24 Fév CVC – Get Real

Premier album d’un jeune groupe (CVC) qui n’avait sorti qu’un EP a ce jour en juillet 2022 !

CVC de son nom complet, Church Village Collective, tire son nom du lieu où le groupe s’est formé en 2019, au sommet d’une colline des Welsh Valley, à seize kilomètres au nord de Cardiff. Le groupe est composé de 6 membres : Francesco Orsi (chanteur), David Bassey et Elliot Bradfield (guitaristes et chanteurs), Ben Thorne (bassiste), Tom Fry (batteur) et Daniel ‘Nanial’ Jones (clavier & percussions). Le style du groupe est à la fois rétro & indie avec des notes de soûl et de blues.

Dès les premières secondes de Hail Mary on entend l’excellente qualité de la production avec une claire distinction de tous les instruments. Rien d’étonnant quand on sait que c’est Ross Orton (Arctic Monkeys, AM en 2013) qui est à la production et au mixage. La section rythmique de ce premier titre est également bien mise en valeur par le travail du bassiste, que l’on retrouvera au fil de l’album. L’arrivée de la guitare donne tout de suite le ton et la couleur de cet album éponyme : du groove, de la bonne humeur et de l’envie. Le refrain lancinant et les harmonies vocales à 3 sont intemporelles et donnent cette saveur nostalgique. Le parallèle avec le travail du groupe français Papooz est évident notamment sur leur second album Night Sketches (2019).

Winston continu sur cette lancée mais propose une vraie rupture musicale à la moitié du morceau. Basculant dans un style très artisanal qui nous donne l’impression d’être dans la salle d’enregistrement du groupe. D’ailleurs le groupe a déclaré « L’album a été enregistré avec amour dans le salon d’une maison d’étudiants à Cardiff, autour d’un seul micro, alors que nous cherchions un nouveau son. Nous avons utilisé des casseroles pour les percussions, le tonnerre gallois pour l’atmosphère et des soupes Ramen Noodle à 40 pence pour le dîner ». Cet aspect artisanal et décontracté se retrouve de nombreuses fois notamment sur Anogo qui utilise le même schéma final avec moins de succès.

Au niveau des influences elles sont évidemment tirées des années 60 et 70. Knock Knock avec son refrain entêtant et ses percussions légères et dynamiques fait écho à Supertramp. Sophie prend son temps proposant même un léger solo de guitare de 30s, des chœurs efficaces et des intonations proches de celles de McCartney et des Beatles. Tout semble sous contrôle et terriblement maîtrisé pour un premier album. Dans un style plus récent Good Morning Vietnam est plus sautillant et proche des sonorités de Dan Auerbach avec The Arcs mais aussi l’album Turn Blue (2014) des Black Keys. La chanson propose d’ailleurs un fondu direct avec le titre suivant Woman Of Mine, proposition intéressante mais qui a peu d’intérêt une fois isolée.

Ce premier album est-il donc parfait ? Malheureusement non, le principal problème réside sur la longueur avec un essoufflement progressif. La face A est pleine de qualité tandis que la face B peine à convaincre. Tout y semble moins cadré et inachevé. Un manque d’idée, de la précipitation dans la finalisation de l’album ? Pour citer des exemples les chœurs de Music Stuff sont nettement moins maîtrisés, Docking The Pay semble répétitif et débouche sur l’oubliable outro de l’album America Ultra. Certes Mademoiselle relève le niveau avec son intensité et sa guitare proche de celle d‘Inhaler de Foals. Mais mis a part ce titre le reste de la face B semble se perdre dans les méandres de l’esprit loufoque de ses créateurs…

TRACKLIST :

Hail Mary

Winston

Knock Knock

Sophie

Anogo

Good Morning Vietnam

Woman Of Mine

Music Stuff

Mademoiselle

Docking The Pay

American Ultra

La note du rédacteur : 6.5/10

Ses morceaux favoris : Good Morning Vietnam, Winston, Knock Knock

Les autres notes :
Louison : 7/10. Un premier album qui évite les écueils des premiers albums. Bien arrangé, on aime beaucoup le côté envoutant de Sophie à la Mazzy Star et la mélodie à la Cold War Kids de Good Morning Vietnam.