20 Nov Bastille, un concert plus que rassurant à Pleyel

Bastille était de retour dans la capitale française pour défendre un album en demi-teinte : Give Me The Future.

La première partie est assurée par The Natives. Jeune groupe d’indie rock dont on vous a parlé récemment ici. Les 5 membres du groupe semblent très à l’aise pour leur premier passage à Paris tout comme le public qui apparaît réceptif. Le style musical est classique et un poil répétitif mais efficace, à l’image de la nouvelle vague indie (The Clause, Luna Bay, lostboy…). La bande n’hésite pas à partager ses impressions sur Paris : “Today was our fist day in Paris, I didn’t expect the Eiffel Tower to be so fucking big”. Au vu de leur maîtrise sur scène, il est difficile de se dire qu’ils n’ont toujours pas sorti d’album à ce jour ; il faudra se consoler avec leurs trois premiers EP.

21h05, l’heure de profiter du show de Bastille est enfin arrivée. Pour rappel la trajectoire du groupe est assez symptomatique avec une ascension fulgurante qui peine à trouver son second souffle sur les deux derniers albums. Pas aidés par une dernière tournée européenne (2018-2019) qui était apathique aboutissant à une réduction de la jauge de la salle. Passant du Zénith de Paris (6800 places) à la Salle Pleyel (2500 places) en 2022 provoquant forcément une forme d’inquiétude. Mais on a envie de croire en une bonne surprise !

Une courte introduction vidéo met en avant l’univers futuriste avec la société fictive Future Inc, au cœur du dernier album concept. Différents visuels et vidéos viendront ponctuer l’ensemble du show en écho à ce concept. Dan Smith apparaît soudainement, sur une plateforme surélevée au fond de la scène, et le concert débute timidement avec Stay Awake. Le morceau a un réel potentiel mais ne décolle jamais vraiment, à l’image de la version studio. Sur scène une choriste est ajoutée à la formation, son apport est limité et elle a du mal à trouver sa place sur l’ensemble du show. Dan Smith, de son côté, semble être surmotivé et arpente la scène de long en large, esquissant des mots en français malgré son “mauvais accent”.

L’enchaînement successif des tubes Distorted Light Beam, Things We Lost in the Fire et Laura Palmer réchauffe définitivement la soirée. La scénographie est très réussie : canapé au premier plan, une partie du groupe surélevé au second, une plateforme surélevée au 3e et l’écran en fond de scène. Le canapé/siège sera utilisé notamment pour jouer Oblivion dans une atmosphère réussie avec un éclairage latéral vacillant.

Les autres grandes satisfactions viennent de Plug In… dont la version live est incroyable tout comme WHAT YOU GONNA DO??? qui est le morceau le plus rock sur scène. Le guitariste très actif tout au long du concert viendra même partager le micro avec Dan à la manière des Libertines. Happier est joué avec Dan au milieu de la fosse en lieu et place de l’habituelle Flaws qui est interprétée dans une version acoustique des plus réussies ! L’autre titre joué de manière acoustique est Hope for the Future avec la particularité suivante : le batteur joue la guitare ! Le rendu est très réussi et est même meilleur que l’original. Il faut souligner la qualité du son sur l’ensemble du concert qui était excellent, comme souvent à Pleyel. Au prix des places ce n’est pas négligeable.

L’ambiance est très bonne dans le groupe qui semble être heureux de jouer ensemble. Dan n’hésite pas à inciter le bassiste à s’exprimer en français. Il ironisera également sur le paradoxe entre l’ambiance joyeuse de leur titre qui tranche avec leurs textes “terriblement déprimant mais cheesy”. Les seuls véritables creux du concert viennent de certains titres qui sont un cran en dessous dans les deux derniers albums. Those Night, No Bad Days, Revolution provoquent peu de réactions et manquent d’ampleur. D’ailleurs on peut constater que sur l’ensemble des nouveaux morceaux le batteur est relégué sur une batterie électrique qui manque cruellement de relief et de profondeur. Dur de comprendre l’objectif recherché et dans ces conditions : Those Night, Revolution et No Bad Days provoquent peu de réaction dans la foule.

Heureusement les valeurs sûres Pompeii et Off the Night donnent un regain d’énergie pour la fin du set. En somme c’est un concert réussi pour Bastille qui arrive à cumuler une bonne mise en scène et surtout de très nombreux hits !

Tracklist

1. Stay Awake?
2. Distorted Light Beam
3. Things We Lost in the Fire
4. Laura Palmer
5. Oblivion
6. Those Nights
7. Quarter Past Midnight
8. Back to the Future
9. Plug In…
10. WHAT YOU GONNA DO???
11. survivin’
12. Good Grief
    Promises (Interlude)
13. Revolution
14. Flaws (Acoustic)
15. No Bad Days
16. Happier
17. Future Holds
18. Of the Night
19. Pompeii
    Encore:
20. Hope for the Future
21. Shut Off the Lights