23 Oct Interview – The Amazons
Nous avons rencontré à nouveau le quartet The Amazons avant leur concert parisien au Gibus. On a parlé de leur album Future Dust, mais aussi de leurs influences, du Brexit ou encore de leurs rêves. Tout est là !
The Amazons vient de sortir son deuxième opus il y a 6 mois. Il s’agit de Future Dust, un album de rock à guitares comme on en a rarement. Alors comment voient-ils le rock d’aujourd’hui, comment ont-ils vécu la production de ce deuxième effort. Réponses ci dessous !
Vous avez sorti Future Dust il y a maintenant 6 mois. On dit souvent que le deuxième album est le plus compliqué pour un artiste. Le fait de devoir retourner en studio, avoir de nouvelles idées après avoir goûté au succès… Est-ce que ça été le cas pour vous ?
Matt Thomson (chant, guitare) : Oui, nous sommes en thérapie maintenant.
Elliot Briggs (basse) : Nous faisons nos thérapies sur la route, pendant les tournées.
Matt : C’était plus dur parce qu’on a réalisé ce deuxième album dans un laps de temps plus court. C’était vraiment intense. Pour cette raison, cela a aussi été plus gratifiant. Nous avons aussi trouvé que les thèmes de l’album étaient plus forts que ceux du premier album. Que ce soit au niveau visuel, musical ou au niveau des paroles d’ailleurs. C’est plus fort et plus cohérent je pense.
Ce deuxième album est encore plus rock que le précédent. On a eu l’impression que vous aviez trouvé vraiment quelle musique vous vouliez faire !
Matt : Sur le premier opus, on a expérimenté un peu tous les sons parce qu’il a été conçu sur une période de 4 ans. Et là, tout était bien plus intense, donc c’est forcément plus cohérent. C’est pour cette raison que je pense que Future Dust est meilleur. Au niveau des paroles, j’ai essayé de regarder à une plus grande échelle. Les paroles, c’est une manière pour moi de m’exprimer mais c’est là surtout pour appuyer la musique. Mais c’est important que cela reste quelque chose de personnel vraiment ! Et j’essaie encore de trouver comment poser ma voix sur les paroles. Et je pense que les prochaines choses que nous allons sortir seront largement différentes de ce qu’on a pu faire jusqu’alors.
Avant d’être des artistes, vous êtes de grands amateurs de rock. Comment voyez vous la scène actuelle et quels albums vous ont marqué ces derniers temps ?
Matt : Jack White a sorti un super album, les Black Keys aussi. The 1975 ont fait un très bel album. Fontaines DC aussi, j’ai bien aimé. Les gens adorent cette m…. Les guitares sont grasses et les paroles sont marquantes, il doit y avoir une audience qui attend cela. La scène d’aujourd’hui est très bonne. Il y a beaucoup de bons groupes. Mais mieux vaut qu’on arrête de parler des autres groupes non ?
Chris / Joe / Elliot : Yes !
Matt : Parce que c’est facile de parler des autres groupes. Il y a énormément de choses géniales qui sortent en ce moment. Mais nous sommes les meilleurs de toute façon ! Les meilleurs comme les Stones. Mais c’est plus simple de parler d’eux parce que leur carrière est passée. Les Beatles, Led Zeppelin, Fleetwood Mac, on les écoutait tous pendant l’écriture de Future Dust, mais c’est une période différente.
Cela faisait 2 ans que vous n’étiez pas venu en France ! Quel(s) lien(s) avez vous avec ce pays ?
Matt : On aimerait venir plus régulièrement en France !
Joe : On en parlait de le van, c’est si proche, ce serait cool de venir ici plus souvent. Quand on a booké les festivals pour cet été, on a regardé les opportunités en France mais rien ne s’est présenté.
Matt : On a un vrai groupe de fans en France. Ils viennent d’ailleurs souvent nous voir en Angleterre. Certains sont devant la salle dehors depuis le début de l’après midi. Ils sont français donc… Je ne sais pas, j’aimerai jouer ici plus souvent !
Chris : On voudrait bien jouer à Rock en Seine…
Matt : Oui, on adorerait jouer à Rock en Seine. Et faire cette émission de télé, sur Canal où tu joues ton album ! (Album de la semaine, émission arrêtée, ndlr) et on voudrait aussi faire la Blogothèque (chaîne YouTube de concerts urbains, ndlr). Il y a des choses fantastiques à faire dans ce pays. On adore la France et pour le moment on a seulement jouer à Paris, Sochaux et Lyon. La France est un grand pays, on serait ravi de faire une grande tournée ici. J’adore l’Histoire de la France aussi. J’ai lu plusieurs choses sur Napoléon dernièrement. C’est génial ! Nous avons beaucoup fait la guerre ensemble (La France et l’Angleterre, ndlr). Nous avons perdu quelques fois…
Plus que quelques fois même…
Tous : Oui c’est vrai (rires)
Matt : La France est une puissance énorme. C’est un grand pays de culture.
Chris (guitare) : Il y a de gros matchs aussi entre nos deux pays au foot et au rugby !
Matt : La conclusion c’est qu’on veut revenir plus souvent ! Vraiment !
Le problème c’est que le Brexit est censé arrivé dans les prochains mois et que ça risque d’être compliqué pour les groupes anglais de tourner en Europe…
Elliot : On doit attendre ce que Boris Johnson va dire.
Matt : Je pense qu’on vit dans une période bizarre.
Elliot : Je pense que les enfants des futures générations apprendront ça à l’école.
Matt : On a pas besoin de données pour savoir que l’on a été gouverné pendant le déroulé du Brexit par des imbéciles. On a pas besoin d’un livre d’Histoire dans 20 ans pour le voir. Comment n’ont-ils pas su que Boris Johnson n’était pas la bonne personne ? Maintenant on le sait. Je pourrais dire la même chose pour beaucoup de pays de l’Europe de l’Ouest.
Joe : Nous étions au Texas récemment et nous faisions un barbecue. Et il y avait beaucoup de gens pro armes etc. Mais il y en avait surtout qui étaient contres et qui ne voulaient pas être affiliés à Trump…
Matt : Voter pour le Brexit était une mauvaise chose. Mais ce qui est pire, c’est la manière dont est fait le Brexit. Je peux accepter le Brexit si c’est bien fait. Mais là c’est une catastrophe.
Elliot : Plus personne ne veut du Brexit maintenant. Même ceux qui ont voté pour.
Matt : Nous sommes attristés par cette situation et on espère surtout pas que cela nous empêchera de tourner en Europe après.
Elliot : Il faudra que l’on ait des visas, cela va être compliqué.
Matt : Cela va être si dur pour ceux qui débutent. Même pour nous, nous ne jouons pas dans d’énormes salles.
Elliot : On ne gagne pas beaucoup d’argent sur cette tournée…
Je vous ai vu pour la première fois au Y Not Festival en 2016, vous étiez très réservés sur scène. Vous avez joué à Reading cet été sur une grande scène et vous sembliez beaucoup plus confiants. Comment l’expliquez-vous ?
Matt : On a toujours eu de bons goûts musicaux et aimé les performances des autres artistes. On sait ce qui est bon. On savait en 2016 que nous n’étions pas encore aussi bon que ce qu’on voudrait. Mais on a appris. J’ai regardé un nombre énorme de performances et je vole tout ce que je peux.
Joe : C’est comme les Arctic Monkeys à leurs débuts. Ils étaient assez réservés. Et maintenant c’est un des groupes les plus confiants sur scène.
Matt : On s’inspire forcément des autres. Mick Jagger avait beaucoup de James Brown et de Little Richard. Springsteen c’était la copie d’Elvis. Mais tout le monde a sa personnalité donc cela ne sera jamais une reproduction parfaite. C’est aussi cela qui est intéressant !
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