15 Nov The New Consistent raconte ses histoires du 01905

The New Consistent, jeune artiste très prometteur des West Midlands, échange avec nous à l’occasion de la sortie de son nouvel EP.

Qui est The New Consistent ?

L’année dernière, nous découvrions The New Consistent, un jeune artiste de Worcester aux textes parlés sur des instrumentales lo-fi, grâce à sa collaboration avec Austin Williams de Swim Deep sur son premier EP.

Il est désormais de retour, entièrement seul pour un deuxième EP : Stories From The 01905. 01905 étant le code postal de Worcester.

Stories From The 01905

Dans ce nouvel EP, on découvre réellement qui est The New Consistent. Il est beaucoup plus personnel que le précédent, notamment grâce à ces deux interludes qui semblent être des enregistrements de son entourage sur le vif. On retrouve quelques similarités avec Individual Social Accounts and Commentary (son premier EP) à travers sa voix apaisante, les calmes instrumentales et les thèmes abordés. Le premier morceau est un peu plus rapide que le reste de l’EP, montrant que The New Consistent ne se cantonne pas à un seul type de musique. Cette chanson, portant le titre de l’EP nous fait rentrer directement dans l’univers du Worcestrien et est très visuel, on a l’impression de parcourir la ville, rencontrer ses amis et découvrir ses lieux favoris en l’écoutant.

L’EP ralenti par la suite, avec Staying Quiet, une chanson parfaite pour les journées d’automne où le temps nous pousse à rester assis devant notre fenêtre. A travers ce morceau et les deux suivants, The New Consistent évoque sans filtre ses sentiments et ses pensées qui sont parfois confuses. Comme dans son premier EP, il est très transparent sur sa santé mentale. Là où c’est le plus marquant c’est dans son single Turn Off All The Screens. On l’entend dire « I’ve been questioning night time, cos theres more light there than in my days » . Charlotte Lennon l’accompagne sur le refrain et apporte une fragilité au morceau. Enfin, l’EP se termine sur Touch Of A Woman, qui est une magnifique chanson d’amour, très délicate.

A travers ce deuxième EP, The New Consistent prouve une nouvelle fois qu’il est un excellent parolier. Il réussit à nous toucher et à nous embarquer dans son monde en quelques phrases. Des instrumentales agréables les accompagnent et réussissent à discrètement les mettre en avant.

L’EP sortira le vendredi 19 novembre et un documentaire est disponible sur les inspirations de l’EP.

Interview

Nous avons échangé avec The New Consistent pour en savoir un peu plus sur cet EP, sa manière de travailler et sur les thèmes explorés.

Sound Of Britain : A Sound Of Britain on t’a découvert grâce à ta collaboration avec Austin Williams de Swim Deep, qu’est-ce qui a mené à ça ?

The New Consistent : C’était très humble et simple à vrai dire ! Il m’avait suivi sur Twitter donc j’ai pu lui envoyer mes deux toutes premières démos ! On a échangé à partir de ça et on est allé en profondeur au point où il a fini par produire mon premier EP ! C’était une agréable introduction à la musique et ça m’a permis de décoller un tout petit peu, ça m’a poussé dans la bonne direction !

SOB : Dans cet EP, tu es seul à l’écriture et à la production, et il semble un peu plus personnel que le précédent. Est-ce que tu penses que ces deux choses sont liées ?

TNC : Oui, définitivement ! Je pense que 90% de ces chansons ont été écrites dans ma chambre, tard le soir cette fois-ci. Donc c’est très intime et encore plus personnel que la dernière sortie. J’ai remarqué de plus en plus que j’écris mes choses préférés tard le soir, seul, c’est le seul moment où j’ai vraiment le temps de réfléchir

SOB: Qu’est-ce que ça fait d’avoir un total contrôle de ton projet, d’être totalement indépendant ?

TNC : J’adore ça pour être honnête. Ça a été un grand sujet de conversation pour moi et mon entourage récemment. Savoir si je restais indépendant ou si je signais [un contrat]. En ce moment précis, j’adore ça parce que j’ai assez confiance en moi pour créer une bonne campagne [de promotion] et je pense qu’entretenir les relations avec les gens soi-même est très important, particulièrement au début. C’est important pour moi de savoir tout ce qui se passe avec la campagne. Je ne pense pas que je puisse encore faire confiance à quelqu’un d’autre pour la faire haha ! On verra bien, si le bon deal ou la bonne personne – et ça doit être une correspondance à 100% – apparait, alors, qui sait ce qui se passera !

SOB : Est-ce que t’aimerait collaborer avec de nouvelles personnes dans le futur ou est-ce que tu aimes avoir le contrôle total sur processus créatif ?

TNC: Je suis toujours ouvert aux collaborations. A vrai dire, je pense que je collaborerais surement un peu plus dans mes prochains projets, j’ai beaucoup d’idées pour pousser mon son et moi-même un peu plus loin et ça requiert des compétences et des talents qu’ont beaucoup de mes amis, donc pourquoi pas ? Comme je ne suis pas dans un groupe et que c’est que moi, je pense que l’option, no strings attached,de pouvoir travailler avec qui je veux est bonne et définitivement quelque chose auquel que je devrais et vais recourir. Ça me donne l’option de plonger ou sortir de n’importe quel sous-genre aussi, ce qui est bien pour montrer ma versatilité et gagner l’attention d’autres auditeurs.

SOB : Cet EP semble être une invitation à découvrir ton monde et ton environnement, qui est très urbain. Ton EP s’intitule Stories From The 01905 et tu sembles très attaché à là d’où tu viens, est-ce que ça a toujours été une source d’inspiration pour toi ?

TNC : Oui, depuis que j’ai environ quatorze ans, j’ai commencé à remarqué la beauté du quotidien dans lequel je vivais et vis. Je pense que c’est essentiel d’écrire sur ce qui est autour de soi, autour du début et au-delà parce que, de cette manière, tu sais que tu es 100% original. Ça donne aussi à ta nouvelle audience une vision claire et transparent de qui tu es en tant qu’artiste et d’où tu viens. Je pense (et espère) que je vais toujours utiliser ce qui m’entoure comme ma première source d’inspiration, ça me fait toujours écrire dans le moment et je pense que c’est comme ça que la meilleure musique est faite.

Est-ce qu’il y a quelque chose de particulier à la scène des Midlands ?

TNC : Oui, c’est bouillonnant. Il y a un grand nombre de musiciens ici qui font de très belles choses. C’est un bon environnement dans lequel évoluer parce qu’il y a toujours des personnes qui font quelque chose et qui accomplissent de nouvelle choses, ce qui te permet, en tant qu’artiste, de rester à l’affut et d’essayer de saisir les opportunités. Tout le monde semble bien évoluer, et si tout le monde évolue bien, c’est bénéfique pour nous tous. L’ensemble du pays est au courant d’à quel point la scène musicale est bonne ici, et dès que tu as l’attention nationale, tout peut arriver !

SOB : La santé mentale est aussi un thème récurrent dans ta musique, c’est encore assez inhabituel parce que le sujet a été tabou pendant longtemps dans l’industrie musicale. Est-ce que c’est important pour toi d’être ouvert et transparent à ce sujet ?

TNC : Toujours ! Particulièrement dans cette industrie, comme tu le mentionnes. Ce n’est pas vraiment une bonne industrie (globalement) dans lequel évoluer, et en tant que musicien, tu dois faire face à ça tous les jours. Donc je trouve que si je suis toujours honnête et ouvert dans ma musique et sur mes réseaux sociaux, les gens vont l’apprécier et ça va résonner en eux. Être ouvert peut vraiment créer et aider à construire une communauté impliquant les autres et dans laquelle ils vont se sentir en sécurité et joyeux. C’est un monde effrayant et je considère que le plus honnête et ouvert on est avec les autres, le mieux c’est.

SOB : Est-ce que ta musique est un moyen d’évacuer et faire face [aux problèmes] ?

TNC : Je pense que ça m’aide définitivement en général, gérer les choses. Si je me sens d’une certaine façon à propos de quelque chose, je peux m’assoir et écrire quelques paroles à propos et me sentir un peu mieux. C’est probablement le meilleur moyen pour moi d’évacuer les choses, parce que tourner le mauvais en quelque chose de bon, ça m’aide à résoudre les problèmes et faire avec. C’est pourquoi j’écris principalement la nuit, parce que c’est à ce moment, comme je l’ai dit précédemment, que je peux réfléchir sur les choses et ça m’aide à les évacuer avant de dormir. Puis, quand les personnes disent que les paroles résonnent en eux ou que ça les a aidé ou que ça les a fait sentir d’une certaine façon, ça m’ébahi. Ce rassemblement d’émotions à travers la musique est incroyable par lui-même, mais quand c’est avec la musique que j’ai écrite, c’est le meilleur sentiment au monde.

SOB : Quels sont tes futurs projets ? Est-ce que tu penses déjà à produire un album ?

TNC : Mon père n’arrête pas de me chatiller pour que je fasse un album hahaha, il est mon plus grand fan et je pense qu’il est juste égoïste haha. Mais, non, il n’y aura pas d’album avant un certain moment, je sais à quelle étape je veux être dans ma carrière quand ce sera le temps pour un album, je le vois clairement. Mais pour l’instant, ce sera un flot constant d’EPs et peut-être quelques mixtapes. J’aime beaucoup créer des projets entre quatre et six morceaux, c’est un nombre agréable de chansons avec lequel travailler et je trouve ça facile de créer un monde autour d’un projet de cette taille. Un album est quelque chose, je trouve, que je dois faire quand j’aurais vraiment aiguisé mon savoir-faire et quand je serais beaucoup plus expert que maintenant ! Ça arrivera au bon moment je pense. Je vais terminer l’année et commencer 2021 en écrivant et finissant le troisième EP et en me concentrant uniquement sur la création. Je veux atteindre de nouveaux niveaux !