23 Juil Lollapalloza 2019 jour 1: désert UK et flamboyants twenty one pilots
Retour sur l’Hippodrome de Longchamp pour le jour 1 de la 3ème très attendue édition du Lollapalooza Paris. Comme si vous y étiez.
15h00
On sue à grosses gouttes tandis qu’une navette bondée nous emmène vers le site du Lollapalooza. Un peu optimistes, on espère sincèrement être sur le site afin de capter une partie du set du jeune Jaden (fils de Will Smith, mais ça faut pas le dire). On marche vivement vers le guichet presse pour être confrontés à la dure réalité: une immense queue qui n’avance pas à grande vitesse. On prend donc notre mal en patience tandis que, sur notre chrono, le set de Jaden démarre. Accréditation retirée, bracelet au poignet, on presse le pas… Pour être aussitôt freinés par la file d’attente des navettes menant sur le site. Quand ça veut pas…
16h30
On arrive finalement sur le site du Lolla après un crochet par l’espace presse. Le public quitte abondamment la scène alternative: Jaden vient de finir son set. Ça nous apprendra… Pas démotivés pour autant, on fonce vers la Main Stage 2 pour le set de Metric. Le groupe canadien, ayant fêté ses 20 ans, fournit un set rock alternatif somme toute efficace, malgré un son parfois inégal (on pense notamment à la voix de la chanteuse, curieusement dépareillée lors de certains morceaux). Les premiers rangs répondent avec force au quatuor et le titres efficaces s’enchaînent, en passant par un Black Sheep inimitable repris avec force; on dit merci Scott Pilgrim.
17h30
Petite rotation de 60° et on se retrouve sans difficultés face à la Main Stage 1, théâtre de toutes les ambitions, où montent timidement sur scène Kodaline. Ah, Kodaline. Un groupe qu’on avait adoré découvrir à leurs débuts en 2013, mais qui sont un peu tombés en disgrâce dans nos cœurs, à force de titres passables et de disques oubliables (qui se souvenait qu’ils avaient sorti un troisième album en 2018?). Le groupe semble alors coincé dans cet impossible entre-deux de headliner de début d’après-midi, sans avoir vraiment le répertoire pour s’affirmer comme incontournables de la scène UK. Alors dans la pratique oui, le set du quatuor est sur scène très agréable, mais bien trop gentil et sans évolution notable depuis qu’on les a découverts sur scène en 2013. Le tout sonne alors de façon uniforme, très lisse, jusqu’au combo de clôture All I Want/High Hopes. Comme en 2013. Ce qu’il adviendra de Kodaline, l’avenir nous le dira.
18h15
Un peu curieux, on décide tout de même d’assister à la résurrection (ou zombification?) que personne n’attendait en 2019: le retour de Skip the Use. Et oui, l’énergique Mat Bastard (sic) revient avec un des membres originaux du groupe (les 2 autres ont dû comprendre la dérision du projet) afin de satisfaire leurs besoins lucratifs musicaux. Bref, rien n’a changé depuis le premier split du groupe: les titres sont efficaces et repris avec force, monsieur Bastard crie « comme un connard » (il insiste), les musiciens font habilement le taff. On ne sait pas si le groupe a fait sa fameuse reprise du Song 2 de Blur (rarement bon signe pour un groupe) mais en tout cas le tout se termine sur un Bastard Song où monsieur Bastard insiste pour qu’ils terminent « comme des connards » (décidément) avant d’aller jouer « comme des connards » (encore une fois) au Kidzlapalooza (rarement bon signe pour un groupe). Quelle aventure.
18h30
On accepte de se laisser porter par quelques titres de la Frenchie Jain, se produisant avec hardiesse en solo devant un public très réceptif, jusqu’à ce qu’elle décide de lâcher un titre avec un sample du thème d’Inspecteur Gadget en pensant que c’est acceptable. On préfère alors explorer le site et solliciter sans honte différents canapés situés dans un espace isolé du festival. Un peu de calme, merci.
20h12
Le temps file non? On assiste tranquillement à la fin du set des vétérans IAM, beaux joueurs devant des premiers rangs manifestement là pour la tête d’affiche de la soirée et donc très logiquement peu fans du groupe français. « On en voit aux premiers rangs qui ont été dispensés de sport« . Bah oui, on a beau adorer L’école du micro d’argent et Trench, les deux albums ont tout de même l’art d’attirer des fanbases foncièrement différentes. Pas abattus pour autant, IAM concluent sur un Demain c’est loin classique, abattage de punchlines titanesque sans l’ombre d’un refrain à l’horizon. Et s’en vont après une petite « photo de famille ». Sport.
20h40
Tranquillement installés devant la Main Stage 1, on assiste de loin au set de notre fierté nationale, notre chouchou de la musique urbaine, notre Eminem français (parce qu’il est blanc, vous suivez?), on parle bien sûr d’Orelsan. Entouré d’un conséquent groupe, le Caennais livre un set (trop) majoritairement marqué par son dernier album, La fête est finie, et son extension, Épilogue. Quand on dit majoritairement on exagère à peine: 16 morceaux sur 18. Quand même. Alors certes, les morceaux envoient bien grâce au susnommé groupe live, la performance vocale d’Orelsan est propre, mais curieusement, le tout lasse. L’artiste semble fatigué (pas aidé par une coupe faussement vieillotte), l’abondance de nouveaux titres perd le public, et le tout semble légèrement manquer de sincérité. Et Basique interprétée 2 fois et demi… Disonsque là encore c’est trop. Il est effectivement temps de mettre fin à la fête Aurélien.
21h50
On y est. Enfin. Le temps qu’Aurélien Cotentin boucle son show, le duo twenty one pilots monte sur scène avec 5 petites minutes de retard. Le batteur Josh Dun s’avance avec une torche, la voiture disposée sur scène s’enflamme, et c’est Tyler Joseph qui arrive, bien équipé de sa basse: l’explosion Jumpsuit peut retentir et faire vibrer le public du Lollapalooza. C’est très vite une avalanche de tubes qui déferle sur nous, amenant au passage la pluie, quasi-mystique: Heathens, Lane Boy, Holding on to You, Ride, Stressed Out. Toujours énergique, la vitalité scénique du duo s’articule entre la performance musclée de Josh Dun, batteur émérite, et le dynamisme de Tyler Joseph, tendre frontman parcourant fréquemment la scène dans toutes ses largeurs.
Une avalanche de hits, certes, mais le duo n’oublie pas de promouvoir son tout récent Trench, de la déflagration Levitate à la superbe Cut My Lip en passant par la dansante My Blood, où des membres de la sécurité sont invités à lâcher leurs meilleures chorégraphies. « Is everyone doing okay? » Morph amène le batteur sur une drum island portée à bout de bras par un public extatique pour un solo ultra-efficace, témoignage de l’ingéniosité live du duo. L’ultra-hit Car Radio vient briser des cœurs avec une outro spectaculaire, bien qu’amputée de l’habituelle escalade de mister Joseph (la pluie n’a pas que de bons côtés). Chlorine vient joliment clôre le chapitre Trench, et c’est finalement sur le classique Trees que les dernières larmes et pas de danse sont lâchés, tandis que le duo grimpe sur des plateformes là encore portées par le public pour lâcher d’ultimes rythmes au tambour. « We’re twenty one pilots and so are you« . On vous jure que c’est la pluie.
23h15
A bout de souffle et d’énergie, on observe tranquillement le début du set de Martin Garrix le temps que le site se désemplisse. Le DJ allemand lance quelques titres efficaces, solidement épaulé par de jolis feux d’artifices; nous, nous rendons les armes pour ce soir. A demain pour le round 2.
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