30 Oct M.I.A – MATA

Le 14 octobre, Mathangi Arulpragasam dite Maya dite M.I.A sort chez Island Records son 6e opus, après Arula, Kala, Maya, Matangi, et AIM (2016).

Toujours empreints d’un aspect autobiographique, la chanteuse et rappeuse britannico-sri-lankaise se livre sans détour comme à son habitude. On y retrouve le Sri Lanka, la liberté, la spiritualité, la nécessité d’une révolution, mais aussi les tares de la modernité et des réseaux.

13 titres. Un nombre porte-bonheur, mais, où va l’album ?

L’opus s’ouvre sur F.I.A.S.O.M. Pt. 1 qui annonce la couleur. Un come-back, une célébration, une fête aux allures de reggaeton dont les maîtres-mots sont la liberté, l’euphorie et l’insouciance, aussi.

Dès le deuxième titre, M.I.A et une autre voix chantent à tue-tête : « freedom is a state of mind, watcha gonna do with mine? »

Il faut attendre Beep, qui est aussi un des singles du projet, pour que la chanteuse libère sa voix si singulière.

Un des coups de coeur de l’album est le titre Zoo Girl dont les premières notes rappellent les début de M.I.A. On peut difficilement passer à côté de son sens du rythme toujours intact après plus de 20 ans de carrière.

This time I’m gonna have way more bite
Put a voice to the mic, make a beat real tight
I still got fight, I still got vision
I still got sight, my brain’s still bright

Maya n’échappe par à la tentation de l’egotrip avec Popular, toutefois la démarche vise à se moquer du monde de l’influence en particulier sur Instagram. On se délecte de sa voix qui chante et rap, qui parle. À écouter avec de bonnes basses.

Le titre et le clip viennent forcément contraster avec Bad Girls (2013) où l’empowerment des femmes et une revendication du libre-arbitre étaient à l’honneur. Avec son million de followers, M.I.A use de son compte Instagram presque uniquement de manière artistique et promotionnelle. Si vous souhaitez en apprendre sur sa vie privée, il faudra donc vous tourner vers les tabloïds, si tant est qu’ils en parlent. Pour entendre sa version de son histoire, tournez-vous vers le documentaire de Steve Loveridge intitulé : MATANGI / MAYA / M.I.A., sorti en 2018.

Du côté de la pochette de l’album, notre regard croise celui du psychédélisme qui entoure le visage de la chanteuse qui évoque un parallèle avec Jesus, par la manière dont elle porte le bandana. On note d’ailleurs la présence d’une croix sur la gauche. M.I.A n’a jamais caché ses croyances religieuses et spirituelles, au contraire, elle s’est toujours targuée que celles-ci étaient une grande source d’inspiration, que ce soit ses croyances hindouistes ou plus récemment, chrétiennes. D’ailleurs, avec K.T.P. (Keep The Peace) la chanteuse se fait accompagner d’optimistes voix d’enfants pour « keep the peace all day », une valeur de paix en adéquation avec sa religiosité.

Regardons maintenant en direction du titre (presque) éponyme de l’album : MATA LIFE, traite notamment du dérèglement climatique, des conflits internationaux et du futur. « Mata » est un titre qui peut désigner une femme spirituelle Hindou ou une mère. La rappeuse nous a donné sa propre explication sur Instagram:

À l’instar de K.T.P. (Keep The Peace), Marigold clôture l’album de manière mélancolique et inspirante. L’arrangement diffère alors grandement de titres tels que Beep et Popular, ce qui fait de l’album un cocktail dont les ingrédients si singuliers sont à l’image de l’identité multiple de l’artiste. Et ce, sans jamais se perdre. M.I.A a dit ce qu’elle avait à dire en 13 titres et semble, à travers les paroles, nous passer le flambeau spirituel de la lutte.

I’m a radical not typical
Get a grip and let it go
Revolution ain’t political
It’s more spiritual

On ne peut que déplorer que la mata, si entière, indépendante et puissante fasse aussi peu de concerts dans l’Hexagone.

TRACKLIST:

F.I.A.S.O.M. Pt. 1

F.I.A.S.O.M. Pt. 2

100% Sustainable

Beep

Energy Freq

The One

Zoo Girl

Time Traveller

Popular

Puththi

K.T.P. (Keep The Peace)

MATA LIFE

Marigold

La note de la rédactrice : 7/10

Ses morceaux favoris : Beep, Zoo Girl, Popular, Marigold

Les autres notes :
Fabien : 7/10. Comme toujours, un potentiel énorme sous-exploité.