Ex:Re – Ex:Re

Après avoir multiplié les projets sous différentes formes : Extended Play (E.P), albums devenus iconiques (« If You Leave » et « Not to Disappear ») et bande-son du jeu vidéo : « Life is Strange: Before The Storm ». Elena Tonra nous revient, cette fois-ci seule, avec un projet indépendant et personnel : Ex : RE. Un projet introspectif au sein duquel elle se livre et nous montre une autre facette de son art, et en somme, de sa personnalité.

 

Ce 1er album solo composé de 10 titres se présente comme un journal intime imprégné de mélancolie et de nostalgie, la symbolique est omniprésente et vient servir le propos musical et moral de l’artiste. En effet, cet opus se veut sincère et essentiellement sensible comme l’a montré Elena Tonra dans la réalisation des derniers albums du groupe Daugther. On retrouve donc cette voix angélique et suave mais néanmoins puissante, et parfois, violente autant dans l’intention que dans l’intensité musicale. Une voix accompagnée d’une instrumentale pointilleuse, minimaliste et progressive où les sonorités électroniques aux teintes froides viennent rencontrer l’aspect chaud et enveloppant des guitares tantôt électriques et/ou acoustiques. Cette œuvre peut se présenter comme une succession de récits et de témoignages portant sur l’acceptation de soi, les tourments humains et les épreuves de la vie en général. Cette production traite donc de sujets universels propres à chacun renforçant ainsi le sentiment d’appartenance de l’auditeur.

 

L’album s’ouvre sur le titre « Where The Time Went », après quelques minutes d’écoute, on comprend que le système de boucle et de répétition sera l’une des marques esthétiques de cet album, pourquoi l’utilisation de ce système ? Car la répétition, au-delà de son sens musical, a un sens symbolique. En effet, elle vient appuyer le texte et imager l’ensemble des métaphores filées : les expériences sont semblables, se ressemblent et nous construisent avec plus ou moins de virulence. Cette répétition et l’identité des morceaux se caractérisent par une formule généralement similaire : un gimmick de guitare acoustique et/ou électrique, une rythmique percussive très électronique voire Hip-Hop et une voix puissante, sincère et planante. On retrouve quelques propositions intéressantes dans chaque morceau comme les superpositions de voix dans « Crushing » qui viennent générer un sentiment de perdition et de trouble, ou encore l’envoûtant « The Dazzler » où nous pouvons apprécier l’harmonie et la justesse du single grâce à une ritournelle progressive de piano accompagné de cordes frottées : un mélange savant venant clôturer en douceur la rusticité du morceau.


De plus, la tracklist de cet album n’est pas laissée au hasard, en d’autres termes, les titres semblent être corrélés les uns aux autres et viennent renforcer la dimension graduelle de cette œuvre.  En se laissant guider par cette succession, on sombre et on se laisse guider par la chanteuse au sein de ses propres tourments puis l’album se clôture avec un soupçon de lumière grâce au titre explicite : « My Heart » symbole d’une acceptation et d’une délivrance où l’on retrouve l’esprit sonore des premiers titres : la boucle est bouclée….

 

Tracklisting :

01. Where The Time Went

02. Crushing

03. New York

04. Romance

05. The Dazzler

06. Too Sad

07. Liar

08. I Can’t Keep You

09. 5AM

10. My Heart

 

Nos Morceaux Favoris : The Dazzler, Too sad et I Can’t Keep You

La note :  7/10

 

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