Hozier, le haut du panier en live

Hozier était de passage à l’Olympia pour la 2ème de ses 3 dates parisiennes en 2023, avec l’Alhambra en avril et le Zénith le 29 novembre.

La première partie est assurée par Victoria Canal, une artiste méconnue qui se présente seule sur scène ! Elle alterne les compositions en s’accompagnant successivement au piano et à la guitare. Résolument positive dans ses discours avec des messages bienveillants : ne pas se comparer aux autres, vivre pleinement sa vie, exprimer ses sentiments ou encore assumer qui on est. Saupoudrant le tout d’une bonne dose d’humour, d’aisance et d’une simplicité déroutante. Elle n’hésite pas à se confier rapidement sur cette tournée, véritable rêve éveillé pour elle, après des années à écrire des chansons tristes : « Oh my god, this is SO COOL !« . Ça se voit et elle irradie la salle de par sa positivité mais aussi une voix qu’elle n’hésite pas à pousser, l’adhésion du public est immédiate. Sa dernière chanson verra l’ensemble du public l’éclairer spontanément avec leurs flashs de téléphone. Et voici le concert déjà fini, une première partie qui passe vite c’est rare !

On aurait également pu souligner la particularité physique de Victoria Canal : elle n’a qu’une main. Mais finalement est-ce vraiment le plus important ? Ça ne l’empêche pas de jouer du piano et de la guitare et de notre côté nous venons d’assister à une des meilleures premières parties de 2023.

L’entracte est plutôt court (20 minutes) mais suffisant pour se poser plusieurs questions. Les albums d’Hozier sont plutôt calmes, quel va être le rendu scénique ? Allons-nous avoir des morceaux de son futur album, sortie prévue le 18 août prochain ? En tout cas l’Olympia est plein à craquer, le public très hétéroclite et les réactions sur la première partie nous font pressentir que le meilleur est à venir !

La scénographie est simple avec un fond nuageux et des spots lumineux. Première surprise avec le nombre de personnes arrivant sur scène : Hozier, un batteur, un bassiste, deux pianistes, deux chœurs, un violoncelliste et un violoniste, soit 9 personnes. Bien sûr on se rendra rapidement compte que tout ce petit monde est multi-instrumentiste de surcroît ! L’ensemble de la bande semble ravie de jouer ensemble et on surprend de nombreux regards complices entre eux. La setlist démarre avec Eat Your Young qui sonne déjà comme un classique pour les fans. Hozier semble timide mais il n’a rien à faire pour provoquer l’adhésion la plus totale de la salle. Ses musiciens sont également très présents et incitent la salle à s’exprimer et participer au concert. C’est presque trop facile !

Le premier album est très (trop?) représenté avec 8 titres joués. On retiendra particulièrement deux titres qui nous ont surpris : la performance blues rock de Jackie and Wilson et Like Real People Do revisité et interprété en duo avec Victoria Canal. La performance est très réussie et l’alternance des deux voix est plus que naturelle. On se demanderait même si cette version n’est pas meilleure que l’originale. Sans doute !

Le concert atteindra un palier d’intensité avec l’enchainement direct de To Be Alone et Dinner & Diatribes. L’ambiance est sombre, le son blues/crasseux digne de ce que les Black Keys savent faire. Hozier se fait même surprendre par le public qui reprend en chœur le refrain du premier morceau.

Niveaux surprises, Hozier joue deux autres morceaux de son futur album, Francesca un titre crescendo et De Selby, un morceau inédit joué seulement pour la seconde fois sur scène. Découpé en deux parties, le titre verra le chanteur s’équiper pour la première fois de la soirée d’une guitare acoustique avant de revenir à l’électrique pour un final explosif. On espère que la version studio sera aussi bonne ! D’ailleurs avant la fin du titre l’ensemble du public participe en claquant des mains, forcément de bon augure… Cette bonne ambiance dans la salle se poursuit toute la soirée et notamment sur Would That I et son refrain chanté très fort par le public.

Finalement on regrette que le second album Wasteland, Baby! (2019) ne soit pas plus représenté tellement les morceaux rendent bien sur scène. Almost (Sweet Music) est allongée pour permettre de présenter une grande partie de la troupe dans une ambiance survoltée de pub irlandais où chacun ajoute son petit solo. Movement voit Hozier lâcher sa guitare pour la première fois, plus mobile et dans une ambiance intense avec une batterie qui prédomine, le moment est épique. On regrette déjà de ne pas pouvoir entendre Be, Talk ou No Plan.

Le show s’achève avec le tube Take Me to Church chanté à l’unisson de la première à la dernière note. Puis le rappel verra l’artiste revenir seul en scène interpréter Cherry Wine. Work Song clôt le set sans être très marquante si ce n’est les remerciements d’Hozier vers l’ensemble de son équipe en les citant tous, un à un. Un très bon concert mais franchement, 1h25 c’est trop court…

S’il fallait résumer le show c’est le mix parfait : le son de guitare des Black Keys, la joyeuse troupe hétéroclite et multi-instrumentiste d’Arcade Fire, des constructions musicales lives similaires à celles de James Bay. Un mélange réussi sans oublier un public très enthousiaste pour une performance à la hauteur des attentes mais perfectible (durée et setlist).

Setlist

  1. Eat Your Young
  2. Jackie and Wilson
  3. From Eden
  4. To Be Alone
  5. Dinner & Diatribes
  6. Francesca
  7. Like Real People Do (avec Victoria Canal)
  8. De Selby part 1
  9. De Selby part 2
  10. Would That I
  11. Someone New
  12. Almost (Sweet Music)
  13. Movement
  14. Take Me to Church
    Encore:
  15. Cherry Wine
  16. Work Song
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