost, indescriptible, prend immédiatement, et nous retourne le cerveau. Entre beats énervés et visuels acidulés épileptiques habilement construits autour de concepts et thèmes récurrents (vers mystiques fantastiques, voids, yeux flottants, …), Seamus nous catapulte dans une dimension inconnue, loin de toutes les expériences live que l’on ait pu connaître jusque-là. Rien que ça.


Évidemment, le public fan, resté fidèle à Iglooghost après le départ de Binkbeats, profite de ce premier live français comme jamais. Les nuques s’agitent dans tous les sens, les corps se cabrent à une vitesse hallucinante, tentant de s’accorder aux apocalyptiques et surréalistes rythmes lâchés par le compositeur fou. Vu de l’extérieur? Une transe futuriste digne des raves les plus hardcores.

Noyé sous un épatant light-show et entre deux surréalistes compositions, Seamus prend le temps d’introduire ses nouvelles œuvres, se dévoilant à un rythme aussi effréné que ses grandes sœurs. L’intensité du set d’Iglooghost ne freine que très rarement; la transe est intense, ininterrompue et résolument jouissive. De Bug Thief à White Gum, de Sōlar Blade à Infinite Mint, à peine le temps de respirer.


La véritable accalmie survient au moment où sir Malliagh s’éclipse en coulisses; vite ramené par les incessants et soutenus cris du public. Qui en demande forcément plus, encore, toujours. Iglooghost nous revient donc très vite, non sans nous remercier chaleureusement. Le chapitre vidéo Neō Wax Bloom clôt, l’artiste est libre de faire ce qu’il veut; il lâche donc un Super Ink Burst en guise de finish titanesque, pure bombe sonique qui nous laisse les genoux tremblants. Magistral.

Difficile de plus élaborer tant il fallait le voir et l’entendre pour croire à l’expérience live que nous a réservé Iglooghost. Propulsant toujours plus loin ses compositions, Samus a passé l’épreuve du live avec brio et avec une aisance déconcertante, comme si délivrer toutes ces plages électroniques futuristes lui était inné. Qui sait, peut-être vient-il du futur? Le retrouver à notre époque est en tout cas un cadeau du ciel, et préfigure le meilleur pour l’avenir de la scène électronique. On reste, nous, encore sous le choc.

No Comments

Post A Comment