13 Août Biffy Clyro – A Celebration of Endings
Personne ne savait à quoi s’attendre pour ce huitième album studio de Biffy Clyro. A Celebration of Endings trouve finalement sa place comme la meilleure bande son de 2020, presque prophétique.
Quatre ans d’attente depuis Ellipsis, un album live et un album de BO « Balance, not Symmetry » auront commencé à semer le doute dans l’esprit des fans de Biffy Clyro : le groupe aurait-il atteint une période plus compliquée, le manque d’envie et d’inspiration expliquant cette longue attente ? Ce huitième album studio, A Celebration of Endings, vient clairement contredire cette impression.
Qu’est-ce qui motive alors un huitième album lorsqu’on a trusté les têtes d’affiches des plus gros festivals, obtenu 2 albums n°1 au moment de leur sortie dans les charts anglais et l’une des plus grosses réputations live de groupes de rock actuels ? Une volonté profondément ancrée de surprendre et de se renouveler, visiblement, pour Biffy Clyro. Le premier single de A Celebration of Endings, Instant History, avait ainsi surpris son monde et nettement divisé les fans : un single entre l’EDM et le rock de stade avec des accents pop, bien loin du rock heavy des écossais. Un choix totalement assumé par le chanteur, Simon Neil, qui justifie la présence du morceau sur le CD justement parce que « c’est le morceau pop le plus grand, le plus claquant sur lequel on n’ait jamais travaillé ».
Rock de stade et émotions
Effectivement, et même si les 11 pistes balaient des styles bien différents, l’emphase se ressent à chaque moment. Refrains propices au « sing alongs » à la Queen, riffs de guitares « tape à l’œil », A Celebration of Endings est un concentré de concert de rock en stade à lui tout seul. Le morceau d’ouverture North of No South, avec son riff -et son outro- de guitare à la Supermassive Black Hole de Muse, annonce d’ailleurs d’entrée l’intention du trio écossais : c’est clinquant, intense et rempli d’émotions. On peut (parfois) tiquer face à cet album qui joue aux équilibristes entre une ambition dévorante et le grandiloquent. Mais l’émotion, bien présente dans chaque ligne de chant, fait bien vite oublier cette impression.
Cet album s’apprivoise au fil des écoutes. Difficile pour l’auditeur, aux premiers abords, de trouver sa zone de confort dans la juxtaposition des titres rock (End Of, Weird Leisure, Worst Type of Possible), des hymnes pop très (trop ?) radiophoniques (Tiny Indoor Fireworks, Instant History) et des balades orchestrales (Space, Opque). Les écossais ont expérimenté avec de nouvelles sonorités, repoussé les limites de leur son, à l’image de cette chanson de clôture, Cop Syrup. Les 6 minutes de ce titre expérimental passent tour à tour d’une ligne de chant hardcore, au refrain pop avec de chœurs, à des arpèges mélodiques de guitare accompagnés d’une montée orchestrale qui explosent dans un finish on ne peut plus cinématographique.
La bande son de 2020
Ce 8ème album studio marque donc encore une évolution sonore dans la carrière de Biffy Clyro. Fruit de la volonté de Simon Neil de célébrer « Le changement comme une progression et une évolution », A Celebration of Endings est exigeant et riche. Bien loin, finalement, des premières impressions de facilité que les singles avaient laissées. Alors, même si les accents pop se font parfois trop immédiats et présents, il serait dommage ne pas lui laisser sa chance. Avec des paroles prophétiques qui accompagnent remarquablement bien les changements sociétaux brutaux de 2020, Biffy Clyro nous offre ainsi, avec cette sortie studio, un album dans lequel s’abriter, le temps que l’orage passe à l’extérieur.
Tracklist de A Celebration of Endings – Biffy Clyro
- North of No South
- The Champ
- Weird Leisure
- Tiny Indoor Fireworks
- Worst Type of Best Possible
- Space
- End Of
- Instant History
- The Pink Limit
- Opaque
- Cop Syrup
Nos morceaux préférés: North of No South, Weird Leisure, End Of, Cop Syrup
La note: 7.5/10
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