19 Mai Mandy, Indiana – i’ve seen a way
Ça vous arrive parfois d’avoir envie de tout brûler, et d’avoir la bonne bande son pour accompagner ce moment ? On peut facilement se tourner vers le punk, le grime ou le garage. Désormais, on peut aussi directement aller du côté de Mandy, Indiana, dont le premier album semble avoir pour mot d’ordre « se révolter en rythme ».
Après plusieurs singles sortis depuis 2020, Mandy, Indiana dévoile désormais son premier album : i’ve seen a way. Trente-sept minutes de guitares saturées, de batteries entraînantes et d’une voix nous appelant à la révolte – non, plus que ça – à la révolution.
« Ce n’est pas une révolte, c’est une révolution »
Un album aux inspirations électro
L’album commence par un morceau instrumental, Love Theme (4K VHS), qui nous met directement dans l’ambiance choisie par le groupe. On a l’impression d’entrer dans l’univers d’un jeu vidéo, où le personnage principal (nous), conduit en pleine nuit dans une ville illuminée par des néons. Puis, vers la fin du morceau, les basses forment une boucle rapide et rythmée, comme si on était à la porte d’un club underground. On est étonné par l’ambiance électro de cet album, bien plus présente que sur les singles précédents, mais ce n’est pas pour nous déplaire. Vient ensuite Drag [crashed] qui reste dans la même atmosphère. Cette fois on retrouve la voix envoûtante et vaporeuse de Valentine Caulfield. Comme une continuité de l’excellente Pashto, elle déclame ici un texte féministe sur les injonctions faites aux femmes et aux remarques qu’elles peuvent entendre en sortant.
Reprendre le contrôle
Mais si on veut brûler le patriarcat, c’est aussi parce qu’il est intimement lié au capitalisme. Et on veut aussi voir sa fin. i’ve seen a way a alors deux chansons très clairement anticapitalistes (et antimonarchique) : Pinking Shears et 2 Stripe. La première s’en prend au système entier d’un point de vue personnel.
« Quand on choisit nos réfugiés il y a que les blonds qu’on laisse rentrer
Ceux qu’on bombarde on envoie chier ».
2 Stripe est une histoire qui commence comme un conte de fées, mais dans lequel on renverse la monarchie pour avoir un système égalitaire et juste.
Tout brûler en musique
Tout l’album nous immerge dans une ambiance sombre. Les basses qui nous entourent, les guitares saturées et dissonantes et les rythmes redondants nous mettent assez mal à l’aise pour rester sur nous aguets, à écouter toutes leurs variations. Rapidement, on comprend que le mieux à faire est de faire tomber toutes nos protections. On s’immerge dans cet univers englobant. On danse alors sur la boucle rythmique de Injury Detail qui reprend les codes du jeu vidéo, ou sur Peach Fuzz, hymne club à la révolution (qu’on espère entendre en manifestation).
Après le morceau plus calme et voilé qu’est (ノω)ノ :。・:*:・゚’★,。・:*:♪・゚’☆ (Crystal Aura Redux), l’album se termine avec Sensitivity Training aux airs sombres du Lac des Cygnes. Ce dernier morceau se termine sans résolution, et nous fait regretter que l’album ne dure pas plus longtemps. Car même s’il est ténébreux, il motive et ne mine pas, il donne envie de se révolter.
Tracklist :
Love Theme (4K VHS)
Drag [Crashed]
Pinking Shears
Injury Detail
Mosaïk
The Driving Rain
2 Stripe
Iron Maiden
Peach Fuzz
(ノω)ノ :。・:*:・゚’★,。・:*:♪・゚’☆ (Crystal Aura Redux)
Sensitivity Training
La note du rédacteur : 8/10
Ses morceaux favoris : Love Theme (4K VHS), Drag [Crashed], Pinking Shears, 2 Stripe, Sensitivity Training
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