These New Puritans – Inside The Rose

Le 4e album studio Inside The Rose du – dorénavant – duo These New Puritans nous entraine dans une réelle odyssée musicale après 6 années d’attente.

La sensation lors de la toute première écoute de l’album est de sortir d’un songe, d’une transe douce et reposante, tout au long des 9 titres. Épuré le format du groupe, désormais mené par les seuls frères Jack et George Barnett, et épurée la musicalité de chaque morceau, dont chacun distinctement nous offre sa propre sonorité, son propre petit univers à tendance majoritairement fantasmagorique.

Beaucoup d’adjectifs des plus enjôleurs me viennent à l’esprit pour cet album. Non pas ici dans l’exercice compliqué d’analyser chacun des titres, mais bien pour tenter de retranscrire les sensations ressenties. Car les chansons représentent chacune un tableau d’une collection au mur d’une galerie. La thématique est le rêve , le voyage intimiste au sein d’environnements bien distincts et avec ce qu’il faut de beat, de chœurs et de sonorités synthétiques, plus ou moins profonds selon les titres.

Jack Barnett, exilé à Berlin depuis l’avant dernier opus Field of Reeds, se défend d’y être allé chercher l’inspiration dans ses studios berceaux du son mythique de la dark new wave chère à Depeche Mode, Bowie ou Siouxie. Néanmoins, le terreau d’Inside The Rose est fortement constitué de cette énergie créative et de ce souci du détail dans l’orchestration qui ont bénéficié à toutes les productions berlinoises.

Le titre d’ouverture Infinity Vibraphones débute l’album de son intro « xylophonique » et donne le La d’une part par la voix cajoleuse et grave de Jack Barnett qui nous accompagne sans aucune fausse note tout du long du disque et d’autre part par ce tempo quasi militaire qui dénote de la douceur du synthé.

Le single éponyme Inside the Rose est aux premières notes émouvant, une ode à la mélancolie, quelques notes au violon qui ne sont pas sans rappeler l’hymne du Dernier des Mohicans (oui cette scène à la fin où TOUT LE MONDE pleure, tous sans exceptions !). Le rythme monte crescendo, telles les pulsations d’un cœur lors d’une émotion forte, et les voix féminines accompagnent le piano efficacement.

Les messages délivrés, en majorité à propos des sentiments amoureux passent presque inaperçus tant la musicalité des titres elle seule accapare notre attention. Where The Trees Are On Fire , dont le message qui met en exergue l’environnement, se voit passer au second plan, dissimulé sous une chape sonore voluptueuse. Les violons de Lost Angel nous procurent le même effet, et seul A-R-P, de par sa sonorité très minimaliste, se désolidarise de l’harmonie de l’album

Au final, sensation de contraste tout en douceur, d’efficacité tout en fantaisie, le travail est rondement mené, dans un écrin ouateux nous incitant à nous échapper.

6 années de gestation bénéfiques car en résulte un album parfaitement maitrisé. Il peut être reproché une certaine lourdeur dans cette orchestration, voir un côté pompeux qui peut déplaire aux fans des influences electro du groupe. Néanmoins, la résultante étant un univers propre à ce 4e album, qui ne peut être qualifié de suite « logique » à Field of Reeds. Preuve en live à Paris au Petit Bain le 6 avril prochain.

Tracklisting :

Infinity Vibraphones

Anti-Gravity

Beyond Black Suns

Inside The Rose

Where The Trees Are On Fire

Into The Fire

Lost Angel

A-R-P

Six

Notre sélection : Inside The Rose, Infinity Vibraphones, Where The Trees Are On Fire, Beyond Black Suns

La Note : 8/10

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