11 Oct The Streets – The Darker The Shadow The Brighter The Light

Un sixième album en plus de 20 ans de carrière.

On a quitté The Streets en 2020 avec une mixtape, None Of Us Are Getting Out Of This Alive, qui avait reçu la jolie note de 8/10. Son casting était de taille : Tame Impala, Idles, Ms Banks… a contrario de ce nouvel effort, qui n’a pas de featuring crédités (toutefois, Kevin Mark Tail, Robert Harvey et Teef étaient dans les parages…) 15 titres sont proposés, avec un Mike Skinner qui comme à son habitude a eu le plein contrôle du projet. Il faut dire que l’on garde toujours un oeil attentif sur chaque sortie de cet artiste qui est d’une grande importance pour ce qui est de la scène garage et hip-hop britannique. A noter que cette sortie est accompagnée d’un long-métrage, projeté uniquement dans les cinémas britanniques.

Un film auto-financé, suite à de trop longues attentes de fonds du fait de la période Covid notamment. Dans son oeuvre, Mike Skinner créé de multiples parallèles avec son album, filmant la vie de la rue, la vie quotidienne, la vie de la nuit. Cette dernière se retrouve dans l’ouverture Too Much Yayo, lettre d’amour à la culture des clubs et à son impact sur sa vie, lui qui n’a cessé d’écumer les nuits britanniques derrière ses platines. On se retrouve dans un univers sombre, où les clubs ferment, injectant une histoire de meurtre dans la vie du DJ. Des films comme D.O.A., Devil In A Blue Dress mais surtout le travail de Raymond Chandler furent de grandes inspirations. Effets et spéciaux et surréalisme sont au rendez-vous.

Il faut dire que ce double projet d’album/film est d’une grande ambition pour Skinner, qui n’a pas sorti d’album depuis… 2011. Comme confirmé dans ces propos, « L’album a été réalisé pendant des années » ; on n’ose à peine imaginer l’investissement personnel de l’artiste. Tout au long de l’album, on retrouve tout l’univers des clubs, des pistes de danse, avec des sonorités basses, garage, house. Les guitares ne sont pourtant pas en reste, comme démontré dans Walk of Shame par exemple, tout comme les claviers dans Shake Hands With Shadows. Ce bien beau mélange se conclue avec Good Old Daze, marquant la fin d’une fête métaphorique du fait des premières lueurs du soleil, et le retour à la vie de tous les jours.

Pour poursuivre sur le fond de l’album, on retiendra également les titres Gonna Hurt When This Is Over et Something to Hide, aux sonorités récupérées aux quatre coins du globe. Funny Dream et Kick The Can vont également tirer leur épingle du jeu, mais c’est en particulier deux singles que l’on retrouve dans cette écoute qui vont une fois encore nous impressionner : Each Day Gives et Troubled Waters. Indéniablement, il s’agit là des deux grands titres de cet album, qui devraient rester dans nos playlists pendant bien des années. The Streets, emmené par son leader Mike Skinner, offre ici plus qu’un album, plus qu’un film : une véritable oeuvre à prendre dans son ensemble.

TRACKLIST

Too Much Yayo
Money Isn’t Everything
Walk of Shame
Something to Hide
Shake Hands With Shadows
Not a Good Idea
Bright Sunny Day
The Darker The Shadow The Brighter The Light
Funny Dream
Gonna Hurt When This Is Over
Kick The Can
Each Day Gives
Someone Else’s Tune
Troubled Waters
Good Old Daze

La note du rédacteur : 7/10

Ses morceaux préférés : Kick The Can, Each Day Gives, Troubled Waters