26 Oct Circa Waves fait des vagues à la Maroquinerie
Circa Waves est venu présenter son troisième album au public français jeudi soir, dans l’intimité de la Maroquinerie ce 24 octobre 2019. Récit.
C’est une Maroquinerie chauffée presque comme une arène que l’on retrouve ce jeudi soir. Boniface, le quatuor canadien chargé de chauffer les foules en première partie, s’est armé de sa pêche et de son énergie venue d’outre-Atlantique pour parvenir à ses fins avec brio.
Un public déterminé à marquer la mémoire du groupe
A quelques minutes de l’entrée sur scène de ceux que l’on est venus voir -Circa Waves, la salle (pourtant pas complète ce soir là) est dense et s’impatiente joyeusement sur des airs de Franz Ferdinand ou des Killers. On est surpris (mais ravis) de constater que longues barbes blanches et petites bouclettes blondes se côtoient, que costumes-cravates et collants troués coexistent. S’ils font partie de la scène britannique plutôt récente, les Circa Waves brassent pour autant un public large et divers dans les âges. A majorité féminine en revanche, charme britannique oblige. On s’émouvra plus tard de constater que les jeunes comme les moins jeunes entonneront d’une seule voix la plupart des tubes du groupe, prouvant que Circa Waves a trouvé en son public français des fans dévoués et déterminés à marquer la mémoire du groupe.
21h03 : les quatre Liverpuldiens entrent sur scène sous des applaudissements chaleureux. Pas de doute, les 7 mois qui ont passé depuis leur dernière venue à Paris au Trabendo en février étaient 7 mois de trop pour le public.
Sans grand effort de présentation, Circa Waves commence ses premières vagues avec Wake Up, un titre qui dit tout des intentions du groupe pour la soirée… on n’est pas là pour siroter tranquillement sa bière, c’est Kieran Shudall qui le dit : “I can’t wait to see the trouble here tonight”.
L’accent chantant de Liverpool s’efface lorsque Kieran nous gratifie d’un « bonsoir Paris » dans une prononciation impeccable. Avouant que c’est la seule phrase qu’il maîtrise dans notre langue, le groupe s’empresse de balancer Movies, un des hits de leur dernier album et dont le refrain nous restera en tête jusqu’au lendemain soir.
Zéro faute pour la setlist
Toujours efficaces dans leurs mélodies, Circa Waves a fait le pari de miser sur leurs titres les plus énergiques pour leur setlist ce soir-là. Les Anglais sont venus présenter leur dernier effort sorti plus tôt cette année, mais on est ravis que la setlist présente un bel équilibre entre leurs trois albums. Jugé un peu lisse par la critique, parce qu’il offre un son davantage « produit » que les deux premiers albums plus bruts, What’s It Like Over There dévoilera ce soir seulement le meilleur de sa tracklist. Se succéderont le réjouissant Movies, le tubesque (et excellentissime en live) Times Won’t Change Me, l’émouvant Sorry I’m Yours, l’hymne Stuck In My Teeth, le teenage-angstesque The Way We Say Goodbye en guise de rappel et le quasi-inédit Saviour joué que deux fois jusqu’ici, et donc forcément « dans sa meilleure version live ce soir » selon Kieran Shudall.
Des tubes, des pogos et des chats
Le groupe se battra tout au long du set contre des retours mal équilibrés, ce qui les contraindra à davantage échanger avec l’ingénieur son qu’avec le public. Quelques interactions tout de même, Kieran Shudall invitant la fosse à former un « wall of death », tandis que les joyeux pogos vont déjà bon train dans une ambiance bon-enfant. Aussi, un cadeau particulier fraie son chemin sur scène, un drapeau un peu « blingee » façon 2008, à l’effigie du… chat du chanteur. Pourquoi pas. Un slam aussi, et une jeune fille qui finira par partager le micro et la scène avec le groupe pendant de longues minutes. C’est le genre de moments qu’on était venus chercher ce soir à la Maroquinerie. Maîtrisant son sujet, Circa Waves finira son set peu après 22h sur un T-Shirt Weather comme un Richard Ashcroft aurait balancé un Bittersweet Symphony. Triomphant.
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