Les Lambrini Girls font trembler le Stereolux

Ce 26 février s’est déroulé le concert que j’attendais le plus en ce début d’année 2025. Le duo punk de Brighton débarquait dans la Cité des Ducs pour la deuxième date de sa tournée européenne. Avec La Maroquinerie comme étape suivante, on pouvait s’attendre à ce que le groupe cherche à se chauffer avant son passage dans la capitale.

La première partie était assurée par Shelf Lives, un duo basé à Londres composé de Sabrina Di Giulio au chant et de Jonny Hillyard à la guitare, le tout accompagné d’une rythmique électronique. Et c’était une très bonne découverte. On connaissait déjà leur titre All the Problems, mais le reste de la setlist a fini de nous convaincre. Sans aucun doute, leur punk distordu et électronique sait comment électriser une salle. Pendant une bonne demi-heure, le duo a enchaîné les morceaux avec une énergie brute et communicative. La salle, déjà bien remplie, n’a pas tardé à se laisser emporter par leurs sonorités rappelant parfois The Prodigy. Mention spéciale au charisme de Sabrina Di Giulio, qui occupe la scène avec une aisance indéniable.

Puis, les Lambrini Girls débarquent sur scène dans une salle chauffée à blanc, et Phoebe Lunny ne perd pas une seconde avant de lancer un tonitruant « Who’s ready to fuck ?! » . Le ton est donné. Le set démarre avec Big Dick Energy, et à peine à la moitié du titre, la chanteuse est déjà dans la foule. L’ambiance monte d’un cran, la fosse devient un véritable champ de bataille de pogo et de crowdsurfing.

Les morceaux s’enchaînent avec la même rage et la même intensité que sur disque. Phoebe Lunny et Lilly Macieira enchaînent les aller-retour dans la foule, les wall of death, les pogos frénétiques et même un limbo improvisé. Les Lambrini Girls sont directes, revendicatrices et sans concession. C’est du punk au sens premier du terme : contestataire et qui exige le changement. Entre deux titres, les apartés fusent : dénonciation de la culture du viol, critique acerbe de l’establishment britannique et de la bourgeoisie, rejet de l’homophobie et du racisme.

Bad Apple, joué en milieu de set, déclenche un mosh pit inarrêtable, porté par une rage viscérale contre les forces de l’ordre. Lilly Macieira prend alors le temps de faire un discours poignant sur le faible pourcentage de plaintes pour viols qui aboutissent au Royaume-Uni. Tout au long du live, Phoebe Lunny rappelle l’importance du respect et du consentement, incitant le public à veiller les uns sur les autres.

Le concert touche malheureusement à sa fin. Après plusieurs morceaux traitant de l’amour toxique et de la masculinité nocive dans l’industrie musicale, le groupe entame Craig David. Juste avant, Phoebe glisse un « Fuck Trump, Fuck Macron » qui déclenche une ovation dans la salle. Puis vient Cuntology 101, le dernier morceau, où Lunny et Macieira descendent dans la foule pour une ultime communion avec le public.

Les Lambrini Girls offrent un set d’environ quarante-cinq minutes, intenses et sans répit. On en voudrait encore, mais qui sait si on tiendrait le rythme ? Une véritable claque musicale pour ce début d’année, qui, à coup sûr, restera gravée dans nos esprits longtemps.

Setlist
Big Dick Energy
Help Me I’m Gay
God’s Country
Company Culture
Lads Lads Lads
Bad Apple
Mr Lovebomb
Love
Filthy Rich Nepo Baby
Boys in the Band
Craig David
Cuntology 101

Retrouvez les photos de Méline Macquigneau ici !

 

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