13 Juil Musilac 2023 : bien loin de tomber à l’eau
21 ans pour le festival d’Aix-les-Bains.
Revenons en 2022, où nous écrivions dans notre report les mots suivants : « Au lendemain de cette édition, pourtant, le festival se réveille avec la gueule de bois. Avec un déficit supérieur à 1 million d’euros pour 2022, le dirigeant de Rémi Perrier Organisation (RPO) était dubitatif sur la tenue de Musilac pour 2023« . Alors, quand le festival annonça les Arctic Monkeys ou encore Franz Ferdinand pour 2023, on ne pouvait pas chez Sound of Brit venir une énième fois au bord du lac de Bourget pour 4 jours inoubliables.
En effet, les représentants britanniques (et irlandais, oui on triche un peu) sont au rendez-vous. Parmi eux, la tête d’affiche n’est autre que Arctic Monkeys, à qui nous avons consacré un article entier à retrouver par ici. Pour le reste, on note des découvertes, des confirmés, des anciens… Du fait d’une organisation aux petits oignons, on a même pu en interviewer 4 d’entre eux ! On vous dévoilera ça au plus vite dans les jours à venir, c’est promis. Mais bref : revenons aux concerts, on vous raconte tout illico !
Willie J Healey : un bel honneur pour ce cher Willie d’ouvrir les grandes scènes de cette édition ! Pas peu inquiété par la responsabilité (Finsbury Parc le 30 juin s’il vous plaît, sans parler de nombreuses dates avec les Arctic Monkeys), notre premier représentant est comme un poisson dans l’eau (promis après on arrête avec l’eau et le lac) et se débrouille à merveille : sa musique est solaire, entraînante, et emporte un public déjà bien nombreux. Comment ne pas souhaiter que sa carrière ne cesse d’évoluer de la sorte ?
Inhaler : mais comment font donc ces garçons pour avoir toute cette énergie après des années sur les routes ? Les titres extraits de leurs deux albums sont brillamment choisis (Who’s Your Money On?, These Are The Days, Love Will Get You There…) , et sont un bonheur à entendre en concert. Le public est ultra réceptif, et le quatuor sait se le mettre dans la poche aisément. La machine Inhaler est définitivement lancée, et ne semble plus s’arrêter. N’aurait-on pas là un des grands groupes rock de la décennie ?
The Murder Capital : on le savait, le post-punk irlandais est florissant en ce moment et on en a eu une nouvelle fois la confirmation. Les irlandais ont ce truc sur scène qui capte notre attention pour ne plus la lâcher. Le chanteur McGovern, transporté par la musique, occupe le centre du plateau entouré par ses musiciens transcendés. On avait adoré Gigi’s Recovery, leur deuxième album, et il prend encore une tout autre dimension sur scène. A revoir, en salle, pendant leur tournée automnale qui s’annonce sublime.
Olivia Dean : attention pépite. Positionnée sur la petite scène du festival, on peut déjà prendre les paris qu’un retour serait forcément synonyme de grande scène, et en belle position. La performance est d’une qualité bien rare, que ce soit au niveau de la voix d’Olivia que de ses compositions parfaitement habillées par ses trois musiciens. Sa présence est envoûtante, chaque titre nous fait voyager, et on en redemande encore et encore. Messy, son premier album, est une merveille en live et se doit d’être écouté rapidement.
Coach Party : quand vous êtes pris sous l’aile d’un groupe comme Indochine sans même avoir d’album au compteur (Killjoy dans 2 mois !!), autant dire que les attentes sont grandes. Et, comme à Lyon mardi (bah oui, on se fait le luxe de voir deux fois Coach Party en une semaine), on comprend mieux pourquoi. La maîtrise vocale et instrumentale est au rendez-vous, les titres sont encore mieux en live, et l’énergie est partagée avec le public qui nous surprend même avec quelques fredonnements. Très prometteur !
Temples : quel plaisir de voir ce groupe que l’on aime tant ouvrir la grande scène, et malgré la canicule ramener autant de monde pour 17h ! L’ascension perdure, les nouveaux titres sont un véritable miel, et c’est toujours un plaisir d’entendre les classiques (Certainty, Mesmerise, Shelter Song…) Et, surtout, les garçons sont souriants, bavards, et on doit avouer qu’on avait perdu l’habitude de les voir ainsi. Les originaires de Kettering semblent être entrés dans une toute nouvelle dimension ; vivement la suite.
Franz Ferdinand : dans le cadre de leur tournée Best Of, Alex Kapranos et Robert Hardy sont de retour avec leurs nouveaux collègues (Audrey, Dino, Julian). Cet aspect de retour est à souligner, puisque le dernier passage du groupe ici fut soldé par un coup de foudre entre notre frontman et Clara Luciani, qui nous fit l’honneur d’un featuring ce soir. Nous étions inquiets de la performance globale : le quintet a fait fermer des bouches, l’énergie était communicative, le set maîtrisé. Plus qu’à espérer un prochain album !
Pour le reste de la programmations, permettons-nous de mettre en lumière le show majestueux de Juliette Armanet, le rock désordonné d’Izia, les adieux de Shaka Ponk, la tornade Gojira, l’énergie de Hyphen Hyphen, les tubes de SCH, la surprise The Hu, le grand retour de Petit Biscuit, la démonstration Indochine, la légende Iggy Pop, la solaire Selah Sue, et le closing de Cerrone. Et, bien évidemment, comment ne pas citer Phoenix, incontestablement LE concert de cette édition (sorry les Monkeys…)
Alors certes il y a la musique, mais ce serait si simple pour un festival de n’avoir qu’à booker des artistes et de les faire jouer. Pour que les souvenirs soient inoubliables, voici la recette de Musilac : des prix abordables, un site magnifique, un système de navettes irréprochable, des bénévoles alliant quantité et qualité, des stands nombreux et variés, une organisation déconcertante, un son plus que bon… Tout cela nous fait cocher les dates des 10 au 13 juillet 2024, avec deux noms déjà bookés (et on a une idée…)
Toutes les photos sont à retrouver par ici !
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