22 Sep Black Honey – Black Honey
Après s’être imposé comme l’une des sensations indie rock de la scène UK, Black Honey débarque (enfin) avec son premier album. Une énorme bombe immanquable !
Voilà plus de quatre ans que l’on suit Black Honey, trio venu de Brighton qui n’a cessé de nous convaincre de démo en démo, single en single, des Sleep Forever des débuts aux morceaux récents qui illustrent déjà des expérimentations sonores. Avant même de sortir un premier effort, le groupe emmené Izzy B. Phillips s’est déjà trouvé un son reconnaissable. Un rock sexy, suave, électrique et sensuel, taillé pour la BO d’un Tarantino. Tout ce qu’on retrouve dès le morceau d’ouverture de Black Honey, leur premier opus. I Only Hurt The Ones I Love ouvre en fanfare et avec caractère cet album qui se lit comme une histoire d’amour où trahisons et vengeances occupent l’espace.
Dès Midnight, une bombe disco/pop-rock explosive rejouant le mythe de Cendrillon, Black Honey sert un refrain des plus catchy sans jamais renier pour autant la quintessence de ses sonorités originelles, offrant même une jubilatoire session électronique au synthé en guise de pont. Un hit en puissance qui vient à répondre à Hello Today, le premier véritable gros tube des Anglais (et seul « vieux » morceau présent sur la tracklist). Black Honey joue cartes en main, du rétro et électro-rock sexy Just Calling en passant par le heavy et introspectif What Happened To You, l’auto-tune sur Bad Friends, le lancinant et lynchien Blue Romance et le brillant Wasting Time, où Izzy dévoile une voix pure sur fond de grandiloquence avec de savoureux relents émo à la Evanescence.
Ce premier album reste globalement rock, un pêché mignon furieusement sexy largement incarné par sa lead singer. Avec charisme et sens du spectacle, telle une icône façon Blondie, Izzy B. Phillips s’inscrit dans la lignée de ces frontwoman rock’n’roll, avec ses textes et interprétations mélodramatiques offrant autant de glamour que de violence et de sensualité. Parce que Black Honey aurait pu égoïstement rester dans son confort symbolisé par des titres comme Hello Today ou Somebody Better (qui ne figure d’ailleurs pas sur l’album), des bangers qui claquent mais utilisent les mêmes ingrédients. A la place, le groupe refuse la facilité et explore sans jamais perdre son identité. On se retrouve ainsi avec une ballade (l’intimiste Baby qui parle de son ex), des riffs saillants croisant des sonorités plus rétro (Into The Nightmare), et quelques embardées pop et acidulées comme Dig.
La patience aura fini par payer. Black Honey aurait pu sortir son premier album bien plus tôt si le groupe l’avait voulu. Mais le perfectionnisme d’Izzy et l’effet radical qu’a aussi eu la tournée avec Royal Blood ont poussé le groupe à prendre son temps, à ne pas tomber dans la facilité, à tenter, se chercher, se trouver. Il en résulte un album implacable, somme de toutes les promesses accumulées ces dernières années. Black Honey a tout pour être un grand groupe, et ce premier effort nous prouve que cette pluie de superlatifs n’est pas usurpée. En rien.
Tracklisting :
1 Only Hurt The Ones I Love
2 Midnight
3 Whatever Happened To You
4 Bad Friends
5 Blue Romance
6 Crowded City
7 Hello Today
8 Baby
9 Into The Nightmare
10 Dig
11 Just Calling
12 Wasting Time
Nos morceaux favoris : Midnight, What Happened To You, Wasting Time
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