25 Juil Les stars de la soul à Jazz à Vienne : Black Pumas et Kiwanuka dans le théâtre antique de Vienne
C’était une soirée prévue pour 2020. Après deux longues années d’attente, les stars de la soul Michael Kiwanuka et Black Pumas étaient enfin réunies dans le majestueux Théâtre antique de Vienne.
Jazz à Vienne organise tous les ans une quinzaine de soirées d’exception, dans la magnifique enceinte de son théâtre antique. Festival fraternel de son voisin lyonnais du festival des Nuits de Fourvière, à Vienne, c’est plutôt les fans de jazz, soul ou de funk qui s’y réunissent chaque soirée. Prévu il y a près de deux ans, et repoussée à cause de la crise sanitaire, cette soirée au programme extrêmement séduisant était donc plus qu’attendue. On s’est joint aux 7500 spectateurs avec un grand plaisir pour profiter de deux groupes plébiscités dans le monde de la soul.
La soul festive de Black Pumas fait chavirer le théâtre antique de Vienne
Arrivés relativement tôt sur le site du festival, les gradins sont déjà quasis remplis lorsque les musiciens d’Austin (Texas) arrivent sur scène. Black Pumas est un groupe de soul américain qui ne se prive pas de mélanger des influences diverses. On retrouve ainsi du blues, du hip-hop et du rock dans leur univers. Leur album éponyme sorti en 2019 avait déjà conquis le grand public et depuis sa sortie le phénomène Black Pumas ne fait que grandir en Europe. Ce concert est venu sublimer sur scène cet album, avec la quasi totalité de Black Pumas joué ce soir (8 titres sur 10).
Eric Burton, le chanteur, a démontré tout son charisme sur scène. Complètement acquis à sa cause, le public a participé avec beaucoup d’envie aux différentes interactions lancées par le chanteur, entre chants et danse. Point d’orgue d’un set sans faute, le single Colors, a permis à tout le public de chanter à l’unisson avec le groupe, sous le soleil couchant.
Relativement rares en tournée sur le vieux continent, ce concert de Black Pumas était donc à marquer d’une pierre blanche.
Lorsque la magie de Michael Kiwanuka opère
On ne l’aura jamais répété assez de fois : le troisième album de Kiwanuka (sobrement intitulé Kiwanuka) est une pépite. La session live tournée dans un petit club à Londres avait achevée de nous convaincre. Le vainqueur du Hyundai Mercury Prize 2020 n’avait pourtant pas eu l’occasion de tourner à la suite de la sortie de cet opus. Ce soir, à Vienne, c’était donc l’occasion rêvée de le voir défendre sur scène les titres phares de cet album exceptionnel. De You Ain’t the Problem à Hero en passant par The Light, ils ont tous défilé pour le grand plaisir de nos oreilles.
Arrivé avec un groupe complet sur scène et accompagné de deux choristes, Kiwanuka a clairement choisi cette configuration pour donner plus de puissance à ses titres. Entre intro poussées à leur maximum et outro jam-esque, les morceaux -formatés a minima pour l’album- rentrent dans une autre dimension et gagnent en intensité sur scène. Avec un total de 15 titres, le britannique tient plus d’une heure et demi de concert et fait durer le plaisir. Kiwanuka a prouvé ce soir là qu’il était un génie de la soul -ça, on en était déjà convaincu- doublé d’un excellent performer.
Le rappel (de 4 titres !) est le moment privilégié pour se souvenir des singles de son premier album Love & Hate et de leur excellente facture. Le public est ainsi visiblement ravi de pouvoir retrouver Falling, Cold Little Heart et le fédérateur Love & Hate, et le manifeste. Après une fin de morceau gigantesque, qui nous a d’ailleurs plus évoqué une session de jam entre copains jazzeux qu’un concert chorégraphié, il est difficile de revenir à la réalité. En descendant l’avenue pour retourner à la voiture, on entendait encore les choeurs du morceau résonner, chantés par les spectateurs souhaitant prolonger le charme du concert.
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