03 Juin We Love Green délivre une édition 2024 réussie
Malgré un week-end pluvieux, l’édition 2024 de We Love Green est convaincante, comme à son habitude. Festival niché dans le bois de Vincennes, sa programmation est bien souvent éclectique et ses stands et décors particulièrement appréciables. Retour sur 3 jours de musique britannique (et bien plus).
On commence le vendredi avec le groupe britannique BBY, qui se révèle être une super découverte. Bien que le monde ne soit pas spécialement au rendez-vous, l’énergie est présente sur scène. Les morceaux bénéficient d’un rythme entraînant et d’un instrumental bien rock. Après des sauts de puce entre les différentes scènes du festival et une petite découverte sympa en le musicien espagnol Ralphie Choo, on enchaîne avec Chase & Status. Duo britannique, leur musique électronique convainc par la qualité du set mais aussi par la diversité étonnante des influences de leurs morceaux. La scène Lalaland, la plus belle du festival avec sa végétation apposée aux murs transparents, fait salle comble. Les morceaux s’enchaînent vraiment bien, passant de sons house à certains davantage pop.
Lalaland laisse ensuite place à Sherelle, DJ londonienne. Bien que la fosse se désemplit peu à peu, l’ambiance ne s’atténue pas. On est moins convaincu par son set que le précédent mais on note quand même la qualité des basses, hyper présentes dans tout le travail de l’artiste. Pour clôturer cette première journée de festival, on doit évoquer la performance du headliner de la journée : Burna Boy. Le chanteur nigérien a délivré un concert génial, tant musicalement que visuellement. Burna Boy semble content d’être là, danse au milieu d’un assemblage de cuivres et d’instruments et clôture cette première journée de la plus belle des manières.
Arrive la deuxième journée de cette édition, celle qui sera d’ailleurs la plus intense du week-end. Dès 15h, on débute avec le set d’AMS, DJ et productrice britannique connue depuis son titre Solstice en 2021. Vous l’aurez peut-être compris, la programmation britannique cette année est majoritairement centrée sur la musique électronique. AMS donne un show sympa en ce début d’après-midi, d’autant plus lorsque ses morceaux virent davantage vers de la house. Le public reste pourtant bien timide, l’heure et la programmation des autres scènes n’aident pas.
En effet, au même moment se produit le français Lewis OfMan. Son concert sur la Main Stage se révèle même être dans le top 3 de ceux du week-end. Très bonne surprise. Un autre frenchie retient notre attention en cette après-midi (toujours pluvieuse) : Papooz. On est encore une fois convaincu par ce que délivre le duo parisien, bien qu’on ne reste pas longtemps pour courir vers Shygirl. Icône de l’hyperpop britannique, elle s’est érigée en artiste générationnel. La fosse le prouve : le chapiteau de la Clairière est bondé de monde. Le spectacle de Shygirl est énergique et sexy, l’artiste se donne clairement pour son public.
Après quelques déambulations sur le site du festival, on retrouve l’Anglais Kieran Hebden, plus connu sous le nom Four Tet. Plus de 15 ans après son premier album, l’artiste n’a pas perdu de talent et propose un set génial. Le rythme, les basses, le visuel, tout est géré parfaitement par le Britannique. Et à en croire la foule devant la scène, on n’était pas les seuls à le penser.
Puis arrive notre chouchou : Declan McKenna. Après un concert à Paris le 3 mai dernier pour présenter son nouvel album What Happened To The Beach?, le maître de l’indie britannique revient avec un concert tellement qualitatif. On se demande même pourquoi il se retrouve sur la plus petite scène du festival, surtout en voyant la fosse compacte venue observer le chanteur. Fidèle à lui-même, il se donne sur scène et délivre une setlist formidable avec Why Do You Feel So Down, Mulholland’s Dinner and Wine ou encore The Key To Life On Earth. Le concert se conclut par le morceau rock British Bombs. La fosse saute et chante les paroles en chœur avec Declan McKenna. Le Britannique est majestueux en live et son concert à We Love Green le prouve encore une fois.
On a (un peu) le temps de se reposer avant un des duo français les plus connus à l’international : Justice. Dès que Gaspard Augé et Xavier de Rosnay prennent en otage la Main Stage, le public est conquis malgré les 15 minutes de retard du groupe. Bien que le duo semble blasé et plutôt indifférent, on ne peut nier leur talent musical. Les hits comme D.A.N.C.E, We Are Your Friends ou le plus récent One Night/All Night, accompagné de la voix du génial Kevin Parker, chanteur (et bien plus) de Tame Impala, retentissent devant une fosse qui n’arrête pas de danser. Sublime fin de deuxième journée avant d’attaquer la dernière journée de ce week-end intense.
Eh oui, c’est bientôt la fin de cette édition du festival parisien. Le dimanche accueille un peu moins de monde que les deux premiers jours, le soleil fait timidement son apparition tandis que les concerts débutent. Après un passage à la Clairière pour aller voir la star montante de la pop Troye Sivan puis le rock puissant de King Gizzard & the Lizard Wizard sur la Grande Scène, on se dirige vers la petite scène de la Canopée pour le premier concert dans un festival français de Kenya Grace. Née en Afrique du Sud et élevée au Royaume-Uni, Kenya Grace délivre un concert de pop électronique bien géré, bien qu’on puisse être déçu par la répétition de ses morceaux. Propulsée sur le devant de la scène grâce à son titre Strangers, l’artiste propose des titres aux basses super présentes accompagnée de sa voix magnifique, presque cristalline. L’ambivalence surprend parfois mais le public semble conquis par le show de l’artiste, dont le bonheur de se produire en France est communicatif.
Pas le temps de souffler, on fonce vers le set du rappeur britannique Skepta qui enfile cette fois la casquette de DJ. Les attentes étaient hautes pour Skepta DJ et on doit avouer qu’on est plutôt déçu en sortant de son concert. La scène Lalaland (oui, encore) est remplie, l’ambiance est réellement au rendez-vous en ce début de soirée. Skepta propose alors des morceaux house sympa et gère particulièrement bien ses enchaînements, malgré une diversité rythmique décevante. On en profite alors pour filer vers la Grande Scène pour le concert de l’américain Omar Apollo, qui se révèle être une bonne surprise de la journée. Mention spéciale pour son titre Evergreen qui fonctionne très bien en live.
Le soleil commence à se coucher alors que la reine de la journée, l’Américaine SZA apparaît sur la grande scène. Accueillie par des applaudissements et (beaucoup) de cris de ses fans, elle commence son concert qui sera une autre des bonnes surprises de ce dimanche. L’artiste a une bonne petite panoplie de tubes et délivre un show visuellement beau, digne des plus grosses artistes pop.
Se signe alors officiellement la fin de l’édition 2024 de We Love Green. Quelques bonnes découvertes, des shows de gros noms et des confirmations pour d’autres, on ressort du festival conquis, fatigués mais aussi impatients d’en revoir certains en live. La saison des festivals estivaux est ainsi bien ouverte, We Love Green s’en est assuré ce week-end avec succès.
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