Wolf Alice @ Rock en Seine - vainqueur du Hyundai Mercury prize en 2018

Wolf Alice, Loyle Carner… On vous fait (re)vivre les nuits du Arte Concert Festival  

Les 3, 4 et 5 novembre a eu lieu le rendez-vous gratuit annuel du festival à la Gaîté Lyrique de Paris. Retour sur trois nuits au grand art.

UN FESTIVAL RÉGLÉ COMME DU PAPIER À MUSIQUE

On pénètre dans l’antre de la Gaîté Lyrique qui propose deux salles : le fabuleux Foyer Historique et sa petite scène centrale, on se sent décidément dans un musée. Il faut passer par le bar central pour atteindre la Grande Salle plus sombre et immersive avec là aussi, une scène à 360°. On a alors davantage de chances d’êtres bien positionné·es, et on peut se permettre plus de proximité avec la scène et les artistes. Le public y sera plus dynamique tout au long du festival. Les concerts sont retransmis en direct sur le site du Arte Concert Festival. Loi du direct oblige, les lives commencent à l’heure et ils sont même retransmis derrière le bar, le public se ravitaille donc accompagné. Dès le début du deuxième soir, les « à quelle heure y’a Wolf Alice ? » se font entendre.

BLUMI & WOLF ALICE DONNENT LE LA FRANCO-BRITANNIQUE

20h00. L’artiste franco-britannique Emma Broughton aka Blumi ouvre le bal dans l’ambiance presque intimiste du Foyer Historique, si on oublie les caméras de télévision. La lumière tamisée et la vue sur l’extérieur nous donne l’impression d’être avec elle dans son (grand) salon.

Blumi, qui a collaboré avec Bon Iver, alterne entre français et anglais avec deux accents parfaits. Elle communique avec le public par les paroles et les regards.

Dans un presque moment de grâce, elle divise la salle en deux groupes et nous invite à l’accompagner en canon sur un des derniers titres du set. À la grande surprise des membres du public, le résultat est harmonieux.

Le replay du concert est visionnable ici.

Le groupe de rock parisien En attendant Ana fait grimper la température de la Grande Salle avec un live qualitatif.

Bien plus que la veille, les Anglais·es sont présent·es dans la Gaîté et papotent gaiement en se ravitaillant au bar. Ça parle du dernier concert de la soirée, Wolf Alice, et de leur date au Trianon le lendemain. Les veinard·es s’y rendront certainement.

22h10 : après un dernier coup de serpillère (oui !) le groupe britannique débarque sur la scène circulaire et commence son set sous la clameur du public excité. La chanteuse Ellie Rowsell est concentrée, le bassiste Theo Ellis donne de sa personne pendant 1h et s’évertue à chauffer le public un peu intimidé parfois (on voit qu’il sent qu’il est filmé ce public !)

La chanteuse est de plus en plus en communion avec le public, souriante, et sa technique vocale impressionnante. Le magnifique album Blue Weekend de 2021 est largement représenté. On ressent une émotion particulière à travers la salle lors de l’interprétation de The Last Man on Earth, on pense que la voix d’Ellie va se briser mais elle enchaîne sur Don’t Delete The Kisses et l’énergique Giant Peach. Pas de rappel à la télé, on doit se résigner à rentrer chez nous.

Wolf Alice, c’est un de ces groupes qui apporte un réel plus en live par rapport aux albums studio et ce, dans un contexte télévisuel pas forcément propice au déchaînement des troupes.

Le replay du concert est visionnable ici.

OLIVIA DEAN & LOYLE CARNER FERMENT LE BAL

Samedi 5 novembre, 20h55. Olivia Dean (qui est venue à Rock en Seine trois mois plus tôt) débarque sur la scène de la Grande Salle pour livrer une prestation aux délicieux goûts londoniens de soul et de RnB. La chanteuse n’a rien à envier à Jorja Smith et conquiert le public en quelques minutes. Le batteur accompagne avec détermination la voix unique d’Olivia qui défend bien ses titres comme Ok Love You Bye, et termine avec le très beau The Hardest Part. On veut qu’elle reste et nous évite l’entracte avant Loyle Carner.

Le replay de son concert est visionnable ici.

Pour clôturer cette édition du Arte Concert Festival, qui de mieux que Loyle Carner, cet artiste du South London ? La salle est davantage remplie que d’habitude et l’attente ne cesse de se faire ressentir. On remarque des personnes de toutes générations qui sont désireuses de l’arrivée du rappeur. Celui-ci arrive avec ses musiciens (et amis d’après ce qu’il affirme) qui s’emparent des nombreux instruments disposés sur la scène. La basse s’impose sur de nombreux titres, et rythme le live. Loyle semble vivre l’instant présent et encense ses musiciens. Il délègue à l’un d’eux le temps d’un couplet avant de l’acclamer. Comme en témoigne la photo ci-dessous, le rappeur a souvent les yeux fermés, surtout lorsqu’il rap au sujet de son père a cappella.

Olivia Dean accompagne Loyle Carner sur Homerton, titre du dernier album du rappeur intitulé Hugo. Une question se pose alors, va-t-elle le rejoindre sur scène ? Réponse: oui, impossible de manquer une telle occasion. Il continuera avec l’hypnotique Nobody Knows (du dernier album). Avant de partir, l’artiste demande s’il peut nous dire un dernier poème, ce qu’il va faire avec brio.

C’est décidément le coup de coeur de cette édition.

Pour visionner le live de Loyle Carner cliquez juste ici.

Une chose est sûre, ces artistes feront partie des grandes photos visibles dans l’entrée du festival où se trouve déjà un certain Damon Albarn… Merci Arte, et à l’année prochaine.

No Comments

Post A Comment