04 Juin We Love Green 2018: la confirmation de Jorja Smith et Superorganism
Ces Samedi 2 et Dimanche 3 Juin avait lieu la septième édition du We Love Green festival au Bois de Vincennes. Petit récit d’un week-end passé sous le soleil, avec de la bonne musique dans les oreilles.
La programmation de cette année avait de quoi impressionner et susciter la curiosité: Björk était présente en exclusivité française, ainsi qu’ Orelsan, Beck, Ibeyi, Tyler the Creator, Migos, … Du côté anglais, les belles découvertes de Jorja Smith et Superorganism étaient également annoncées, accompagnées de Sampha, Jamie xx, Mount Kimbie et King Krule. Avec une programmation aussi pointue et éclectique, on avait une très bonne raison d’aller voir tout ça de près.
Samedi:
38 000 personnes étaient attendues pour cette première journée à guichets fermés du We Love Green festival édition 2018. Arrivées tout juste à temps pour aller profiter du set de Ibeyi sous la clairière, nous avons attaqué d’entrée avec une prestation galvanisante des deux sœurs, habitées par une énergie sauvage sur scène. Petite cerise sur le gâteau, la venue surprise d’Orelsan sur la scène pour reprendre leur titre phare: River. Pas le temps de traîner dans les nombreux stands de nourriture pourtant très attirants ou d’aller écouter la conférence sur les éco-explorateurs, l’américain Beck accompagné de ses nombreux musiciens faisait le show sur la grande scène de la prairie et on ne voulait pas rater ça. Deux ou trois slaloms plus tard dans la foule bien compact, nous avons pu approcher de la scène principale. Après ces deux premiers concerts franchement sympathiques, il était temps d’aller écouter le premier artiste UK du WE.
SAMPHA
Changement de style et de décor après la pop sucrée de Beck. Dans un décor très sobre, rappelant étrangement un bureau, le chanteur et claviériste anglais a fait bouger mais aussi ému le public massé sous le chapiteau. Après avoir produit quelques grands noms de l’industrie musicale (Drake, Kanye West, Solange et Frank Ocean), le londonien a sorti l’année dernière son premier opus solo intitulé Process. Situé quelque part entre la soul et l’électro dans le paysage musical, il nous avait complètement enchanté.
Son entrée sur le titre Under a tout de suite capté l’attention de l’auditoire, même si le manque de communication entre les deux parties s’est un fait ressentir tout le long de son passage sur scène. les reprises de Too Much et 4422 de Drake ont clairement fait mouche. En constante maîtrise de son art, la performance de Sampha aurait pris encore une autre dimension avec plus de lâcher prise et de spontanéité dans l’émotion.
JORJA SMITH
La jeune reine de la soul anglaise était attendue de pied ferme par ses fans français. Deux ans après la sortie de son single hit Blue Lights, le phénomène n’en finit pas de grandir. A moins d’une semaine de la sortie de son premier album, Jorja Smith nous a dévoilé plusieurs nouveaux titre. Auteure d’une superbe prestation pleine d’élégance et de grâce, elle a ainsi interprétée Where Did I Go, Teenage Fantasy et February 3rd ainsi que le désormais classique Blue Lights du nouvel album à venir. Que ce soit sur les nouveaux titres ou lors d’un petit moment nostalgie lors de la reprise impromptue d’une chanson des TLC, No Scrubs, le public (et nous aussi) s’est laissé transporté dans l’univers de la princesse anglaise. La rêverie s’est malheureusement terminée trop tôt. Il faudra attendre le mois d’octobre pour en voir plus, sur la scène de l’Olympia.
JAMIE XX
Le britannique et collaborateur dans le groupe londonien the xx est également un habitué des festivals. Autant connu pour ses remixes que pour les chansons des xx, il était le candidat parfait pour clôturer la soirée. Son talent à se faire déhancher les foules a encore fait mouche. Devant toute la foule rassemblée pour ce dernier concert, il a joué des platines et des jeux de lumière devant un public à fond. Ca sautait et dansait dans tous les sens.
Cette première journée aura aussi été musicalement marquée par le set impressionnant d’Orelsan (qui avait à lui seul motivé la venue de 90% du public) et du trio d’Atlanta Migos. Mais We Love Green, ce n’est pas seulement la musique, mais aussi de la communication très intensive autour de l’écologie et des nouvelles solutions technologiques pour le développement durable grâce à la venue de conférenciers, scientifiques, journalistes et start-ups. Après 7 éditions, c’est une facette qui fait partie intégrante de l’identité du festival.
Dimanche:
MOUNT KIMBIE
De retour sur la pelouse du bois de Vincennes, nous attaquons d’entrée avec le concert de Mount Kimbie. Les londoniens nous offrent une performance très tranquille, entre la pop, l’électro et le dub-step. Le public est bien là, se manifeste de temps à autre, danse, mais reste toutefois très peu bruyant. A coup de synthétiseur, de batterie et de basse répétitifs, le groupe distille les morceaux de son dernier album Love What Survive, créant leur propre bulle temporelle dans l’univers joyeux et agité du festival.
Preuve de leur prestance dans le milieu, leur collaboration avec King Krule sur le dernier album. Il les a donc rejoint sur scène pour une chanson.
SUPERORGANISM
L’un des collectifs les plus barrés du festival a fait une entrée remarquée sur scène. Habillés de K-way colorés et maquillés avec des paillettes et des couleurs vives, les 6 membres du collectif présent ce soir ont assuré un show vitaminé. Pendant 40 minutes, ils ont introduits avec humour et interprétés les titres de leur premier album éponyme.
Passage obligé et exécuté avec un plaisir certain par les membres du groupe, le public a exulté sur Everybody Wants to be Famous et Something for your M.I.N.D. La joie d’être sur scène et l’énergie dégagée par le groupe ont été complètement transmises à la foule. Un beau moment de folie et de joie. Seul bémol: une performance de 40 minutes au lieu des 50 minutes prévues.
KING KRULE
L’anglais de 23 ans a littéralement explosé sur scène. Habité dès la première chanson d’une rage et d’une énergie qui ne demandait qu’à sortir (le matériel en a d’ailleurs fait les frais), King Krule a encore une fois démontré qu’il était incontestablement un artiste à voir en live.
Il a alterné entre titres de son premier album (Has this hit ?, Ceiling) et un lâcher de riff nerveux provenant de son dernier opus The Ooz. King Krule a du talent, beaucoup d’énergie et de hargne à communiquer dans des chansons avec une puissance émotionnelle incomparable. On ne sort pas indifférent d’une telle performance.
Évidemment, la reine de cette seconde journée était Björk qui a donné un spectacle très végétal d’une grande qualité, qui collait donc parfaitement avec We Love Green. Un véritable voyage musical et cinématographique « green » qui a parfaitement conclu ce week-end.
Cette édition 2018 a tenu ses promesses en terme de prestations musicales et scéniques. Les artistes de cette programmation ambitieuse ont tous répondu présents au rendez-vous. Toutefois, l’ambiance générale du festival est restée plutôt sage et il a manqué un petit supplément d’âme pour rendre l’expérience inoubliable.
Vous pouvez retrouver toutes les photos des deux jours de festival sur ce LIEN.
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