05 Avr Andy Balcon – Kiss Goodnight (EP)

Le bluesman d’Heymoonshaker s’échappe en solo pour un premier EP dans lequel Andy Balcon explore de nouvelles sonorités. Une belle surprise.

Cela fait plus de dix ans qu’Andy Balcon sillonne les routes du monde entier. Blues-traveller par excellence, cet amoureux de la gratte s’est notamment distingué aux côtés d’un génie du beatbox, Dave Crowe, avec qui il a formé l’un des projets musicaux les plus excitants de ces dernières années : Heymoonshaker. Mais voilà, après deux albums et des tournées à succès, le tandem a fini par faire le tour de la question – du moins pour l’instant.

Et c’est ainsi qu’on retrouve Andrew sous sa propre identité, avec un nouveau projet solo. L’Anglais a laissé sa guitare derrière lui pour partir à New York avec une simple valise et un ordinateur portable. Le but est simple : bousculer des habitudes et changer son travail de composition. C’est en explorateur, avec un carnet de routes contant sept années de tribulations aux quatre coins du monde, qu’il s’ouvre à l’usage de synthétiseurs et d’arpégiateurs.

De retour en Angleterre, il rejoint Dominic Bailey du studio Nine Volt Leap pour allier sa guitare blues aux nouvelles sonorités qu’il a travaillées. Et cela donne un EP illustré par un premier single, Kiss Goodnight, qui résume plutôt bien l’esprit, entre sa voix rauque, un riff de guitare savoureux et quelques synthés depeche-modiens.

Le style est toujours intense, torturé à l’instar de Mirror My Smile, deuxième piste de l’EP qui cherche les contrastes entre ses couplets et des refrains plus pop et entraînants. Standing Sideways va encore plus loin dans l’utilisation de la musique électronique, rappelant des sonorités aériennes entendues chez Editors par exemple. A Place To Call Home sonne plus comme un hymne fédérateur porté par une guitare lourde et blues comme Andy Balcon les aime. L’EP se referme sur All You Need, un morceau solaire sur lequel Balcon pose une rythmique lancinante, offrant un cinquième titre qui parfait une belle palette entre racines du blues et musique synthétique. De l’audace, il en fallait. Mais le faire avec une telle maîtrise, c’était plutôt inattendu. Kiss Goodnight est la preuve, s’il en fallait une, qu’Andy Balcon a plus d’un tour dans son sac.