15 Juil Les Eurockéennes 2022 : entre tempête, découvertes, soirée Eurotronik et la masterclass MUSE
On était venu pour 4 jours de concerts intenses et de célébration -après 3 ans de pause- de l’un des meilleurs festivals de France, on est reparti avec une tente mouillée, mais surtout des images plein la tête et des souvenirs impérissables. Il est écrit dans les règles tacites de la région que Les Eurockéennes ne vous laisseront pas indifférent. Et quel week-end ce fut !
Une arrivée tempêtueuse à Belfort
Jeudi 30 juin, 16h20 : ouverture du festival des Eurockéennes pour son édition 2022, après 3 ans d’attente et de crise sanitaire.
Jeudi 30 juin, 16h35 : arrivée soudaine du violent orage au dessus du site du festival.
Une vingtaine de minutes plus tard, la fin de la journée de festival qui avait à peine commencée est annoncée. La mini-tempête a dévasté le site du festival et du camping, faisant plusieurs blessés sur son passage et causant des dommages techniques importants. Après être parti à la recherche de nos affaires envolées au camping, s’être abrités des intempéries prévus pour le reste de la nuit et avoir mis à sécher tentes et duvets, on apprendra que la journée du vendredi est également annulée, pour permettre aux équipes d’assurer la sécurité des festivaliers sur site. Faux départ, donc, et certainement pas le début de festival espéré, mais on se fait la promesse de profiter à fond du samedi et dimanche.
Les découvertes du samedi
Revenus à l’ouverture du festival le samedi avec la ferme intention de voir un maximum de choses, on entame nos découvertes avec les sets d’Arka’n Asrafokor puis de Wu-Lu. Les premiers sont un groupe de métal togolais, mixant les rythmes traditionnels de la culture vaudou avec une influence thrash metal pour un résultat d’une furieuse énergie. Sans transition, on enchaine ensuite à l’autre bout du festival avec l’indolence de Wu-Lu. Le producteur londonien Miles Romans-Hopcraft a réuni ses musiciens pour un avant-goût scénique de son « punk-fusion » qui prend forme dans son album LOGGERHEAD attendu pour courant juillet 2022. Si certains passages grunges accrochent nos oreilles, on a un peu de mal à trouver pieds au sein des multiples courant musicaux qui se rejoignent ici.
Last Train jouaient ensuite à domicile (ou presque) pour leur retour en territoire de Belfort. Sur la grande scène, devant une marée humaine, c’est un franc succès pour leur set aux accents bien plus rock que leurs dernières prestations. Il est 19h30 et le public veut déjà en découdre.
Evidemment, on aurait préféré voir jouer FOALS à cette heure là, sur la grande scène, mais ils ont annulé quelques heures auparavant, pour de mystérieuses raisons logistiques. C’est donc les allemands de MEUTE qui sont avancés pour les remplacer, et on prend le temps de fredonner leur reprise du titre de Disclosure You & Me (remix de Flume), de profiter de leur impeccable sens du spectacle et de jouer avec leurs confettis (oui, 5 ans d’âge mental), avant de passer une tête aux concerts d’Izia et d’Ascendant Vierge.
Il est 22h45, et il est déjà l’heure d’aller voir les britanniques de Simple Minds sur la grande scène !
Simple Minds, un show calibré, une communion réussie
Il y a un truc assez drôle à relever, ce sont les changements de public à la barrière d’une scène principale de festival au gré des groupes de la journée. On avait eu les curieux de l’ouverture pour les togolais de Arka’n Asrafokor, les fans de Sochaux pour Last Train (Allez, Sochaux !), les jeunes aguerris des festivals pour MEUTE… On s’est alors dit que le pari Simple Minds en tête d’affiche était réussi simplement à la diversité du public massé devant la scène : des quinquas, certes, mais aussi une bonne partie des jeunes présents pour cette journée à guichets fermés. Lorsque les premières notes de « Act of Love » ont résonné, les chants ont aussitôt démarré, la communion a ainsi pu commencer.
Les écossais ont donné un show d’1h30 sous forme de best of. On a tapé des mains (beaucoup), on a chanté « lalalala » (un peu, faut pas déconner, il y a MUSE demain, on garde de la voix) et on a profité de ces beaux moments. Un concert qui manquait un peu de spontanéité, mais une machine bien huilée pour capturer l’attention des dizaines de milliers de spectateurs présents. Chapeau bas, messieurs !
La soirée Eurotronik
Une première pour cette édition 2022, dès minuit, les scènes de la loggia et de la plage sont le terrain de jeu de DJettes, le temps d’un set d’une heure. 6 groupes ou artistes sont ainsi invités à prolonger la fête, jusqu’aux alentours de 3h30 du matin : APM 001, Lilly Palmer et Paula Temple côté Plage et U.R. Trax, Paloma Colombe et Sherelle côté Loggia. Pendant ce temps là, Paul K anime la grande scène jusqu’à 3h également.
Un choix judicieux de fin de festival, dont on se félicite et qui prendra encore plus de sens l’année prochaine s’il est renouvelé, après 3 jours intenses de musique.
« Today is Muse Day ! »
Dimanche 3 juillet, jour supplémentaire des Eurockéennes, entièrement (ou presque) dédié au show de MUSE. Billets dédiés, spectateurs dédiés également (si l’on en croit le pourcentage de pass 4 jours au camping), c’est un concert au sein même du festival qui s’est organisé.
D’ailleurs, c’est Declan McKenna qui ouvre pour le trio aujourd’hui, avec un set d’1h sur la grande scène. On (re)-découvre avec plaisir les titres de son deuxième album en live qu’il livre avec une infaillible énergie. Nos coups de coeurs pour The Key to Life on Earth, Be an Astronaut, ou encore Beautiful Faces sont encore plus intenses sur scène et le public accompagne de la voix le jeune anglais et ses musiciens.
La soirée est lancée, MUSE peut alors monter sur scène !
On aurait été presque déçu.e.s de l’entrée du trio pour cette nouvelle tournée : « seulement » des masques et un logo enflammé accroché au dessus du batteur. Bellamy aurait-il garder ses envies de grandiloquence au placard, cette fois-ci ?
Difficile de savoir ce qui se passe dans la tête du leader de MUSE, mais en tout cas, la scénographie et la setlist sont clairement pensées pour les festivals : sans surprise, mais efficaces. Le constat est toutefois là, les nouveaux titres déchaînent bien moins les passions que les singles historiques (Supermassive Black Hole, Hysteria, Starlight, Uprising, Plug in Baby, ils étaient tous là). Certes, les gens ont moins eu le temps de les connaître et de les apprécier, mais ils sont aussi moins attractifs. Si les fans hardcore peuvent déclencher des circle pits sur Madness, la baisse d’ambiance sur Will of the People ou Compliance ne s’explique pas uniquement par la direction pop et disco de ce nouvel album à paraître.
En bref, ce fut un concert de MUSE conforme aux attentes : une bonne ambiance (merci le public des Eurocks <3, z’êtes les meilleurs), hurler les classiques du trio, L’Homme à l’Harmonica d’Ennio Morriconne coincé dans la tête suite à Knights of Cydonia, et de gros doutes quant au prochain album à paraître.
Comme d’hab’, on remettra ça à la prochaine occasion. MUSE, on adore vous critiquer mais surtout on adore revenir perdre notre voix à vos concerts !
Les Eurockéennes, millésime 2022
On ne va pas se mentir, on aurait aimé vous raconter 3 jours de musique de folie en plus du concerts de MUSE. Mais ce n’est qu’une bonne excuse pour revenir l’année prochaine !
On pense d’abord aux techniciens et aux équipes du festival qui ont fait un boulot monstre pour tout remonter en 36 heures, aux blessés de jeudi à qui on souhaite un prompt rétablissement et surtout que la presqu’île de Malsaucy reste un lieu d’exception pour un événement qui fait office de survivant dans un contexte compliqué pour les festivals indépendants. On a adoré y découvrir de nouveaux artistes et voir des têtes connues y revenir, triomphantes.
A l’année pro’ les Eurocks !
Un énorme Merci à l’équipe d’Ephelide pour l’accueil sur place !
Les Photos du WE : PAR ICI
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