19 Jan The Murder Capital – Gigi’s Recovery
Recovery = rétablissement (n.m) : action de remettre dans son état premier, normal, authentique ; se rétablir, recouvrer la santé ; démarche de retrouver une position d’équilibre
L’été 2019 avait vu la sortie du premier album de The Murder Capital, When I Have Fears. Ce début d’année 2023 voit la parution de leur second opus Gigi’s Recovery. La marée ? Le déluge !
Les hostilités entament leur course par la récitation dépouillée d’Existence, oraison purgative dont la percée de lumière évolue rapidement vers la batterie erratique de Crying, cortège de battements de coeur nerveux qui portera Gigi’s Recovery tout du long (épileptique sur Ethel). Lorsque son dernier enregistrement Lulu (en collaboration avec Metallica) avait le vu le jour en 2011, on avait demandé à Lou Reed ce qui le poussait invariablement à admirer le coeur des ténèbres. Il avait répondu “Je n’appellerais pas ça le ‘coeur des Ténèbres’ mais le ‘coeur de l’Illumination.’”
Il semblerait bien que ces 12 nouvelles compositions de The Murder Capital contemplent ce ‘coeur de l’Illumination’, axiome plein de promesses que l’exaltée Return My Head suffirait presque à incarner à elle toute seule. Et que la mélodie ondoyante aux harmonies gothiques The Stars Will Leave Their Stage (qui titille la Sister Midnight d’un certain Iggy Pop jusque dans ses tréfonds caverneux) ne contredira certainement pas.
Belonging, intermède onctueux aux arrangements aiguisés, précède l’irrésistible The Lie Becomes The Self aux accents Bauhausiens et atteste du même coup d’un enregistrement (réalisé aux fameux studios La Frette non loin de Paris), d’une production (John Congleton) et d’un mixage en dentelle. Portée par la batterie toujours convulsive de Diarmuid Brennan, A Thousand Lives cristallise ce funambulisme avec lequel The Murder Capital ne cessent d’avancer, guidés par les déclamations impétueusement lyriques de James McGovern. Orphée aux enfers.
S’ensuivent We Had To Disappear et Only Good Things, respectivement progression crépusculaire implacable et ode spasmodique lumineuse, qui laissent dévoiler le point névralgique de l’album Gigi’s Recovery, chanson-fleuve hypnotique.
Enfin, Exist, linceul incandescent, clôt l’album (exit, l’instance de la lettre), en parfait écho à l’ouverture Existence, tronquée de sa terminaison obsolète. Exister plutôt que subir l’existence. Et dériver vers le ‘coeur de l’Illumination’.
TRACKLIST
Existence
Crying
Return My Head
Ethel
The Stars Will Leave Their Stage
Belonging
The Lie Becomes The Self
A Thousand Lives
We Had To Disappear
Only Good Things
Gigi’s Recovery
Exist
LA NOTE DE LA REDACTRICE : 9/10
Ses morceaux favoris : Return My Head, Ethel, The Stars Will Leave Their Stage, We Had To Disappear
Les autres notes :
Lucyle : 7,5/10. Un album à la hauteur du précédent, qui nous prend aux tripes. À la fois sombre et lumineux, on retient A Thousand Lives ou le single Only Good Things.
Fabien : 7,5/10. On pouvait s’attendre à encore mieux, mais c’est déjà bien.
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