09 Jan Spector – Now or Whenever
Cinq ans après Moth Boys, Spector est enfin de retour avec un nouvel album Now or Whenever. L’attente fut longue, même si trois EPs ont permis de l’atténuer.
Une longue attente
Voici un album qu’on attendait depuis longtemps. En mars 2020 Spector sortait son dernier EP en date et un an plus tard, en juin 2021, le groupe sortait le premier single de leur troisième album : Catch You On The Way Back In. Now or Whenever devait paraître en octobre 2021, avant d’être finalement décalé au 07 janvier 2022. Now or Whenever vaut l’attente.
Ce qui appréciable avec la musique de Spector c’est qu’en plus des qualités esthétiques qu’elle a, elle nous permet d’entendre les membres grandir. Enjoy It While It Last écrit lorsqu’ils avaient environ 20 ans est plein de fougue et donne envie de suivre sans réfléchir les opportunités qu’offre la vie. « It’s Friday night, don’t ever / Don’t ever let it end ». Puis avec Moth Boys, sorti trois ans après, le groupe s’est assagi et raconte ces moments compliqués quand on construit des relations sérieuses avec des chansons plus lentes. « When you put it to the test / Everyone seems second best / To the image in your head ». Avec Now or Whenever, Spector nous emmène dans un monde où les personnages ont désormais constuit leurs vies et parlent du quotidien de leurs relations. « A sublet in the suburbs / Midlands summer night stream / Take me to the cleaners ».
La guitare au centre
L’album de 35 minutes commence par une introduction instrumentale d’une minute pour comprendre rapidement ce que Spector propose désormais. Arrive ensuite l’une des meilleures chansons de 2021, et le premier single de cet album : Catch You On The Way Back In. Si on devait décrire Spector en une seule chanson, celle-ci ferait partie de la shortlist. Elle est pleine d’énergie avec une guitare très présente, un pont comme le groupe les aime, et des paroles mélancoliques. Spector décrit d’ailleurs ce nouvel opus comme leur premier vrai « guitar album ».
Décrire le quotidien des relations amoureuses
Ensuite, le rythme ralenti avec Do You Wanna Drive. Une chanson sur l’envie d’échapper à son quotidien pour retrouver la vie qu’on menait avant. La voix de Fred McPherson calme et posée sur la guitare, la batterie et le clavier entrainants de Jed Cullen, Nicolas Py et Danny Blandy, donne une impression de simplicité, comme si on prenait nous même la route sur une voie vide et ensoleillée. C’est un peu la seule chanson 100% optimiste de l’album. Elle est suivie de Norwegian Air son opposée en termes de paroles, où le narrateur ne se retrouve plus dans sa relation qui a tant changé depuis le début. Funny Way Of Showing It reste dans la même lancée, comme une réponse à la chanson précédente. Elle commence en guitare-voix avant l’entrée de la batterie qui nous donne envie de bouger sur cette ballade. No One Knows Better et I’m Not Crying Your Crying viennent clore ce quadriptyque. Cette dernière a un rythme jazzy qui surprend au début mais qu’on oublie dès le refrain.
On prend une bouffée d’air frais avec Bad Summer qui est plus up-tempo et qui aurait été une chanson parfaite dans la bande-originale de Julie (en 12 chapitres). Elle est suivie d’une très belle chanson nostalgique D-Roy. Puis viens This Time Next Year. Elle reste minimaliste avec uniquement la voix du chanteur, une guitare électrique, un marqueur de tempo et une flûte. Enfin, l’album se termine par An American Warehouse In London. C’est la chanson la plus longue de la discographie du groupe. Il prouve ainsi qu’il arrive à proposer des chansons de plus de quatre minutes tout aussi prenantes.
Now or Whenever est, comme on a l’habitude de le voir dans beaucoup de chroniques musicales, « l’album de la maturité ». Ce n’est pas l’album le plus joyeux de l’année. Il reste néanmoins réconfortant par sa manière de décrire le quotidien avec simplicité et en restant vrai.
Tracklist :
When Saturday Comes
Catch You On The Way Back In
Do You Wanna Drive
Norwegian Air
Funny Way Of Showing It
No One Knows Better
I’m Not Crying You’re Crying
Bad Summer
D-Roy
This Time Next Year
An American Warehouse in London
La note de la rédactrice : 8/10
Ses morceaux favoris : Catch You On the Way Back In, Do You Wanna Drive, Funny Way Of Showing It, No One Knows Better, This Time Next Year
Les autres notes :
Fabien : 8/10. Comme un mélange unique d’influences irrésistible.
Augustin : 5,5/10. A mi-chemin entre The Vaccines et The Smiths. Une belle découverte malgré un léger manque de personnalité.
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