03 Août Festival Grandes Marées à Jullouville : un goût de reviens-y

En cette toute fin de juillet, c’est vers la station balnéaire de Jullouville, dans la Manche, que Sound of Brit se met en route. Et pour cause, ce dimanche, le Festival Grandes Marées accueille un groupe britannique, et pas des moindres : Franz Ferdinand.

C’est d’ailleurs l’occasion de les voir dans un cadre plutôt intimiste puisque le festival n’accueille que 3 000 spectateurs chaque jour sous ses deux chapiteaux. Des chapiteaux qui sont plus que les bienvenus, puisque le beau temps n’est pas vraiment au rendez-vous dans la Manche en cette fin juillet.

En arrivant sur place, on découvre un festival à taille réduite, oui, mais qui n’a pas grand chose à envier à ses confrères plus imposants. À côté du stand de merch, les festivaliers se pressent pour se faire maquiller par les bénévoles avant de faire une photo souvenir. L’offre de restauration est variée et propose de nombreux produits régionaux. Huitres, moules/frites ou encore fish & chips côtoient les habituels burgers, et les becs sucrés ont le choix entre des crêpes et les délicieuses glaces d’Yver, pâtissier et chocolatier réputé de la région. Idem du côté des boissons avec un large choix avec ou sans alcool.

Mais passons aux choses sérieuses. Pour cette dernière journée de festival, c’est le groupe français de garage/rock Gurl qui ouvre les hostilités à 18h30. Et il le fait avec brio, n’hésitant pas à encourager le public à se rapprocher de la scène et à le faire s’asseoir pour mieux sauter – ou en tout cas essayer de le faire sauter -, dès le début de leur set. Leur énergie et leur bonne humeur sont communicatives et le public réuni autour de la scène Sonar semble ravi. 

Coup de coeur pour Hyphen Hyphen 

On avait entendu beaucoup de bonnes choses sur Hyphen Hyphen en live, c’est donc impatient que l’on se dirige vers la scène Kraken, déjà bien remplie. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on n’a pas été déçu. De leur entrée jusqu’à leur sortie de scène, le quatuor se donne à 2000%. Le public, de son côté, est tout acquis à leur cause et saute, danse et reprend en choeur les morceaux les plus connus du groupe, mais aussi Popcorn Salé, titre issu du catalogue solo de Santa qu’elle interprète d’ailleurs seule au piano. Un moment fort en émotion pour la chanteuse qui essuiera même quelques larmes. Autre temps fort de ce concert : lorsque Hyphen Hyphen invitent leurs fans à les rejoindre sur scène avec leurs drapeaux LGBTQIA+ sur le titre Be High With Me. Impossible de ne pas avoir un sourire jusqu’aux oreilles en voyant tout ce beau monde chanter et danser avec autant de plaisir. On ressort de là rincé, mais ravi, et surtout avec l’envie folle de les revoir. 

Place ensuite au jazz planant d’Emile Londonien, un trio originaire de Strasbourg. Un moment hors du temps et qui captive l’attention de la foule qui déborde à nouveau du chapiteau Sonar. On regrette simplement une chose : que cette seconde scène ne soit pas un peu plus grande afin de permettre à un plus grand nombre de spectateurs de pouvoir profiter des groupes qui y sont programmés. Car positionnée entre les stands de nourritures, il est parfois compliqué de s’y frayer un chemin. 

Formidables Franz Ferdinand

Il est bientôt l’heure de retourner à la scène Kraken afin d’applaudir LE groupe que SOB est venu voir ce soir-là : Franz Ferdinand. Et visiblement, le public normand les attend aussi de pied ferme puisque les premiers rangs n’ont pas bougé depuis la fin de Hyphen Hyphen. Quand les lumières s’éteignent et que le groupe mené par Alex Kapranos entre sur scène, on sait déjà que la soirée sera mémorable. En effet, pour leur tournée des festivals, Franz Ferdinand ont concocté une setlist qui frise la perfection. The Dark of the Matinée, qui ouvre la danse, est aussitôt suivie de No You Girls puis Walk Away. L’ambiance retombe un petit peu avec Build It Up, car moins connue du public, mais reprend aussitôt avec Do You Want To et surtout l’hypnotisant Evil Eye. Lorsque les premières notes de Michael se font entendre, la fosse s’enflamme pour de bon et on sent le sol rebondir sous nos pieds. Darts of Pleasure et Love Illumination sont toutes aussi bien accueillies, mais c’est évidemment Take Me Out qui l’emporte, scandée par le public dès le premier riff de guitare. Ulysses, petit coup de coeur personnel, est toujours aussi géniale en live surtout lorsque la foule se prête toute entière au jeu de balancer ses bras de gauche à droite et de droite à gauche. Ou serait-ce l’inverse ? Peu importe, il est déjà temps pour le groupe d’entamer Outsiders, dernier titre de cette première partie. Là encore, le public est conquis et reprend d’une seule voix les OoohOohOoooh du refrain. Lorsque les lumières s’éteignent un instant pour se rallumer faisant apparaître la batteuse, Audrey Tait, au centre de la scène, le public applaudit aussitôt en rythme avec elle. Et quand il est finalement temps pour Franz Ferdinand de quitter la scène, ils sont acclamés jusqu’à leur retour à grand renfort d’applaudissements, de sifflets et de tambourinement des pieds aussi bien dans la fosse que dans les gradins.

En rappel, le groupe nous propose l’indémodable Jacqueline, présentée en français par Alex Kapranos, le très bon Knock Knock, nouveau titre qu’on espère retrouver très vite sur un futur album, et bien sûr This Fire. Une explosion finale durant laquelle Alex Kapranos lance un « Are you with me tonight? » , auquel le public répond d’un tonitruant « Ouaiiiis » . Quand les lumières se rallument après le salut final du groupe – qui semble d’ailleurs aussi ravi que nous -, on en veut forcément encore, mais on sait aussi que rien ne pourrait égaler ce final monstrueux. On repart donc le sourire aux lèvres, et on espère vivement que le Festival Grandes Marées accueillera à nouveau un voire plusieurs groupes britanniques l’année prochaine !

Retrouvez toutes nos photos ici, et la setlist ci-dessous :

Dark of the Matinee
No You Girls
Walk Away
Build It Up
Do You Want To
Evil Eye
Glimpse of Love
Michael
Darts of Pleasure
Love Illumination
Take Me Out
Ulysses
Outsiders
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Jacqueline
Knock Knock
This Fire