
15 Mar Jamie Cullum enflamme l’Olympia : une soirée entre jazz, folie et énergie contagieuse !
Trois ans après son dernier passage à Paris dans le cadre du festival Pianomania, Jamie Cullum est de retour pour enflammer l’Olympia !
Certains concerts sont attendus, d’autres apparaissent comme par magie. C’est un peu le cas de ce retour : l’actualité musicale de Jamie Cullum est assez calme, avec un dernier album studio en 2019 (Taller) et un album de Noël en 2020 (The Pianoman at Christmas). La popularité de l’artiste n’est plus à démontrer, et les places se sont vendues comme des petits pains, le poussant à ajouter une seconde date à l’Olympia. Pour les plus déterminés, sa tournée française comprenait également une date inattendue dans la ville de… Roubaix ?!
La soirée démarre en douceur avec Billy Lockett, qui nous propose des ballades en s’accompagnant de son piano, puis de sa guitare et de son harmonica. Les titres proposés se ressemblent un peu trop, malgré une belle maîtrise vocale et instrumentale. Touchant et drôle, il gagne peu à peu l’adhésion du public, qui illuminera la salle avec les torches de ses téléphones et lui donnera la réplique à sa demande.
21h : entrée en toute simplicité de Jamie Cullum, qui s’installe à son piano et débute avec I Get a Kick Out Of You, dans une version étendue qui met déjà en valeur tout son talent de pianiste. Pour le second morceau, le groupe s’enrichit avec l’arrivée de deux choristes, d’un guitariste, d’un trompettiste et d’un multi-instrumentiste, en plus du batteur et du bassiste/contrebassiste déjà présents. À souligner que le multi-instrumentiste n’aura jamais aussi bien porté son nom, alternant entre percussions, hautbois, saxophone et piano !
Contrairement à son dernier passage en solo, la présence du groupe permet à Jamie Cullum de lâcher momentanément son piano pour occuper la scène et haranguer la foule. Chaque titre est une réinvention dans un style jazz rempli de libertés : Work Of Art est interprété dans une version plus dynamique, tout comme These Are The Days, agrémenté d’un court solo de guitare et de chœurs. D’ailleurs, chaque musicien aura son moment de gloire dans la setlist, avec des solos distillés tout au long du concert : batterie, guitare, et même plus original, avec un solo de trompette… mais aussi de hautbois !
Sautillant et débordant d’énergie, Jamie Cullum décroche brièvement son micro pour présenter son groupe et déclarer : « Je suis très honoré de jouer pour vous ce soir. J’ai vécu à Paris pendant quelques mois dans ma jeunesse, j’y ai perdu toutes mes économies, mais c’est toujours un plaisir de revenir ! »
La première bascule de la soirée intervient avec l’interprétation de Everybody Wants To Be A Cat, dans un style totalement débridé, à l’image de la séquence du dessin animé Les Aristochats. On est littéralement plongé au cœur d’un jazz club déchaîné ! D’autres moments permettent à l’ambiance de franchir des paliers successifs d’excitation. Sur Mankind, il traverse la salle, essayant de saluer et d’accorder une attention à chaque personne croisée, tout en continuant de chanter ! Twentysomething voit la salle entière se lever et se déverser dans les allées. Sur le titre suivant, When I Get Famous, Jamie n’hésite pas à monter debout sur son piano, à sauter, puis plus tard à prendre place derrière les percussions, à s’emparer des baguettes du batteur, et même, un court instant, à jouer sur un petit synthé.
Fidèle à sa réputation, la setlist présente une belle proportion de reprises : sept au total ! Certaines étaient attendues, car déjà présentes sur certains albums, comme I Get a Kick Out Of You, What’d I Say ou encore What A Difference A Day Made. D’autres, en revanche, nous ont totalement surpris, comme l’inattendu Uptown Funk de Bruno Mars, revisité dans une version évidemment très jazzy. Encore plus étonnant : la reprise de Killing In The Name de Rage Against The Machine, avec une énergie et une batterie résolument rock ! Le rappel est maîtrisé, avec les incontournables Mixtape et son outro chantée, où il jettera son tabouret de piano avant de faire sauter la salle entière. Le bouquet final est assuré dans un seul en scène tout en douceur, avec All At Sea et What A Difference A Day Made.
La question qu’on se pose est la suivante : comment résumer cette soirée à quelqu’un qui ne l’a pas vécue ? Il faut imaginer un concert de jazz policé qui évolue au gré de la soirée et de la folie contagieuse de son interprète. Peu à peu, le groupe qui l’accompagne prend vie, délaissant le parallèle avec le personnage passionné de Ryan Gosling dans La La Land pour tendre vers une version alternative d’Elton John. Le jazz n’est alors plus qu’un prétexte pour fusionner les styles : soul, rock ou encore bossa nova. Est-ce que ce ne serait pas, tout simplement, l’essence même de la musique live ? Créer une connexion qui transcende les genres mais aussi un public qui ne se connaît pas et qui, le temps d’un instant, est libérée de son quotidien pour vibrer à l’unisson. Une très belle soirée, on a déjà hâte de le revoir, peut être avec un nouvel album ?
Retrouvez l’ensemble de nos photos ici, ainsi qu’un best of de Jamie Cullum ci-dessous !
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