Catfish and The Bottlemen – The Balance

Sortie du 3e album des Gallois de Catfish and The Bottlemen qui remplit bien le contrat de qualité, à défaut de surprendre.

La continuité a du bon. Voilà la conclusion qui ressort à l’écoute du troisième album de Catfish and The Bottlemen The Balance, qui applique cette maxime tant sur la régularité des sorties ( 2014, 2016 et 2019, 2-3 ans étant le délai idéal pour ne pas lasser) que sur la musicalité. Ici donc, posons le débat : un artiste doit-il systématiquement se mettre en danger pour créer la surprise au risque de perdre du fan, ou fidèlement exercer un style que d’une part il maîtrise et qui d’autre part lui assure la fidélité de l’auditoire ? N’attendez pas de moi une réponse, chacun se fera juge.

L’album fort de 11 titres, et teasé depuis quelques mois avec certains extraits dévoilés était fort attendu. Le titre Longshot ouvre le disque et séduit automatiquement par son efficacité : l’intro, les refrains à la guitare pêchue et les couplets où les instruments se font plus discrets pour laisser la part belle à la voix légèrement éraillée du leader Van McCann. Fluctuate est un bon enchainement car la batterie s’envole et le son rock indé des débuts règne sur le titre. Conversation est également dans cette veine : rythmique plutôt primaire et brute, avec ce qu’il faut de riffs de guitares tombant à pic sur le couplet.

Mais, au final, il y a trop peu de titres sortant du lot sur une liste en regroupant 11. Certains d’entre eux se voient même alourdis par des mélodies rock FM un brin pompeuses rappelant des groupes tel Maroon 5 (oui c’est osé, mais lorsque Adam Levine vous vient à l’esprit en écoutant du rock gallois, il faut peut être s’inquiéter). Encore, Basically ou Mission en sont quelques exemples. Voilà peut être le prix à payer pour fidéliser un public qui dans sa majorité ne chercherait pas l’innovation mais le confort d’une musique facile d’accès. Néanmoins, quelques perles sont à souligner : le titre Intermission rempli bien son rôle (intermission = entracte) et en effet, coupe habilement la monotonie : sonorité toute en échos, peu de guitare et un tout petit brin de chant presque susurré qui rend la pause bien agréable.

Le disque se termine de façon efficace avec Overlap qui monte crescendo et offre une destructuration dans le jeu de la batterie et de la guitare qui – enfin – surprend.

En conclusion, selon votre parti pris, soit vous êtes enchantés par ce troisième disque réussi et heureux de retrouver les ingrédients déjà proposés par le groupe précédemment, soit un petit goût de mi-figue mi-raisin s’empare de vous car bien que reconnaissant la maîtrise, vous avez trop retrouvé les ingrédients proposés par le groupe précédemment.

Une solution pour mettre tout le monde d’accord : le live. Catfish and The Bottlemen sont donc urgemment attendus pour nous prouver que la scène a pour but de sublimer les disques et permet de s’octroyer un peu d’audace. Le groupe remplissant des arénas au Royaume-Uni, croisons les doigts pour plus de simplicité.

Tracklisting :

Longshot

Fluctuate

2all

Conversation

Sidetrack

Encore

Basically

Intermission

Mission

Coincide

Overlap

Notre sélection : Conversation, Longshot, Intermission, Overlap

La Note : 6/10

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