11 Mar Django Django somptueux à la Cigale
Très attendu, le concert de Django Django à la Cigale était notre rendez-vous de la semaine. Récit d’un set bien ficelé, mettant en avant les deux extrémités de la discographie du groupe.
Si aujourd’hui, les genres musicaux fleurissent et se déploient parfois en une non-identification, Django Django a bien décidé de suivre ce sillon. On les a découvert, il y a déjà six ans, avec un éponyme impérial et surtout original. S’en est suivi la révélation, en quelque sorte leur meilleur album à ce jour, Born Under Saturn en 2015. Cet opus a franchement été le tremplin mérité pour le groupe, qui a, à la fois, arpenté les routes européennes pendant une immense tournée estivale, mais qui a su également toucher un public plus large (mais pas moins exigent !). Du rock indé, bien poivré en sonorités psyché, disco. Un fondement pop, en somme.
Respectant la tradition des trois années entre chaque chapitre, Django Django a sorti il y a peu de temps le troisième, Marble Skies (lire notre review ici). Cet album, qui nous a peut-être moins plu, demeure totalement dans la dynamique du groupe. On était, forcément, enchantés de découvrir les nouveaux morceaux sur scène. Ce concert à la Cigale à été le moyen pour le groupe de prouver le potentiel scénique du dernier né. Et autant dire que le spectacle, très intime, était minutieusement travaillé. Du titre éponyme à un rappel acclamé, le groupe a délié sa setlist avec ruse.
Sans grande surprise, les musiciens sont accompagnés d’un solide packaging de sons et lumières, agrémentant chaque morceau et faisant du concert une aventure cosmique sans pareille. Il n’est pas sans compter les désormais classiques Shake and Tremble, In Your Beat et Default, morceaux piliers de la setlist. Le public chante avec timidité mais ne loupe pas un mouvement du chanteur et guitariste Vincent Neff. Le groupe communique peu mais execute son set une énergie entêtante. Sans oublier la candeur, l’humanité, indispensables pour que le public s’identifie, ne serait-ce que quelques instants, en ces quatre musiciens. Tic Tac Toe et Champagne sont les deux moments les plus mémorables. Ce sont leurs qualités visuelles, indéniables, qui les propulsent et rendent la prestation live miraculeuse.
David McLean, le batteur, est redoutable. Mais il ne serait cacher dans l’ombre ses compères, dont le clavier tenu par Tommy Grace. Oui, s’il y avait bien un magicien ce soir-là, c’était bien lui. Waveforms et l’antique Skies Over Cairo sont les pièces majeures de son jeu, tandis que le piano de Sundials ramène une fraîcheur acoustique bienvenue.
Ce soir, la Cigale a été gâtée des anciens titres. Django Django semble prendre davantage de plaisir à remettre au goût du jour ces derniers. Ce qui frappe, c’est la capacité à ancrer ceux-ci dans une ambiance très « actuelle », bien que les thématiques de fonds se différencient. On aurait aimé des morceaux tels que Vibrations ou Reflections, mais le manque est vite calqué par l’excitation du moment. Le rappel composé notamment de Storm et Silver Rays enchante la salle, où les spectateurs des gradins, démangés depuis quelques morceaux déjà, se sont levés.
Les voix se superposent alors aux applaudissements. C’est avec noblesse que le groupe quitte la scène, cette fois-ci pour de bon. Quand bien même Marble Skies n’est pas le long format le plus digne de Django Django, sa proposition live vaut le détour, si ce n’est que pour découvrir l’humilité de ses executants.
Setlist – Django Django @ La Cigale
Intro
Marble Skies
Shake And Tremble
Tic Tac Toe
First Light
Waveforms
In Your Beat
Sundials
Skies Over Cairo
Default
Life’s a Beach
Wor
Storm
Champagne
Silver Rays
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