03 Déc Le documentaire biblique du Knebworth de Liam Gallagher
Le documentaire de Toby L était diffusé le 21 novembre. Retour sur un pèlerinage auquel nous avons assisté, pour une destination particulière : Rkid.
Ne dites pas “faire un concert dans la ville de Knebworth”, mais “faire un Knebworth”. C’est dire la dimension culte propre à l’évènement. Nous voilà donc dans le froid londonien, à attendre la compagnie officielle du bus qui nous mènera dans le mythique champ au nord de Londres. Tout le monde est paré de son bob très Gallagher, de ses bottes de pluie, et de quelques canettes de bière. Il est 10h00. Arrivé sur le site, plus de bobs à l’horizon. S’en suit une file d’attente dans le froid et la bonne humeur, sous un ciel couvert. Liam Gallagher l’a dit dans son documentaire : il ne veut pas d’un temps trop clément de peur que son show ne se transforme en pique-nique. On est pas là pour enfiler des perles, on est là pour profiter du super line-up : Kasabian, Goat Girl, Michael Kiwanuka, Fat White Family… Il fallait d’ailleurs être préparé psychologiquement pour ces derniers. Liam explique dans le documentaire que ce qu’il aime à propos de ce groupe, c’est que la réaction qu’il suscite est noire ou blanche. On les aime ou on les déteste. Il n’y a pas d’entre-deux possible.
L’ARRIVÉ DU SALE GOSSE DE MANCHESTER
21h00: Une introduction audio-visuelle avec plusieurs qualificatifs pour le mancunien : biblical, zen… Le frontman et ses acolytes débarquent sur scène pour sa deuxième et dernière soirée. Il livre ce qu’on peut appeler LE show de sa carrière. Peu bavard mais euphorique. Le soleil se couche avec Liam, sans Noel. À tout moment on espère que les première notes d’Acquiesce vont retentir et que le Chief va venir chantoner « we neeeeeed each otheeeeer, we belieeeeeeeve in one another » mais non. Dans le documentaire, Liam Gallagher explique qu’il se souvient peu du Knebworth de 1996… On vous laisse deviner pourquoi. Cette fois-ci, il a chargé ses proches de le garder sobre plusieurs jours avant le festival pour garder les idées claires et profiter au maximum.
UNE ÉDITION 1996 GRAVÉE DANS LES MÉMOIRES
Si Knebworth 1996 a tant marqué les esprits c’est parce que le groupe était au sommet de sa gloire d’une part, et parce que la jeunesse britannique avait bien besoin de respirer après presque 12 années de Thatchérisme. Si vous voulez en savoir plus, on vous conseille la lecture des deux ouvrages musicaux suivants : BLUR vs OASIS de Frédéric Granier et OASIS OU LA REVANCHE DES PLOUCS de Benjamin Durand et Nico Prat.
Entre Pink Floyd, The Rolling Stones, Led Zeppelin, Queen, Paul McCartney, Eric Clapton (et bien d’autres), la terre de Knebworth s’est vue piétiner par les plus grand·es. On se sent nostalgiques devant les images d’archives montrant les deux frères et Bonehead notamment sur scène, mais le film essaie ensuite de se concentrer sur le présent.
LE KNEBWORTH SOLO DE 2022
Après la séparation d’Oasis, le passage à vide de Liam Gallagher, l’incompris Beady Eye, et le nouveau passage à vide, le documentaire montre la renaissance du frontman qui a enregistré l’excellent album As You Were (2017) dans un studio d’enregistrement « pourri » comme on nous l’explique. Knebworth était un pari à tenter, qui n’aurait jamais abouti sans l’équipe de l’artiste solo pas si solo que ça donc. On a le droit à des extraits des répétitions et de la genèse du projet. La participation des fans est beaucoup mise en avant à travers des témoignages, des visites de leurs chambres, des storylines qui se veulent touchantes et qui montrent la présence de toutes générations dans la horde des fans de Liam. Ça nous rappelle d’ailleurs la chialade générale (à laquelle nous avons largement contribué) lorsque Liam Gallagher et ses musiciens ont interprété Once.
Il y a bien eu deux Gallaghers sur la grande scène britannique… le deuxième étant Gene, un de ses fils qui a accompagné le batteur Dan McDougall sur quelques titres dont The River.
Le documentaire propose globalement deux visions de l’artiste. Lorsque c’est lui qui intervient, on sent quelqu’un de simple, fidèle à lui-même, et prêt à partager. Le reste du temps, on le perçoit comme un demi-dieu, un personnage mystique et biblical. Cette ambivalence demeure intéressante dans la mesure où même si la modestie n’a jamais caractérisé le frère cadet, il semble avoir mis de l’eau dans son vin.
Concluons avec les mots de ce fan : « certains viennent à Londres ce week-end pour le Jubilee de la Reine, nous, on va voir le Roi à Knebworth ! »
Par ici pour découvrir la setlist très Oasis friendly.
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